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Critique de MMChretien
Dans ce court roman fort et révolté, exprimé à la première personne, Jo Witek se glisse dans la peau d'une enfant de prostituée qui, devenue jeune adulte, ressent le besoin d'expulser son histoire, ses blessures, ses failles, ses manques. Pour redonner un sens à sa vie et en reprendre le contrôle, Hanna doit raconter, et elle doit courir aussi. Alternent alors les chapitres au présent où elle explique l'importance de cette pratique sportive intensive pour son équilibre personnel et sa santé mentale : atteindre des objectifs, se mesurer à soi-même, éprouver sa volonté, fuir hors du temps, gagner sa dignité ; et des chapitres de récit, celui de son enfance et de la vie avec sa mère.
La mère d'Hanna était une jeune femme ukrainienne arrivée en France et tombée dans la spirale monstrueuse de la prostitution. Toute son enfance Hanna a aperçu ces hommes et a su que sa mère n'était pas une femme comme les autres. Elle a du grandir plus vite que les autres enfants, avec cette femme fatiguée au regard triste et lointain, qui fume sa dernière clope au petit matin avant d'aller se coucher, qui compte ses billets le dimanche sur la table du salon, et qui pourtant a toujours cherché à la protéger et à lui apporter tout ce qu'elle n'avait jamais eu.
A travers son douloureux récit, Hanna rapporte ses souvenirs, exprime ses émotions, raconte les violences, les injustices, les mascarades, les hypocrisies qui ont teinté son enfance et qui irriguent toute la société sur le sujet de la prostitution. Confrontée à la honte, au jugement des autres, aux regards fuyants ou aux remarques en coin, elle dénonce la lâcheté de la société, qui pointe les prostituées en fautives plutôt qu'en victimes, et laisse perdurer cet immonde business du corps.
Kilomètre après kilomètre le passé rejoint le présent, les choses enfouies se libèrent et émergent à la surface pour permettre à Hanna d'avancer, de grandir, de réparer son rapport aux hommes abîmé et d'accueillir l'amour, celui que sa mère n'a jamais connu.
La mère d'Hanna était une jeune femme ukrainienne arrivée en France et tombée dans la spirale monstrueuse de la prostitution. Toute son enfance Hanna a aperçu ces hommes et a su que sa mère n'était pas une femme comme les autres. Elle a du grandir plus vite que les autres enfants, avec cette femme fatiguée au regard triste et lointain, qui fume sa dernière clope au petit matin avant d'aller se coucher, qui compte ses billets le dimanche sur la table du salon, et qui pourtant a toujours cherché à la protéger et à lui apporter tout ce qu'elle n'avait jamais eu.
A travers son douloureux récit, Hanna rapporte ses souvenirs, exprime ses émotions, raconte les violences, les injustices, les mascarades, les hypocrisies qui ont teinté son enfance et qui irriguent toute la société sur le sujet de la prostitution. Confrontée à la honte, au jugement des autres, aux regards fuyants ou aux remarques en coin, elle dénonce la lâcheté de la société, qui pointe les prostituées en fautives plutôt qu'en victimes, et laisse perdurer cet immonde business du corps.
Kilomètre après kilomètre le passé rejoint le présent, les choses enfouies se libèrent et émergent à la surface pour permettre à Hanna d'avancer, de grandir, de réparer son rapport aux hommes abîmé et d'accueillir l'amour, celui que sa mère n'a jamais connu.
