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Critique de jeranjou


Une fille en bikini non serti de diamants cette fois, mais tout aussi sublime dans mes rèves (1)

Publié en 1964 sous le titre « Bye-Bye, bayou » dans une version tronquée, «La Fille des marais» bénéficie d'une nouvelle traduction intégrale récente datant de 2011. Ce roman fait partie d'une trilogie - Hill girl, River girl et et Big City Girl - écrite dans les années 50 dont la femme fatale fait figure a priori de point commun, au moins dans les deux premiers assurément.

Jack Marshall est adjoint au shérif Buford de Devers County, une petite ville du Sud des Etats-Unis dans les bayous de Louisiane. Ne roulant pas sur l'or et devant satisfaire les besoins pécuniaires croissants de sa femme, il est obligé de jouer aux ripoux avec Buford en taxant les bordels de la ville en échange de leur silence sur les activités illégales de prostitution. Pour couronner le tout, il n'aime plus sa femme Louise, n'apprécie guère son supérieur et retrouve uniquement la tranquillité en allant pécher dans les marais de Stowe Lake. A bord de son bateau, il croise un homme qu'il croit reconnaitre et découvre la cabane isolée dans laquelle il vit en plein marais.

Pendant sa partie de pêche, s'étant accidentellement piqué un hameçon dans le dos, il va chercher de l'aide près de cette même cabane et tomber sur une femme brune au doux nom de Doris, sortant de l'eau en maillot de bain après sa natation journalière. Succombant totalement aux charmes de Doris, Jack décide de tout plaquer pour libérer cette jeune femme de son tortionnaire de mari alcoolique et dangereux. Et malheureusement, tout dérape… dans les grandes largeurs.

Comme pour «La Fille des collines », le thème de la femme fatale qui rend fou et les choix cornéliens à prendre à chaud pour faire table rase du passé restent tout de même les moteurs de ces « girl novels », noirs par excellence.

Dans ce roman dont l'action est omniprésente cette fois-ci, je retrouve cette écriture magnifique, alternant les passages rythmés et poétiques toujours à bon escient. Très différent du roman précédent plutôt psychologique, celui-ci s'attache à dérouler une intrigue plus complexe combinant plusieurs histoires qui convergent, au suspense haletant et aux rebondissements multiples. Jusqu'au dernier moment du livre, je me suis demandé comment notre bon Jack allait se sortir de ce guêpier diabolique !

Pour conclure, je suis tombé littéralement sous le charme de cet auteur, de son écriture limpide, de ses personnages si attachants et des paysages décrits magnifiquement de jour comme de nuit. Je ne peux que recommander cette lecture beaucoup trop méconnue à mon gout. Comme quoi, en 2013, il est possible de découvrir des pépites datant de plus de soixante ans loin des histoires à l'eau de rose. Des histoires d'amour extraordinaires dont seul le roman permet d'assouvir les fantasmes les plus fous.

Après ces lectures, je ne peux que saluer le talent immense de cet auteur de romans noirs, Charles Williams. Un grand parmi les grands… qu'il est impératif de découvrir autrement que par "Fantasia chez les ploucs".

Ps : Après avoir lu la remarquable critique de la Belette et posté une critique de "Fantasia chez les ploucs" quelques jours plus tôt, je me devais de faire de nouveau de la publicité pour cet autre bikini qui fait autant fantasmer les hommes que « The Diamond Bikini » de Miss Harrington chez les ploucs !
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