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Critique de Pavlik


Comme je l'avais évoqué dans ma critique de "Piège sur Zarkass", "Rayons pour Sidar" partage avec ce dernier un cadre commun, à savoir la menace qu'une espèce extraterrestre fait peser sur un protectorat terrien. Mais, si "Piège sur Zarkass" est l'occasion pour l'auteur d'amener sa vision de la colonisation, tout en transposant dans l'histoire la menace communiste des années 1950-1960, l'ambition de "Rayons pour Sidar" est bien moindre et se place davantage dans le registre de la sf légère et distrayante.

Lorrain, physicien accomplit, doit absolument retrouver Lionel, son robot, créer à son image, perdu en plein pays Horb, un des peuples les plus hostiles de Sidar. de sa mission dépend l'avenir de cette planète, lointain protectorat de la Terre mais qui va passer, dans quelques semaines, sous le giron des xressiens, une race extraterrestre ressemblant à des rats, agressive, et dont la planète d'origine est bien plus proche de Sidar que la Terre. Lorrain doit donc mener à bien son expédition en pleine débâcle, en plus d'affronter la faune et la flore de Sidar, particulièrement hostiles. Heureusement, il peut compter sur Xaog, son guide sidarien...

Comme je l'ai dit précédemment le cousinage entre "Rayons pour Sidar" et "Piège sur Zarkass" n'est, selon moi, que lointain et ce pour plusieurs raisons :

-contrairement aux Triangles de "Piège sur Zarkass", les xressiens ont une technologie inférieure aux terriens, seul la proximité de leur planète d'origine leur donne un avantage déterminant. Il n'y a donc pas de métaphore possible avec la supériorité technologique russe de la fin des années 1950 (époque de la rédaction de "Piège sur Zarkass")

-Si les Triangles s'avèrent être une race insectoïde, travaillant en essaim (d'ou la comparaison possible avec les soviétiques), les rats xressiens ressemblent davantage à des fascistes.

-Autant Zarkass, malgré l'imaginaire de l'auteur à l'oeuvre, dégage une impression familière, évoquant l'Afrique, autant Sidar est beaucoup plus étrangère à nos représentations et Wul s'en donne à coeur joie dans la description de la faune et de la flore.

-Dans "Piège sur Zarkass", on sent toute la tendresse que Wul ressent pour les indigènes, qu'il prend grand soin à décrire et à caractériser. Au contraire, sur Sidar, les indigènes sont réduits au stéréotype que l'on peut en avoir. de même, on ne voit pas réellement l'intention de l'auteur de développer une réflexion sur la colonisation et le regard des terriens sur les sidariens est, lui aussi, stéréotypé, c'est-à-dire paternaliste.

-Enfin, si, dans "Piège sur Zarkass", la menace est contrée par la magie, elle l'est, dans "Rayons pour Sidar", par la technologie.

En résumé, "Rayons pour Sidar" s'avère être un roman davantage conforme aux canons de l'auteur que "Piège sur Zarkass", l'imaginaire y est plus foisonnant et l'ambition plus légère. On regrettera néanmoins un manque de poésie et d'émotion, le contexte de l'histoire aurait pu être le prétexte à faire vivre davantage ces facettes du style de Wul.



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