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Critique de ElGatoMalo


Quel étrange choix des éditeurs aujourd'hui que celui de publier une seule et unique nouvelle sous la forme d'un opuscule d'à peine une soixantaine de page. Je ne connaissais l'oeuvre d'Edith Wharton qu'au travers d'un unique essai, le vice de la lecture, qui m'avait laissé un tel arrière-gout de snobisme mal placé, hautain et méprisant pour certaines formes d'expressions artistiques que je m'étais promis d'éviter tout le reste. Pourtant, cette dame a su si bien piquer ma curiosité au travers d'un simple titre - et de quelques critiques vues ici-même - que je me suis laissé tenter par la lecture de ce texte qui éclaire, ou complète, l'idée d'écriture mécanique ou de lecture mécanique développée dans le premier (la notion d'écriture mécanique sonnait bizarrement à mes oreilles tant elle se rapproche - au moins phonétiquement - de l'écriture automatique, élément fondamental du surréalisme).
Évidemment l'analyse des personnages qui constituent le Lunch Club et de l'univers féminin dans lequel il est plongé n'engage que l'auteur. de telles péronnelles n'existent pas. Quelques passages décrivant leurs pensées, intentions et motivations sont écrits avec une plume plongée dans le vitriol, particulièrement corrosifs et décapants. Mais ils sont amenés avec une telle grâce et une telle finesse que, finalement, leur véritable violence passe un peu inaperçue. Au-delà des portraits comiques de ces ridicules petites dames qui n'ont rien de précieux, on découvre, au fil de l'histoire, un thème assez banal, celui de la tête bien faite opposée à la tête bien pleine (quoi qu'ici, on comprend assez rapidement que la tête est bien plutôt farcie que pleine). Enfin, et surtout, ce qui donne une autre dimension à cette nouvelle, c'est l'exercice de style sur la conversation et, quelque part aussi, un peu, sur le jeu de la séduction amicale. On referme l'ouvrage en se disant : ai-je bien tout compris ? On sent alors monter l'envie de relire le passage de cette conversation pour apprécier pleinement les mécanismes de cette mystification à laquelle, nous aussi, nous nous sommes doucement fait prendre.
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