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Critique de saigneurdeguerre


Barke Gerhardus est le capitaine du Morning Star, ex Shinguza Maru. Il est supposé mener son bateau en Espagne pour qu'il y soit démantelé.
Alors que le bateau est dans l'Atlantique Sud, son maigre équipage et lui l'abandonnent après avoir envoyé un faux appel au secours. Mais pourquoi le fait-il exploser ?

Richard Grangier a déjà perdu son épouse, Valérie, dont la voiture est allée s'encastrer sous un camion qui se trouvait tous feux éteints à la sortie d'un virage. Puis, il a perdu son fils, Rémi, militant écologiste, tué par une grenade DBD (grenade utilisée essentiellement lors de manifestations dont l'usage peut provoquer de graves séquelles). Il lui reste sa fille, Angeline, médecin… Celle-ci a oeuvré dans des camps de réfugiés en Afrique ! Dans ces endroits dont on entend parler de temps en temps mais où l'horreur est quotidienne. Certains, au nom de la religion, essentiellement, se livrent à toutes les saloperies dont l'homme est capable. Angeline, il a failli la perdre aussi grâce aux forces soudanaises qui s'amusent à massacrer les populations du Soudan du Sud. Après un an et demi de captivité, elle et d'autres otages sont libérés, probablement contre de très importantes sommes d'argent et des armes, avec, sans doute une centrale nucléaire en prime… Bien entendu, officiellement, le gouvernement français n'a rien lâché ! A peine libérée, Angeline parle de repartir… Elle s'est retrouvée en Namibie à soigner des populations dont peu de gens se soucient... Et elle disparaît... Son père est à sa recherche sur place dans la plus grande discrétion depuis qu'il a échappé de très peu à un attentat qui a coûté la vie à son guide. Il est poursuivi par la police namibienne pour le meurtre de ce dernier. Visiblement, sa présence dérange…



Critique :


Vous aimez les puzzles ? Non ? Passez votre chemin, ce livre n'est pas pour vous ! Il y a de quoi être perdu au début du livre puisqu'on passe allègrement d'un bateau coulé dans l'Atlantique Sud à un enterrement en France, puis à un camp de réfugiés du Darfour au Tchad... Ah ! encore un camp de réfugiés de Médecins du monde, mais au Soudan du Sud. Retour en France…. Et si ce n'étaient que des changements de lieux, ce serait trop simple, alors allons-y pour les puzzles en trois dimensions avec des sauts dans le temps en jouant au yoyo : je reviens en arrière, je repars en avant. Vous aurais-je déjà perdus ?

Eh, bien, mes amis ! Ne paniquez pas ! Passées les quelques premières pages perturbantes, l'histoire prend un cours linéaire (à peu près) et nous suivons plus particulièrement Richard Grangier qui cherche désespérément sa fille en Namibie où elle exerçait son métier de médecin au service de réfugiés et dont il s'est retrouvé sans nouvelles brutalement. Cet homme qui a déjà perdu sa femme et son fils refuse d'accepter la perte de sa fille, le dernier être cher qui lui reste. Il se rend en Afrique, cet immense continent si beau mais où la corruption fait rage, où l'on a l'impression qu'autorités comme opposants ne sont tous qu'une bande de gangsters. Un continent où la vie d'un homme vaut souvent moins que la vie d'une chèvre. Une Afrique aussi qui sert de mine de matières premières, mais aussi de poubelle aux pays industrialisés. Un continent où les populations sont on ne peut plus malmenées. Petit à petit, Grangier se rend compte qu'il dérange jusqu'à l'ambassade de France.
Il en est réduit à se cacher dans l'épave d'un navire échoué sur cette Skeleton Coast.

L'auteur, Laurent Whale, nous entraîne dans un coin du monde dont on parle peu : la frontière entre la Namibie et l'Angola. du coup, malgré l'intérêt du récit, j'ai voulu en savoir davantage sur cette région du monde avec pour résultat qu'après quelques pages, je me retrouvais avec mon ordinateur allumé en quête d'informations supplémentaires sur cette région, sur cette « Côte des Squelettes », mais pas que.

On partage l'espoir de son personnage principal, Richard Grangier, de retrouver sa fille qui s'est donnée sans compter à ces miséreux que tous ou presque ont abandonnés. Un Richard Grangier qui déplaît beaucoup aux autorités locales… Et encore plus à l'ambassade de France ! Mais pourquoi donc ?

Mais Grangier va se voir "offrir" un voyage en Angola. Puis en RDC. Peut-être même ira-t-il en Zambie…

J'ignore d'où Laurent Whale a tiré ses informations, mais son histoire tient drôlement bien la route.

Si je devais me creuser la tête pour trouver un défaut à ce thriller, ce serait peut-être la grande somme de détails « pour faire vrai » qui ralentissent quelque peu la lecture. Utiles certainement dans un scénario de film (en l'occurrence ici, je verrais plutôt une série tant il y a d'action) tous ces détails finissent par ralentir inutilement la lecture même si les passionnés de tel ou tel domaine apprécieront, les plongeurs par exemple.

Voilà un livre que j'ai reçu grâce à Babelio et aux éditions « Au Diable Vauvert » lors d'une Masse critique spéciale. Je les en remercie infiniment.

Même si l'histoire est d'une noirceur terrible, elle m'a beaucoup « plu ». C'est épouvantable de se dire qu'on a eu du plaisir à lire une telle collection de crimes dont beaucoup sont, hélas, bien réels même s'ils sont placés dans un contexte très romancé.

Mais en dehors des Grangier, père et fille, il y a, heureusement, d'autres portraits d'hommes qui ont un sens de l'honneur, à commencer par un vieux guerrier himba, Kasinga. Ne tardez pas à les découvrir dans ce roman plein d'action et très en accord avec l'avenir de la planète.

Petite page d'histoire en dehors du roman :
Au XIXe siècle, les Himbas sont pourchassés par l'armée coloniale allemande aux côtés des Héréros.

« Tous les Héréros doivent quitter le pays. S'ils ne le font pas, je les y forcerai avec mes grands canons. Tout Héréro découvert dans les limites du territoire allemand, armé comme désarmé, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n'accepte ni femme ni enfant. Ils doivent partir ou mourir. Telle est ma décision pour le peuple héréro. »

— Lothar von Trotha, 2 octobre 1904. Général allemand, commandant des forces coloniales en Afrique orientale allemande puis dans le Sud-Ouest africain (Namibie).

Les massacres déciment 80 % des Héréros et 50 % des Namas.

Source : Wikipédia.
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