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Critique de PrinceEndymion


Au coeur de la Nouvelle-Angleterre, au début du XXe siècle, dans le petit village de North Dormer, la jeune Charity vit un quotidien lancinant et étriqué, dans sa petite bibliothèque austère. Notre héroïne se sent différente des gens de son village qui l'ont toujours considérée comme un phénomène de foire. Elle étouffe, dans ce hameau où les rumeurs peuvent ternir en un éclair la réputation la plus prestigieuse, et où tout le monde s'épie. Plus loin du village, se trouve un endroit très prosaïquement nommé « la Montagne », où vivraient de mauvaises gens, selon les habitants de North Dormer. Mais Charity ne peut s'empêcher d'être attirée par ce lieu insolite où la contrainte semble ne pas exister. L'arrivée soudaine d'un jeune homme passionné d'architecture à North Dormer éveille alors la curiosité de la jeune femme qui ne s'est jamais aventurée au-delà de son village. Auprès du jeune homme, elle découvre les frémissements du premier émoi. Mais alors que notre intrépide héroïne semble enfin sur le point de prendre son envol, son passé la rattrape. Voilà un superbe roman construit d'une main de maître. En dépit de sa brièveté, les rebondissements sont nombreux et rendent la lecture palpitante, jusqu'au dénouement qui m'a sidéré tant je ne me doutais pas de la tournure qu'allaient prendre les événements. Plein été est une oeuvre sur l'acceptation de ses origines, de son identité. Il est particulièrement frappant de constater en lisant ce roman, à quel point le puritanisme marquait le quotidien, même au début du XXe siècle. Au fond, ce n'est pas surprenant, la Nouvelle-Angleterre a toujours été connue comme le berceau du puritanisme, me direz-vous. Aussi étrange que cela puisse paraître, un cachet romantique très prononcé se manifeste dans ce roman : nombreux sont les passages dans lesquels Charity parvient à trouver du réconfort en se réfugiant dans les bois : la civilisation est présentée comme une prison pour l'héroïne qui ne supporte plus le qu'en dira-t-on, et la mentalité bornée et guindée de North Dormer. Je dois avouer que je ne m'attendais pas aux découvertes que j'ai faites en lisant cet ouvrage : Edith Wharton s'est surtout concentrée sur la description de l'aristocratie Américaine dans ses romans comme le Temps de l'innocence, La Récompense d'une mère, ou encore chez les Heureux du monde, donc je m'attendais au traitement d'une thématique de ce genre. Que nenni ! L'auteur s'aventure dans un nouveau domaine inédit, et relève le défi avec brio : je ne crois pas qu'il puisse exister beaucoup d'écrivains capables de décrire les dilatations de l'âme ainsi que le fait Edith Wharton. J'avais déjà eu cette certitude en lisant La Récompense d'une mère qui m'avait d'ailleurs beaucoup plu. Ma seule déception concerne le rythme de l'oeuvre qui est très rapide. Les révélations se manifestent d'une manière abrupte, ce qui avilit les rebondissements qui ponctuent l'intrigue. Lorsque j'ai achevé la lecture de l'ouvrage, je me suis dit : « Non ! Cela ne peut s'achever de la sorte ! Il reste tant de choses que j'aimerais savoir et découvrir ! »
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