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Critique de Nastasia-B


J'ai été positivement impressionnée par cet essai d'Edith Wharton, une écrivaine que je ne connaissais au préalable que de nom et que j'ai découvert par le biais de ce livre. Soudain, beaucoup de choses que j'avais vaguement entrevues ou remarquées à propos de l'art des romanciers me sont apparues plus nettement, ou avec plus de force et de conviction.

L'auteure réfléchit sur sa pratique, l'art du roman, donne ses convictions, sans jamais se citer en exemple. Elle tâche de prendre un maximum de recul et de nous faire toucher du doigt ce qui fait l'essence de cet art. Elle illustre abondamment son propos à partir d'oeuvres qui sont, pour la plupart, des classiques.

Elle distingue l'écriture de nouvelles de celle de romans. Selon elle, les mécaniques sous-jacentes ne sont pas exactement les mêmes : la nouvelle s'attachant davantage à une situation et le roman davantage sur des personnages, même si, bien évidemment, l'une comme l'autre font intervenir les deux ingrédients.

D'après Edith Wharton, la caractérisation précise du sujet est la tâche première, pour ne pas dire principale de l'écrivain, car ce sont précisément les caractéristiques mêmes du sujet qui orienteront l'auteur vers le roman ou la nouvelle et pas une volonté préétablie de vouloir officier préférentiellement dans tel ou tel domaine.

Ensuite, elle distingue trois type principaux de romans : les romans de personnages, les romans de moeurs et les romans de situation. Elle classe dans la catégorie des romans de situation des genres tels que les récits d'aventure, les fictions historiques de type " Trois mousquetaires " et, sans qu'elle l'évoque elle-même mais cela me paraît logique, tout un pan de ce que l'on appelle la littérature policière.

Les romans de personnages ont plus ou moins pour archétype " La Princesse de Clèves " tandis que les romans de moeurs sont pour elle les plus intéressants et les plus complexes car faisant intervenir des personnages en relations les uns avec les autres mais tous en relation avec un certain milieu.

Elle évoque ce qui pour elle constitue " l'art " du romancier, c'est-à-dire, celui de faire des choix esthétiques (ordre des situations, choix des situations, choix des personnages, etc.). Elle clôture cet essai par une analyse de l'oeuvre de Marcel Proust qu'elle tient en très haute estime.

En somme, un essai captivant tant pour l'apprenti-critique que pour l'apprenti-écrivain, car elle aborde encore bien d'autres pistes, toutes étayées de solides réflexions sur la question. Je recommande vivement cet ouvrage au public qui peut se sentir intéressé par les thématiques évoquées. En outre, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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