Elles est un recueil de six courtes biographies ou critiques littéraires parues dans la presse britannique après avoir été rédigées par
Virginia Woolf à la suite de lectures.
Deux d'entre
elles ont été publiées à titre posthume. Les biographies concernent des femmes écrivains anglaises, à l'exception de la dernière qui a trait à la marquise
De Sévigné.
Ce petit recueil complète et illustre à merveille les analyses développées dans
Un lieu à soi (ou
Une chambre à soi), en mettant la focale sur des femmes qui, à différentes époques, et à l'ombre souvent d'un mari, d'un frère ou d'un père, ont fait le choix courageux de prendre la plume pour écrire des romans, des essais, ou souvent des lettres.
Ces femmes, de différent milieux sociaux et qui vivaient dans des contextes où rien ne les prédisposait à écrire, ont bravé des interdits, et se sont révélées des précurseurs, des défricheuses qui ont ouvert la voie et donné l'exemple à d'autres femmes. Virginia, qui leur est reconnaissante et a génialement repris le flambeau, les réhabilite et les sort de l'oubli.
On retrouve dans l'ensemble de ces textes le style éblouissant de
Virginia Woolf, mêlant avec vivacité les citations, les éléments historiques, les impressions subjectives mais le plus beau de ces écrits, à mes yeux, est celui qui est consacré à la poétesse britannique
Dorothy Wordsworth, peut-être parce qu'elle lui inspire la plus grande admiration.