Intervenants: Yves LÉONARD, membre du Centre d'Histoire de Sciences Po et chercheurassocié à l'université de Rouen, Victor PEREIRA, chercheur à l'Instituto de História Contemporânea
Modération: Luc DAIREAUX, professeur agrégé d'histoire au Collège Sévigné à Paris, dans le secondaire et dans le supérieur, docteur en histoire moderne
Dans la longue et violente histoire des coups d'état et des changements de régimes politiques, la Révolution des oeillets tient une place singulière. Quelques mois après le sanglant coup d'État de Pinochet au Chili, des militaires mettent fin à 48 ans de dictature presque sans coups férir. Les militaires du Mouvement des Forces Armées ne se contentent pas d'instaurer une démocratie sans tuer personne. Ils engagent un processus de décolonisation après plus de dix ans de guerre en Afrique. Et ils appuient les revendications populaires qui exigent de meilleurs salaires, des logements dignes, la propriété des terres agricoles. le 25 avril 1974 ouvre ainsi un processus révolutionnaire qui dure plusieurs mois et qui suscite l'attention des grandes puissances mondiales. Deux historiens se penchent sur la transition démocratique au Portugal, jalon des nouveaux programmes de spécialité HGGSP en Première générale.
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Je vous cherche toujours, et je trouve que tout me manque, parce que vous me manquez.
Que cette nouvelle année vous soit heureuse, que vos jours soient filés de soie.
Le ton d'aujourd'hui, c'est l'innocence des accusés et l'horreur du scandale. On ne parle pas d'autre chose dans toutes les compagnies. Il n'y a guère d'exemple d'un pareil scandale dans une cour chrétienne. C'est une pure indignité que de citer des personnes de notre condition pour de semblables calembredaines !
Extrait d'une lettre que Mme de Sévigné écrivit en 1680, à Mme de Grignan, sa fille.
Précieuse est la santé dont on ne connait le bonheur qu’après l’avoir perdue.

(...) Je me suis mise à vous écrire au bout de cette petite allée sombre que vous aimez, assise sur ce siège de mousse où je vous ai vue quelquefois couchée. Mais, mon Dieu, où ne vous ai-je point vue ici ? et de quelle façon toutes ces pensées me traversent-elles le cœur ? Il n'y a point d'endroit, point de lieu, ni dans la maison, ni dans l'église, ni dans le pays, ni dans le jardin, où je ne vous aie vue. Il n'y en a point qui ne me fasse souvenir de quelque chose de quelque manière que ce soit. Et de quelque façon que ce soit aussi, cela me perce le cœur. Je vous vois ; vous m'êtes présente. Je pense et repense à tout. Ma tête et mon esprit se creusent, mais j'ai beau tourner, j'ai beau chercher, cette chère enfant que j'aime avec tant de passion est à deux cents lieues de moi ; je ne l'ai plus. Sur cela, je pleure sans pouvoir m'en empêcher ; je n'en puis plus, ma chère bonne. Voilà qui est bien faible, mais pour moi, je ne sais point être forte contre une tendresse si juste et si naturelle. Je ne sais en quelle disposition vous serez en lisant cette lettre. (...)
Lettre de Madame de Sévigné à Madame de Grignan.
24 mars 1671

A sa fille, le jeudi 30 Avril 1687 :
"Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements. Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoit à nos repas qu'il nous fait livrer.
Cela m'attriste, je me réjouissais d'aller assister aux prochaines représentations d'une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien. Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus
vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode. Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »".
Je vous envoie deux drôles de masques ; c'est la grande mode. Tout le monde en porte à Versailles. C'est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer, Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. »
Ne lui demandez pas de se connaître, vous savez bien qu'une femme ne voit jamais les défauts de ceux qu'elle aime.
Le temps vole et m'emporte malgré moi ; j'ai beau vouloir le retenir, c'est lui qui m'entraîne.
La mémoire est dans le coeur.
Que cette année vous soit heureuse ; que la paix, le repos et la santé vous tiennent lieu de fortune