Citations sur Je m'appelle Blue (23)
L'amour est la chose la plus forte que nous ayons, la plus puissante, il peut détruire ou créer, faire et défaire. On ne veut pas la haine, on ne veut pas la peur, mais on vit dans un monde où ces sentiments sont le produit de la destruction que l'amour peut engendrer, des cœurs qu'il peut briser. Chaque fois que tu ressentiras de la peur, je veux que tu te souviennes de ceci : ton amour peut détruire ta peur. Ne le laisse pas détruire ton courage.
(P145)
Quand on s'est réveillées le lendemain matin, les draps sentaient le cadavre. La lumière crue du soleil traversait les rideaux fins et une légère odeur de cigares flottait dans l'air. Je n'aime pas les chambres d'hôtel. L'atmosphère tendue, le fait de savoir qu'on quittera les lieux d'ici un jour, cinq jours, une semaine. On peut sentir les forces s'aligner dans le ciel pour compter nos jours à rebours. Le seul aspect positif des hôtels, c'est la possibilité de courir dans les longs couloirs et de se la jouer comme une connasse pétée de thune avec une grosse baraque.
(P16)
Je suis une fille sans mots, mais mon esprit n'est pas lent. Mon esprit n'est ni terne ni creux. Regardez mes yeux et vous y trouverez un univers infini, une tempête, une machine qui ne s'arrête jamais. Je suis toujours en train de penser. Je me contredis souvent. J'en suis bien consciente. Mais je n'y peux rien si mes pensées fluctuent avec mon état d'esprit. Comme les rides sur l'eau, en fonction de la force du vent. L'eau qui coule ne s'arrête jamais. Mon esprit aussi coule.
Les complications ? C'est de ça que je suis faite. Mon corps en est rempli. J'en mange avec mes céréales au petit déjeuner. Je ne serai jamais pure.
(P159)
Voilà ce que la réalité avait cherché à me dire pendant tout ce temps, ce qu'elle avait essayé de me murmurer, mais je n'avais pas écouté : qu'on ne peut faire confiance à rien ni à personne, que quand on est né seul, on restera seul et on mourra seul.
A la mort du jour
la naissance de la nuit,
la petite fille s'est
arraché le cœur
et a mordu dedans.
Je savais que l'amour était une mort douloureuse et lente, et j'étais mourante. L'amour est déroutant, c'est plus qu'un simple sentiment. Il est écrasant. Vous ne pouvez jamais comprendre ce que vous éprouvez et pourquoi.
Vous m'avez demandé si c'était fatiguant, Docteur. Si c'était fatiguant de faire tourner ma vie autour d'un livre. Oui, c'est fatiguant. C'est mentalement épuisant, éreintant. Une vie où les rêves sont la réalité et la réalité un cauchemar. Mais c'est tout ce que j'ai connu. Et tout ce que je veux connaître.
Je suis une fille sans mots, mais mon esprit n'est pas lent. Mon esprit n'est ni terne ni creux. Regardez mes yeux et vous trouverez un univers infini, une tempête, une machine qui ne s'arrête jamais. Je suis toujours en train de penser. Je me contredis souvent. Je suis folle, je suis saine, je suis meurtrière, je suis innocente. J'en suis bien consciente. Mais je n'y peux rien si mes pensées fluctuent avec mon état d'esprit. Comme les rides sur l'eau, en fonction de la force du vent. L'eau qui coule ne s'arrête jamais. Mon esprit aussi coule.
Je vivais avec ma mère, mon livre et l'idée, au fond de mon esprit, que le monde était un bel endroit. J'essayais de m'agripper à cette idée: le monde est bon, Blue, oui le monde est bon. Mais on a du mal à retrouver l'espoir quand on l'a souvent perdu dans le passé.
Quand on est rempli d'un immense amour et d'une haine immense en même temps, il est presque impossible d'équilibrer ces sentiments. Alors le plus têtu des deux finit par prendre le dessus.