AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 70 notes
5
2 avis
4
14 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'histoire récente de la Finlande est plutôt méconnue et Kjell Westö nous embarque dans le mirage des non-dits de l'héritage de la guerre civile en 1918 et sa résonnance dans la vie des finlandais, coincés entre la Russie et l'Allemagne, et sous l'emprise suédoise.

En parallèle gronde en Europe la menace du nationalisme, la guerre d'Espagne fait des ravages et les finlandais se sentent toujours amputés de leur souveraineté.

L'auteur met en scène des êtres seuls et tourmentés qui vivotent avec leur solitude. Il a la capacité de saisir l'essentiel en toute simplicité, à regarder droit dans les yeux les travers de la société et à poser des questions.

Chaque phrase a une énergie propre, sculptée dans le texte, l'humour et la douleur se mélangent en toute simplicité.

Avec talent Kjell Westö offre une étude de moeurs particulièrement fine, étudie les relations entre les différentes classes sociales et les relations inextricables entre des personnages attachants et bien construits.

Commenter  J’apprécie          671
La littérature nordique m'a toujours attirée mais je crois bien que c'est mon premier roman finlandais. Un pays que je connais très mal tant d'un point de vue géographique qu'historique. Tant mieux, car je me suis plongée avec intérêt dans cette histoire dont l'intrigue se situe en 1938, période Ô combien troublée et complexe, dans un pays qui se remet à peine de la guerre civile ayant abouti à son indépendance et fait face aux menaces d'expansion d'un Hitler dont il n'est séparé que des pays baltes.

A Helsinki, en 1938, Claes Thune est avocat et membre avec quatre de ses anciens camarades de classe de ce qu'ils ont baptisé "Le Club du mercredi" et où ils se retrouvent régulièrement pour discuter de l'état du monde. Matilda Wiik, sa nouvelle secrétaire est une femme assez secrète et solitaire avec laquelle il établit une relation professionnelle courtoise et presque amicale. Sans toutefois remarquer son trouble lorsque la voix de l'un des participants au Club du mercredi la projette soudain vingt ans en arrière et lui fait revivre des terribles souvenirs. Tandis que Claes Thune se débat entre ses échecs personnels (sa femme l'a quitté pour l'un de ses amis) et sa peur face à la montée des nationalismes en Europe, Matilda voit le subtil équilibre qu'elle avait réussi à construire menacé par un fort désir de vengeance envers celui que l'on appelait le Capitaine, porteur de la voix qu'elle a identifiée parmi les membres du Club. Un matin, alerté par son retard inhabituel, Claes Thune se précipite chez Mme Wiik, bien loin de se douter de la révélation qui l'attend.

Kjell Westö prend vraiment son temps pour faire avancer l'intrigue comme si cette histoire de vengeance n'était qu'un prétexte pour raconter une période, un pays pris entre plusieurs feux à l'aube d'autres bouleversements partout en Europe. L'occasion de se replonger dans l'histoire perturbée de la Finlande, territoire constamment tiraillé entre la Suède et la Russie et qui doit son indépendance à la fin de la Grande Guerre au soutien de l'Allemagne qui voulait éloigner les révolutionnaires russes. Toutes ces influences sont parfaitement rendues dans le roman et c'est d'ailleurs son principal intérêt ; la toute jeune société finlandaise oscille entre les suédophones de langue suédoise et culturellement proches de ce pays et les partisans d'un nationalisme exacerbé par les discours d'Hitler qu'ils prennent en exemple. Les discussions du Club du mercredi permettent de donner une vision assez nette des courants de pensée qui s'affrontent, sur fond de montée galopante de l'antisémitisme. Quant au personnage de Matilda, dont la personnalité n'est pas double mais triple, il permet d'explorer ce qui demeure une tache indélébile dans l'histoire finlandaise à savoir les camps d'internement des battus de la guerre civile, ceux que l'on appelait les Rouges, soutenus par les russes. Des camps qui n'avaient rien à envier à ceux que l'on peut rencontrer en Russie ou ailleurs, et d'où Matilda est sortie logiquement traumatisée.

Une lecture qui m'a beaucoup intéressée même si le style ne m'a pas emportée et si la façon de faire monter le suspense m'a parfois semblé un peu grossière. Je l'ai plus ressentie comme un témoignage sur une époque clé et la découverte de l'histoire d'un pays plutôt qu'un véritable roman. Disons que l'intrigue est passée au second plan et je me demande si ce n'était pas exactement le but recherché.

De l'intérêt plus que du plaisir... mais sans aucun regret.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          180
Claes Thune, avocat, est perdu depuis que sa femme l'a quitté pour un de ses amis, psychiatre. Il se laisse aller, ne parvient pas à faire le deuil, est jaloux.

Son cabinet d'avocat lui apporte un peu de calme et de paix, dans la mesure où il a recruté une excellente et très discrète secrétaire, Matilda. Cette dernière est très secrète sur son passé, et vit seule. Il ne lui connaît que sa passion pour le cinéma, et son frère musicien, ombrageux et excessif. le temps d'un été, entre les pérégrinations de Claes Thune et les réunions de son cénacle d'amis, qui périclite en raison de leurs opinions politiques très différentes, Claes et Matilda vont sympathiser et approcher de ce qui peut s'apparenter à une amitié.

Mais Matilda cache un secret douloureux sur son propre passé : elle a été emprisonnée dans un camp de détention en Finlande, et reconnaît lors d'une réunion du club d'amis un de ses gardiens, qui lui fait à la fois horreur et la fascine, et elle se livre à un jeu dangereux en acceptant de le rencontrer seule.

Pendant ce temps, la Finlande traverse l'année 1938, Helsinki se prépare aux Jeux Olympiques (qui n'auront finalement pas lieu), et un jeune Juif, Abraham Tokazier, gagne lors d'une course officielle le 100 mètres, mais se voit retirer la victoire, en raison de la présence d'Allemands invités dans le stade, pour ne pas déplaire... Jogui Jary, ami de Thune et oncle du jeune coureur, est choqué, et se débat lui-même contre un "étrange" sentiment de persécution en tant que Juif, qui le fait rechuter dans sa dépression et être à nouveau hospitalisé... Il est clair que les années de paix sont comptées.

J'ai apprécié ce roman toutefois long à lire, balisé de détails historiques, qui suit d'une manière un peu molle le parcours de Claes Thune après son divorce ; j'ai toutefois plus apprécié le personnage de Matilda, qui lutte contre ses souvenirs traumatisants, et se laisse parfois envahir par son alter ego, la demoiselle Milja.

L'aspect historique est intéressant, et j'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais sur la Finlande : ses rapports avec l'Union Soviétique, l'existence de camps de détention pour les "Rouges" finlandais, l'antagonisme entre les Suédophones et les finnophones...

J'ai eu malgré tout du mal à le terminer, bien qu'il soit relativement facile à lire.
Commenter  J’apprécie          30
Un mirage finlandais est un roman qui se passe à Helsinki, capitale de la Finlande en 1938.

La menace d'une nouvelle guerre mondiale plane pour ce petit pays qui vient juste d'acquérir son indépendance après avoir connu quatre guerres en 27 ans!

le pays est pris en tenaille entre Hitler et Staline et l'Europe est au bord du chaos...

Ce roman met en scène une secrétaire Matilda Wiik et son employeur l'avocat Cleans Thune.

Ce sont tous les deux des êtres meurtris et timides, qui portent en eux des blessures très profondes.
En particulier Matilda, très marquée par son passé car vingt ans plus tôt, internée et torturée en raison de ses sympathies communistes.

Un passé qui d'ailleurs va la rattraper, lorsqu'un soir de mars, au cours d'une réunion du Club du mercredi, composé de six gentlemen d'une quarantaine d'années, elle reconnaît parmi les membres l'un de ses tortionnaires.

L'auteur dresse ici un portrait de femme très puissant, donne à Matilda plusieurs traits de personnalité et les traite avec une grande acuité psychologique.

Il dépeint Matilda avec beaucoup de tendresse et a très à coeur de décrire les circonstances et les conditions dans lesquelles des gens issus de classes sociales différentes peuvent se rencontrer et éprouver de la sympathie l'un pour l'autre.

C'est un roman intimiste et à suspense, qui a pour cadre une période difficile, un témoignage sur une époque clé et la découverte de l'histoire d'un pays.

Une très belle réussite!


Lien : http://jeblogueunpeubeaucoup..
Commenter  J’apprécie          30
Je n'ajouterais rien à la critique de Horline si ce n'est de commencer par lire la postface à l'édition française (pages 523 et suivantes) pour mieux éclairer le contexte historique finlandais et le mot du traducteur qui éclaire certaines tournures du roman. Pour ma part, je trouve que l'on sent parfois trop les fiches de préparation qui permettent de préciser, de dater, d'entrer dans des détails qui, en eux-mêmes n'apportent rien.
Commenter  J’apprécie          30
J'avoue que je ne sais pas vraiment quoi penser d'Un Mirage finlandais : je ne pourrais pas dire si j'ai vraiment aimé ou non ! Au début, j'ai apprécié ma lecture parce que Matilda est un personnage intéressant (et complexe aussi, on s'en aperçoit au fil de la lecture!) et que j'aimais bien ses petites aventures quotidiennes, entrecoupées de ses souvenirs qui m'ont permis de découvrir un pan de l'histoire que j'ignorai totalement. J'étais également très intriguée car je ne voyais pas du tout où le roman allait en venir, et je me suis vraiment fait baladé jusqu'à la fin ! Cependant, au fur et à mesure de ma lecture, j'ai trouvé que c'était fastidieux à lire et j'ai perdu un peu l'intérêt que j'avais pour le contexte historique et les personnages.
Donc une lecture en demi teinte que j'aurais, je pense, plus appréciée si le roman s'était moins étiré en longueur.
Commenter  J’apprécie          20
Je lis peu de littérature scandinave. Lorsque j'ai vu ce titre dans la liste des livres proposés lors d'une masse critique Babelio je n'ai pas hésité longtemps. Je ne connaissais pas du tout l'auteur. Il semble qu'il ait un certain succès dans son pays. Les 200 premières pages de ce roman sont assez longues et floues. L'auteur installe doucement son histoire à tel point qu'on se demande où il souhaite nous emmener. Une fois ce palier passé, l'intrigue s'ouvre complétement, devient intéressante et le tout s'enchaine à merveille. Kjell Westö sait instiller du suspens ici et là par de petites allusions. Les personnages principaux sont dans l'ensemble attachants. Leur psychologie m'a particulièrement intéressée.

Ce roman est l'occasion d'en découvrir davantage concernant l'histoire trop méconnue et pourtant mouvementée de la Finlande. En effet, je me suis documentée car J'ai parfois eu quelques difficultés à bien tout comprendre de ce qu'expliquer l'auteur. Ce fut passionnant de découvrir la guerre civile finlandaise de 1918 qui opposa les Blancs et les Rouges (les communistes). Ces derniers ont d'ailleurs fait l'objet de détention dans des camps de concentration. C'est de cela dont il est principalement question dans ce roman mais aussi de la montée du nazisme Vous l'aurez compris le cadre spatio-temporel m'a beaucoup plu et est la principale force de ce livre à mon sens.

Mon avis est finalement plutôt positif concernant ce roman. C'est vrai que les 200 premières pages m'ont déçue. Cependant, j'ai bien fait de persévérer car la suite est un régal à suivre notamment grâce à la psychologie des personnages et au cadre spatio-temporel (la Finlande entre 1918 et 1938).
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (165) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3198 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}