Dans ce 196e volume de la série New Vanguard, Adrian Wood aborde le sujet des navires de la Méditerranée préclassique. Il s'agit du premier livre de vulgarisation dédié à ce thème difficile, car très peu d'éléments nous sont parvenus et il y a beaucoup d'interprétation à faire, ce qui explique que, jusqu'à présent, seuls des articles scientifiques aient été publiés.
Adrian Wood développe son ouvrage de manière chronologico-thématique, en commençant par l'Égypte, enchaînant avec la Crète minoenne, puis la Syrie de l'âge du bronze, la Phénicie et termine avec la Grèce archaïque.
Les différentes parties sont un peu inégales, probablement du fait de la disparité des sources. La Syrie ne dépasse ainsi pas les trois pages alors que la Grèce archaïque bénéficie d'une quinzaine ; pour cette raison, ceux qui s'intéressent plutôt au Proche-Orient risquent de rester un petit peu sur leur faim.
Le style est direct et concis, sans fioriture ni digression. Certains le trouveront peut-être un peu sec, mais personnellement j'apprécie dans ce type d'ouvrage que les auteurs ne s'égarent pas en blabla inutile : rien de plus pénible pour moi que de devoir chercher une ligne d'information intéressante au milieu de trois pages de parlote.
L'auteur précise au début que les interprétations faites ici sont les siennes, et que si on est veut avoir d'autres avis, il faudra se référer à la bibliographie. Je reviendrais plus tard sur les reconstitutions, mais en attendant je pense qu'il aurait pu être intéressant de présenter les lectures alternatives d'autres chercheurs, peut-être pas systématiquement, mais au moins une fois ou deux : cela permettrait de bien appuyer sur le fait que toutes ces reconstitutions reposent in fine sur pas grand-chose et qu'il ne faut donc surtout pas voir ce qui est présenté ici comme une vérité ferme.
Puisqu'on parle de la bibliographie : celle-ci est fort convenable, avec une bonne proportion d'ouvrages récents, mais je lui reproche tout-de-même un peu le fait qu'elle ne comporte que des textes en anglais, alors que je pense qu'on peut trouver dans d'autres langues des publications de qualité (les Italiens et les Français ont fait beaucoup de fouilles sous-marines en Méditerranée).
L'iconographie est de qualité. Les photographies appuient bien le texte qu'elles illustrent et la majorité d'entre elles sont en couleurs. En ce qui concerne les illustrations, je suis plus partagé : les scènes sont très belles, mais je bloque un peu sur les propositions de reconstitution, en particulier sur les profils. Venant d'un pays montagneux je ne suis pas trop porté sur les trucs qui flottent dans l'eau, mais j'ai quand-même quelques doutes sur les capacités de navigation de certains des navires qu'on nous montre ici. J'ai l'impression que l'auteur et l'illustrateur ont essayé de coller de très près aux représentations anciennes, sans vraiment s'interroger sur leur exactitude. Bon, comme dit, je n'y connais pas grand-chose en bateaux, ne sachant même pas nager, mais personnellement si un jour il vient à quelqu'un l'idée de reconstruire ces navires tels que présentés ici, je ne crois pas que j'oserais mettre un pied dedans (précisément parce que je ne sais pas nager).
On peut dire en tous cas que c'est un bon ouvrage, qui a le mérite d'aborder un sujet peu connu du grand public. Il y a certes quelques défauts, mais ils sont pardonnables du fait de la difficulté de présenter de manière simple un sujet aussi complexe en si peu de pages.
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In return for their support, warriors could influence their king in his choice of policy, as Odysseus relates while in disguise [Od. XIV.288]:
I had nine times had my own command and led a well-found fleet against a foreign land. As a result large quantities of loot fell into my hands ... and my fellow countrymen learned to fear and respect me ... and they pressed me and the famous Idomeneus to lead the fleet to Ilium. There was no way of avoiding it: public opinion was too much for us.