AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LouDeBergh


Voilà un roman envoutant. Enigmatique et mystérieux.
On y entre, comme dans une danse.
Tantôt endiablée, tantôt solennelle,
Parfois effrénée, souvent langoureuse.


On y entre sans trop savoir qui du début, qui de la fin,
Doucement, à pas de velours, sur le bout de nos chaussons,
Avant de caracoler, toutes voiles dehors, sur une succession de croches déchaînées.
On ne sait pas où nos pas nous mènent,
A l'autre bout de la salle ou de l'autre côté de la vie,
On ne sait rien mais l'on s'en moque.


Car on danse comme si c'était la dernière fois,
que nos pieds endoloris nous portent sans tressaillir et sans frémir,
que nos bouches sourient à s'en décrocher la mâchoire,
et que nos fronts perlent de la plus salée des sueurs,
sur les frémissements d'une nuit étoilée,
infinie, tumultueuse.


C'est d'abord sur l'extrême originalité de ce livre que j'aimerai revenir. J'ai lu, à droite à gauche, que beaucoup le trouvait insaisissable, difficile à appréhender, fugitif somme toute. C'est une critique que je peux entendre mais que je ne partage pas pleinement. S'il a effectivement un petit côté caméléon, j'ai trouvé qu'il était extrêmement aisé de plonger entre ses pages et de s'y enfoncer entièrement.
Mais, et c'est là que se révèle toute sa fraicheur, alors que l'on pensait évoluer dans les eaux apaisées d'un lac opalescent, c'est soudainement dans les flots tumultueux d'un torrent de montagne que nous nous retrouvons. Puis, quelques secondes plus tard à peine, nous voilà balancés par le ressac salé d'une mer agitée, avant de flotter à nouveau sur les rythmes binaires d'une marée noircie par le soir.
On ne sait jamais vraiment où l'on est, somme toute, et pourtant, impossible de détacher ses yeux de ses pages somptueuses et terriblement incisives !


L'écriture de Lina Wolff m'a fait l'effet revigorant d'une pluie battante au coeur d'un été trop chaud. Parfois crue et désillusionnée, souvent sombre voire noire, toujours féministe et fantasque, je l'ai trouvée d'une justesse implacable tout le long du roman.
Capable de nous entrainer où elle le souhaitait en moins de temps qu'il n'en fallait pour tourner une page.


Un rythme remarquable caractérise également Bret Easton Ellis et les autres chiens qui pourtant ne présente ni réel début, ni réelle fin, pas de scénario très construit, pas de morale ni de vraie leçon de vie. Rien de rassurant.
Juste un foisonnement de mots et d'histoires d'un cynisme exaltant que l'on ne parvient pas à lâcher.


Je ne peux que vous recommander d'y plonger la tête la première et de vous laisser submerger. L'expérience a de quoi se montrer vivifiante,
et un rien dérangeante!
Lien : https://www.mespetiteschroni..
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}