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Critique de BillDOE


Cora est une jeune noire de seize ou dix-sept ans, on ne sait pas bien car elle ne connaît pas sa date de naissance. Elle est née esclave dans cette Amérique du milieu du XIXe siècle, au milieu de la plantation des Randall. Sa mère a fui, l'abandonnant. Caesar, esclave récemment arrivé, lui propose de s'évader vers les états du Nord, en empruntant une ligne de chemin de fer souterraine organisée par des blancs abolitionnistes. le long voyage de Cora vers la liberté espérée sinon promise commence…
Le roman de Colson Whitehead a reçu les plus grands prix, le National Book Award et le Pulitzer, ainsi que la reconnaissance des lecteurs en étant élu roman de l'année 2016. On pourrait s'attendre à lire un ouvrage d'une grande et rare qualité, mais l'écriture de l'auteur n'est pas à la hauteur des distinctions. On n'est pas du tout devant un grand texte de littérature américaine. La narration est rapide, hachurée, des phrases courtes, un vocabulaire commun.
Reste l'histoire, partagée entre fiction, voir science-fiction car « l'underground railroad » n'est que la métaphore d'un réseau organisant la fuite des esclaves, et militantisme noir contre l'esclavagisme et le racisme. La démarche est légitime et louable, et il est toujours bon de se rappeler l'Histoire et ses travers, mais l'auteur en enfermant le récit dans des circonvolutions manichéistes finit par aliéner la réflexion du lecteur sur un sujet si horrible et flirte souvent avec une propagande dirigée, martelant son propos de scènes d'un sadisme rare des propriétaires blancs vis-à-vis de leurs esclaves noirs.
Oui, l'esclavagisme est une honte pour l'ensemble de l'humanité et l'Afrique a payé un lourd tribut, c'est une évidence. Mais dans le cadre d'un roman, il aurait fallu privilégier l'action plutôt que les idées politiques, et ne pas non plus couper le récit avec des focus sur tel ou tel personnage qui ne font que faire s'échouer davantage le frêle esquif romanesque de Colson Whitehead.
On ne doute pas que le sujet traité a largement contribué à l'attribution des prix, dans un contexte où un président noir finissait son deuxième mandat…
Prix Pulitzer 2017, National Book Award.
Traduction de Serge Chauvin.
Editions Albin Michel, Terres d'Amérique, 398 pages.
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