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Critique de horline


Je ne sais pas réellement ce qui est à la source du plaisir de lire Kjell Westö mais ses romans sonnent toujours juste à mes oreilles. Et Casa Triton n'échappe pas à ce constat, bien qu'il y règne une atmosphère d'anxiété diffuse, une mélancolie inquiète, un sentiment de défaite dans cette histoire d'une étoile qui ne sait pas qu'elle ne brille plus. Un chef d'orchestre décrit comme «un métronome grisonnant» en quête d'une sérénité à laquelle il espère accéder en bâtissant une villa écrasante de béton plus haut édifice après l'église dans un village insulaire où il compte se réfugier entre deux tournées mondiales.
Mais kjell Westö ne laisse pas son personnage réorganiser son monde comme il l'entend. L'histoire se révèle pleine de dissonances furtives, de relations conflictuelles, de confrontations, alors que le monde extérieur grinçant, planant comme un nuage assombrissant l'horizon, invite au repli sur soi ou à l'effacement. Et que dire de ce voisin au profil fort dissemblable de bon samaritain qui, en portant toute la communauté insulaire sur ses épaules, menace la tranquillité de notre vieil homme...

On retrouve dans Casa Triton, ce qui a fait le succès de l'auteur : une certaine facilité à semer le trouble, à capturer dans l'air du temps les traces et les résonances qui suggèrent un sentiment de réticence ou d'insécurité. Il dessine à merveille les ambiances et univers inquiétants de manière à faire vibrer les cordes de la fragilité humaine. Car bien que l'orgueil de notre chef d'orchestre empêche la vérité de circuler, on s'aperçoit qu'il n'y a pas dans ce roman de gens à mépriser. L'auteur se garde de juger, il se contente de décrire une époque, notre époque, et certainement sa génération qui doit composer avec le monde tel qu'il est.
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