Une enquête de Maisie Dobbs : Mensonges inavouables

Fais ton travail, affronte tes dragons, et ensuite, reviens à la maison.

“My child, when a mountain appears on the journey, we try to go to the left, then to the right; we try to find the easy way to navigate our way back to the easier path." He paused. "But the mountain is there to be crossed. It is on that pilgrimage, as we climb higher, that we are forced to shed the layers upon layers we have carried for so long. Then we find that our load is lighter and we have come to know something of ourselves in the perilous climb.”

- Bien sûr, et les recherches n'ont révélé que ce que nous savions déjà : le capitaine Ralph Lawton, du RFC, est mort en France en août 1917.
- Qu'attendez-vous de moi, sir Cecil ?
- Je veux que vous prouviez que mon fils est mort, une bonne fois pour toutes.
- Je suis désolée, mais il faut que je vous pose la question : qu'en est-il de sa tombe ?
- Ah, oui, la tombe ! Mon fils est mort dans un brasier quand son avion s'est écrasé. Il ne restait pas grand-chose de l'appareil, et encore moins de mon fils. Ses restes sont enterrés en France.
- Je vois.
- Je prends ces dispositions pour tenir la promesse que j'ai faite à ma femme.

Comme c’était étrange de constater que le pays était comme un être humain, différent extérieurement mais conservant ses vieux souvenirs, profondément ancrés, enfouis sous les nouveaux.

Si ma mémoire est bonne, nous avons échangé deux ou trois lettres, nous nous sommes aperçus que nous avions deux jours de congé en même temps, et nous nous sommes dit que nous allions aller sur la côte pour nous amuser un peu, rencontrer des filles, et tout ça.

Je suis ici pour vous demander, par égard pour lui… parce qu’il ne fait les choses que machinalement, voyez-vous… Je suis ici pour vous demander de ne même pas prendre la peine de fouiller dans le passé. Contentez-vous de faire un rapport, si c’est ainsi qu’on appelle cela dans votre branche, et n’en parlons plus.

Tout ce que je cherche à dire, c’est ça : elle lui a causé beaucoup de chagrin, vraiment beaucoup, en croyant que le garçon était encore en vie. Ma femme a dit, quand elle a perdu les bébés, que cela aurait suffi à faire perdre la boule à n’importe qui. Regardez-la, regardez ce qu’elle a fait subir à sir Cecil. Elle était folle à lier, aucun doute là-dessus.

Il avait des taches de vieillesse sur le nez et les pommettes. Il commençait à perdre ses cheveux, et ceux qu’il lui restait sur son crâne dégarni avaient été coiffés en arrière avec un peigne et gominés. Elle trouvait qu’il présentait une ressemblance frappante avec un chien fidèle, fatigué et vieillissant.

L’homme avait les traits tirés et le visage blême, et lui aussi portait un imperméable, mais elle avait dans l’idée que c’était une défroque ayant appartenu à son employeur. La pluie rebondissait sur son chapeau melon noir. Il ne retira pas ses mains de ses poches en la voyant approcher.

Les formations nuageuses étaient magnifiques, cette après-midi. On avait presque l’impression de voler dans de la barbe à papa au bord de la mer. Évidemment, les Boches au sol qui me pistaient avec leurs canons gâchaient un peu une opération par ailleurs très agréable. Puis, sur une autre page : Je suis monté pour la formation, aujourd’hui. Enfin, je suis monté, redescendu, remonté, redescendu, remonté, redescendu, remonté, redescendu… et tout ça sans jamais m’arrêter ! J’ai été mis à l’épreuve et, pour une fois dans ma vie, je n’ai pas eu l’impression de ne pas être à la hauteur.