AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sylviegeo


Ce pays arc-en-ciel me déroute toujours tout autant. Ce n'est pas le premier livre que je lis et dont l'action se situe en Afrique du Sud mais j'en suis toujours tout autant renversée. Je suffoque. Ici, Turner, flic noir, ne lâche pas la bride de l'enquête sur la mort d'une jeune fille noire, écrasée (littéralement) par la voiture d'un jeune riche blanc . Ce jeune et ses amis étaient sortis dans un township boire un coup. Voilà le topo ou presque. S'en suit, il est vrai, un "massacre sur trois jours" (ça ferait un bon titre de film ) dans la campagne . Il est vrai aussi que j'aurai pu me passer des détails de survie de notre héros dans le désert , ça m'aurait épargné des nausées. Il est vrai aussi que ce récit en est un de cowboy assez déroutant, spectaculaire et sanglant. Un justicier, incorruptible, exemple de probité, qui ne lâchera pas le morceau. Mais ce qui est le plus inquiétant c'est ce que nous raconte Tim Willocks sur l'Afrique du Sud.
Est-ce possible qu'une population soit aussi totalement indifférente aux sentiments?
Est-ce possible de vivre dans une société qui banalise à ce point la violence ? Est-ce possible , qu'après l'apartheid, malsain, révélé et compris de tous en plus de tout ce que ces peuples ont vécu, subsiste cette répugnance mutuelle ?
Est-ce possible d'accepter que des officiers de police condamnés pour meurtres et viols et autres soient toujours en service ?
(Plus ou moins 20,000 meurtres par an, vous imaginez 50 meurtres par jour?? Ce pays surnommé la capitale du viol avec ses 110 viols déclarés par jour ...)
Tim Willocks avec La mort selon Turner nous révèle que rien n'est réglé, ne le sera peut-être jamais et que de cette cohabitation forcée surgira toujours le dilemme de la moralité, de la conscience élastique, des enjeux économiques et sociaux énormes et des politiques pleines de bons sentiments . Une lecture dérangeante mais oh combien éloquente.
Commenter  J’apprécie          843



Ont apprécié cette critique (78)voir plus




{* *}