On savait que notre élection serait difficile, organisée à la va-vite, mais on ne pouvait pas faire mieux. Les observateurs internationaux ont su qu’ils seraient dépassés à la seconde où ils sont arrivés. Je doute qu’ils aient quitté leurs chambres. Les soldats de la paix de l’O.N.U. étaient dans la merde. On racontait qu’il y avait des primes sur les Casques bleus. On ne pouvait en vouloir à personne de rester chez eux, d’ignorer l’élection, et de vivre un jour de plus. Mais ils sont sortis. Pour chaque vote décompté, trois ont dû partir à la poubelle. Ou pire. Mais ils ont voté. Dans les larmes, dans le sang, en mourant dans les rues… Mais chaque vote, chaque intention de cocher un nom, tout a compté, même si le papier disparaissait. Ça a compté.