Les copies

Jonas rentre du foot, il est heureux d'avoir été décisif et d'avoir attiré l'attention d'une fille qui lui plait. Mais en rentrant, il est étonné ; ses parents ne veulent pas le laisser rentrer chez lui et deux hommes essayent de l'attraper. Il doit s'enfuir...Mais que se passe-t-il ? Il rencontre un autre garçon, Ian, qui se cache aussi.
L'idée semblait intéressante : des clones remplaçant des enfants auprès de leurs parents sont maintenant juger indésirables et doivent être désactivés. C'est une course poursuite avec un rêve de liberté. Ils se posent des questions sur ce qu'ils sont, peuvent-ils se considérer comme des êtres humains ? Ont-ils le droit d'être ? Malheureusement, le récit est principalement axé sur la fuite, avec peu de changements dans celle-ci. Un peu déçue par le chemin pris par ce roman jeunesse, ça aurait pu être un roman enlevé par de multiples rebondissements. Les trois garçons ne sont eux-même pas très attachants... Petite déception, un auteur danois que je ne suis pas certaine de relire.

Jonas rentre du foot. Sur le match du jour, il a tout fait aux défenses adverses : dribbles, petits-ponts, buts… il a enquillé les exploits les uns après les autres. Arrivé devant chez lui, alors que tout lui semble réussir, ses parents lui claquent la porte au nez, se barricadent chez eux et le laissent en plan devant sa maison. Arrivent alors deux hommes qui tentent de s'emparer de lui.

Car Jonas est une copie, un clone en mieux que le modèle original mis en stand by pour cause de déficience maladive non curative au moment de la mise en sommeil à durée plus ou moins longue mais forcément limitée. Normalement, la copie doit s'éteindre toute seule. Si ce n'est pas le cas, une équipe d'intervention l'appréhende et la désactive. Sauf que Jonas s'enfuit.

Aidé d'une autre copie, ils partent à la recherche d'un mystérieux bateau dont on leur a parlé. Pourchassés par les LC, les Libérateurs de Copie, Jonas et son nouvel ami vont se lancer dans une course contre la montre pour échapper autant à leurs poursuivants qu'à leur auto-destruction programmée.

Le récit tient à la fois de l'onirisme, de la science-fiction, de la fable moderne, de l'uchronie éthique… mais, je le crains, ne va pas au bout des réflexions, des pistes lancées par l'auteur.

Ce livre est destiné aux adolescents : il aurait été bon de donner plus de clefs de compréhension, plus d'éléments de réflexion appuyés de détails dans le développement de l'histoire. Que la fin soit volontairement confuse n'est pas un problme en soi. Que les jeunes adolescents amenés à se plonger dans cette histoire pas si évidente et sur laquelle l'auteur laisse planer un flou déroutant est plus embêtant. le lecteur (j'essaie de me mettre à la place des plus jeunes, cibles de ce livre) peut se retrouver désorienté surtout face aux questions éthiques posés d'une part par le simple fait de procéder à des clonages, d'autre part par les raisons motivant le clonage et l'absence de futur laissé aux copies.

J'aurai attendu que l'auteur aille plus loin. Pas uniquement parce que le public concerné peut se retrouvé démuni face au fond de l'histoire mais surtout parce qu'il a petit à petit laissé de côté toutes les réflexions ouvertes par son histoire pour se concentrer sur le descriptif de la fuite des copies, privilégiant la forme au fond alors qu'il avait tout pour savamment entremêler les deux et rendre une excellente copie.

Un « peut mieux faire » accompagné d'un « c'est quand même pas mal » de bon augure pour d'autres livres de Jesper Wung Sung (il en a écrit plus d'une quinzaine, il semblerait que ce soit le seul disponible en français).

Lien : http://wp.me/p2X8E2-xb

Encore une fois, j'ai participé à une Masse Critique Babelio. Chaque fois, je me dis que je vais arrêter pour pouvoir liquider ma PAL mais à chaque fois, je craque sur les propositions faites et j'ai envie de découvrir de nouvelles histoires. Alors je craque et je postule ... et je suis choisie. Cette fois, j'ai eu la chance de recevoir un petit bouquin des Editions du Rouergue dont je commence à avoir lu pas mal d'ouvrages. Je remercie donc vivement les Editions du Rouergue et Babelio pour m'avoir permis de découvrir le monde étrange imaginé par Jesper Wung-Sung.

Un virus s'attaque au système nerveux central des enfants. En attendant la découverte d'un remède, ils sont donc isolés, pendant que des copies conformes prennent leur place. Jonas est l'un de ces clones. Mais à la révélation de l'antidote, des libérateurs de copies se lancent à sa poursuite.

Quel univers étrange que celui dans lequel Jonas évolue ! Dans cette société, à cette époque, les enfants doivent faire face à un virus virulent qui leur attaque le système nerveux. Un peu sur le principe de la cryogénisation, ces enfants sont "retirés" de leur famille et sont remplacés par des copies qui vivent au quotidien au sein de la famille. Lorsque l'enfant est soigné, la copie est "téléchargée" et mise au rebut. Ca donne envie non ?

Durant ce livre assez court, nous allons suivre les aventures de Jonas qui se trouve être une copie. Mais ce garçon est rempli de sentiments et entend bien ne pas se laisser facilement désactiver. Il s'enfuit au nez et à la barbe de Libérateurs de Copies en compagnie de Ian et Ronnie. Commence alors une très jolie histoire d'amitié que j'ai beaucoup aimé.

Ces trois garçons sont très touchants car, bien que ce soient des copies censées ne rien ressentir, ils transpirent de jolis sentiments. On rit avec eux, on tremble en leur compagnie et au final, on pleure avec eux car les événements ne sont pas forcément toujours roses ... J'ai trouvé Jonas très attachant. Tout le chemin qu'il parcourt vers l'acceptation de son "état de copie" est très intéressant à découvrir. Il passe par toutes les phases que l'on connait et qui mènent à digérer une nouvelle difficile.

L'auteur est suédois, je ne le connaissais pas. J'ai beaucoup aimé sa plume car c'est très bien écrit. On ne s'ennuie pas, c'est assez rythmé et je pense que ça pourra plaire à la plupart des jeunes lecteurs (il me semble que le livre s'adresse surtout aux jeunes d'une dizaine d'années). L'écriture et le ton me semblent bien adaptés à cette tranche d'âge.

Une découverte intéressante que je ne regrette pas du tout !