Citations sur Une fille de... (74)
"Moi, je ne suis pas une enfant de l'amour, je suis une fille de passe, ça calme et ça tue d'entrée de jeu les rêves romantiques en rose et bleu.
Une fille de passe, c'est presque joli à entendre.
Les mots meurent parfois, ils déguisent si bien la puanteur du monde......."
J'aime l'idée que les endroits abandonnés puissent renaître. J'aime l'idée que l'on puisse renaître.
Je rêve d'une éducation égalitaire entre filles et garçons. Qu'on arrête de se pâmer d'admiration devant un garçon qui embrasse deux filles d'affilée dans une soirée, alors qu'on traitera systématiquement de salope celle qui osera embrasser deux garçons. Je rêve d'une grande école humaniste où la première valeur enseignée serait le respect absolu de l'individu qu'il soit homme, femme, riche, pauvre, intelligent ou pas. Une école où le désir des garçons ne serait pas plus valorisé que celui des filles, une école de l'entraide plutôt que du jugement, de la solidarité plutôt que de la domination. Et qu'on arrête de nous faire croire que les êtes humains sont des animaux sauvages qui ne peuvent pas vivre sans tuer, violenter, jalouser, asservir, violer et tout bousiller sur leur passage! Ou alors, cela signifierait que notre espèce est inférieure aux autres, car à ma connaissance, aucun animal ne fait souffrir les siens par plaisir.
Elle pue ma mère parfois, elle revient avec l'odeur des hommes, l'odeur de la rue, des bagnoles ou des toilettes publiques.
(...)
La honte a une odeur, la misère aussi et ce sont celles de ma mère. Pourtant, elle est coquette, élégante, maman, c'est son métier qui pue. C'est la lâcheté des humains qui pue.
(p 28)
Moi, je suis pas une enfant de l'amour, je suis une fille de passe. Ça calme. Ça tue d'entrée de jeu les rêves romantiques en rose et bleu. Une fille de passe, c'est presque joli à entendre. Les mots mentent parfois, ils déguisent si bien la puanteur du monde.
Les mots mentent parfois, et ils déguisent si bien la puanteur du monde
Quarante millions de personnes se prostituent dans le monde, des garçons, des filles, des mères, des enfants.
Trente-cinq millions de filles vendent leur corps, parfois pour un bout de pain, un logement ou simplement pour ne pas se faire tuer. (p 87-88)
Les mots mentent parfois, et ils déguisent si bien la puanteur du monde.
Ma mère se prostitue, c'est vrai, mais je l'aime, ma mère, et je suis fière d'elle, parce qu'après ce qu'elle a vécu et ce qu'elle vit encore, elle a réussi à m'offrir de l'amour, beaucoup d'amour. Tout le monde ne peut pas dire ça de ses parents, même des gens bien, comme on dit. Oui je l'adore, ma mère, parce qu'elle m'a offert tout ce qu'elle n'a jamais reçu.
J'ai seize ans, je suis une fille de prostituée, fille de la terre, des rivières et des mers, fille du monde, de ses misères, de ses hontes, de ses faiblesses et de tous ses abus. Je m'appelle Hanna Sobolev, je suis amoureuse, heureuse, légère et insoumise. C'est pourquoi je marche la tête haute. C'est pourquoi je ne veux plus jamais me taire ni laisser faire.