Claes Thune, avocat, est perdu depuis que sa femme l'a quitté pour un de ses amis, psychiatre. Il se laisse aller, ne parvient pas à faire le deuil, est jaloux.
Son cabinet d'avocat lui apporte un peu de calme et de paix, dans la mesure où il a recruté une excellente et très discrète secrétaire, Matilda. Cette dernière est très secrète sur son passé, et vit seule. Il ne lui connaît que sa passion pour le cinéma, et son frère musicien, ombrageux et excessif. le temps d'un été, entre les pérégrinations de Claes Thune et les réunions de son cénacle d'amis, qui périclite en raison de leurs opinions politiques très différentes, Claes et Matilda vont sympathiser et approcher de ce qui peut s'apparenter à une amitié.
Mais Matilda cache un secret douloureux sur son propre passé : elle a été emprisonnée dans un camp de détention en Finlande, et reconnaît lors d'une réunion du club d'amis un de ses gardiens, qui lui fait à la fois horreur et la fascine, et elle se livre à un jeu dangereux en acceptant de le rencontrer seule.
Pendant ce temps, la Finlande traverse l'année 1938, Helsinki se prépare aux Jeux Olympiques (qui n'auront finalement pas lieu), et un jeune Juif, Abraham Tokazier, gagne lors d'une course officielle le 100 mètres, mais se voit retirer la victoire, en raison de la présence d'Allemands invités dans le stade, pour ne pas déplaire... Jogui Jary, ami de Thune et oncle du jeune coureur, est choqué, et se débat lui-même contre un "étrange" sentiment de persécution en tant que Juif, qui le fait rechuter dans sa dépression et être à nouveau hospitalisé... Il est clair que les années de paix sont comptées.
J'ai apprécié ce roman toutefois long à lire, balisé de détails historiques, qui suit d'une manière un peu molle le parcours de Claes Thune après son divorce ; j'ai toutefois plus apprécié le personnage de Matilda, qui lutte contre ses souvenirs traumatisants, et se laisse parfois envahir par son alter ego, la demoiselle Milja.
L'aspect historique est intéressant, et j'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais sur la Finlande : ses rapports avec l'Union Soviétique, l'existence de camps de détention pour les "Rouges" finlandais, l'antagonisme entre les Suédophones et les finnophones...
J'ai eu malgré tout du mal à le terminer, bien qu'il soit relativement facile à lire.
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Je n'ajouterais rien à la critique de Horline si ce n'est de commencer par lire la postface à l'édition française (pages 523 et suivantes) pour mieux éclairer le contexte historique finlandais et le mot du traducteur qui éclaire certaines tournures du roman. Pour ma part, je trouve que l'on sent parfois trop les fiches de préparation qui permettent de préciser, de dater, d'entrer dans des détails qui, en eux-mêmes n'apportent rien.
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