[...] nous sommes conscients des limites de ce travail d'historien. Toucher la stricte vérité est impossible, elle est à jamais inaccessible, car trop d'informations sont perdues. Retracer le déroulement des faits n'est rien d'autre qu'une reconstruction au travers d'éléments disparates.
[...] les batailles de Marche et de Marnach n'ont pas de référent dans le roman national américain. Alors que Bastogne, c'est une sorte de Fort Alamo qui, cette fois, se termine bien. Pour une fois, la cavalerie n'arrivera pas en retard, ou alors juste un peu, pour maintenir le suspense jusqu'au bout.
Nous ne sommes pas ici pour récrire l'histoire ; notre but est de revenir avec une analyse moins manichéenne que ce récit qui nous a été imposé par l'American soft power à grand renfort de publications et de cinéma. Non, les Screaming Eagles à eux seuls n'ont pas gagné la bataille des Ardennes. Ils n'ont été à la bonne place qu'au bon moment ; les GI's de la 28th ID sacrifiés sur les crêtes de Marnach, ceux de la 84th ID autour de Marche n'étaient pas, eux, aussi bien lotis. Ils ont pris le choc frontal au moment où l'adversaire était le plus puissant.