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Critique de mylena


J'ai eu un mal fou à me plonger dans cette lecture. Lu Xun, peu connu hors de Chine, est considéré comme le père de la littérature chinoise moderne. Il était parti faire des études à l'étranger avant la chute de l'Empire et en est revenu partisan d'une révolution dans le domaine littéraire. Par la suite il sera compagnon de route des communistes chinois bien qu'ayant pas mal de divergences avec eux.
* le journal d'un fou : écrite en 1918, est considérée comme la première fiction écrite en langue chinoise parlée. C'est donc un texte majeur. le narrateur du journal est persuadé que les autres villageois souhaitent sa mort pour pouvoir le manger, même son propre frère. le cannibalisme est une métaphore du comportement des êtres humains entre eux, le fou se sent lucide mais seul et persécuté. C'est une nouvelle déconcertante, d'autant qu'il n'y a ni suspense, ni chute puisque la fin est connue dès le début. Dans l'ensemble, les autres nouvelles sont des récits avec très peu de suspense et pratiquement pas de chute. J'ai eu constamment l'impression qu'il me manquait une clé pour comprendre ces textes, une édition avec un minimum de commentaires serait peut-être utile.
* Kong Yiji : c'est l'histoire d'un lettré qui a raté les examens pour devenir fonctionnaire, il n'a aucune compétence particulière mais son orgueil l'empêche de travailler de ses mains. Les habitués de la taverne locale se moquent de lui. C'est une nouvelle cruelle sur l'inadaptation d'un lettré à la modernité et sur la cruauté des gens simples et ignorants. Cette fois il y a une chute, terrible.
* le Remède : Un père se procure un remède onéreux d'un genre très spécial pour soigner son fils. Cette nouvelle bouleversante s'en prend aux charlatans qui
sévissaient en Chine et à l'ignorance.
* Un petit incident Bref récit de deux pages sur l'émergence d'un sentiment de honte suite à un micro-événement.
* Tempête dans une tasse de thé Un pauvre batelier chinois a coupé sa natte de cheveux en 1911, en signe d'allégeance à la République. Mais le bruit court au village que l'Empereur va remonter sur le trône. Tout cela promet au batelier bien des ennuis sans compter les reproches incessants de sa femme, les cancans du village et sa belle-mère qui grommelle sans cesse que "chaque génération est pire que la précédente". Cette histoire résume semble-t-il les profonds bouleversements que traversait la société chinoise au début du Xxème siècle.Encore une fois Lu Xun montre la frilosité et le conservatisme de la Chine profonde par rapport à la modernité.
* le village de mes ancêtres Cette nouvelle est belle, douce et mélancolique.
Le narrateur retourne dans le village de ses ancêtres, qu'il a quitté vingt ans auparavant, à l'occasion de la vente de la maison familiale. Il retrouve ses souvenirs d'enfance, un ancien camarade de jeu. C'est une jolie réflexion tendre sur les souvenirs d'enfance. Probablement une de mes nouvelles préférées de ce recueil.
* le Théâtre des dieux le narrateur raconte avec beaucoup d'humour ses deux rencontres désastreuses avec le théâtre chinois à l'opéra de Pékin. Puis il se remémore un très bon spectacle à la campagne dans son enfance. Ce récit est une très belle évocation de l'enfance.
* le sacrifice du Nouvel an Cette histoire est prétexte à raconter l'histoire d'une jeune veuve, les traditions de la Chine d'autrefois
* Dans un estaminet Nouvelle très mélancolique voire dépressive
* Une famille heureuse Un écrivain essaie d'écrire une nouvelle qui sera acceptée par une revue, il choisit le titre « Une famille heureuse » et cherche idées et inspiration, gêné par le quotidien qui l'entoure (le livreur de bois, sa fillette qui pleure...)
* le misanthrope longue nouvelle consacrée à un original, en fait surtout quelqu'un qui ne se comporte pas tout à fait comme son entourage
Là j'ai arrêté ma lecture, il ne restait que deux longues nouvelles mais franchement j'ai trop de mal à comprendre ce que veut dire l'auteur,et l'atmosphère est plutôt tristounette et pessimiste. Lu Xun est à la fois un écrivain de la nostalgie (au moins deux des nouvelles, celles que j'ai le mieux compris et le plus apprécié), un peintre de la vie villageoise chinoise et un partisan de la modernité et de l'abandon des usages archaïques. Faute de connaissance de la culture chinoise, j'ai trouvé cela confus et assez contradictoire. le style est beau, mais les nouvelles traînent en longueur, sans que l'on sache la plupart du temps où veut nous mener Lu Xun, faute d'avoir les codes pour comprendre vraiment les situations. J'ai eu l'impression d'être un Martien lisant des nouvelles De Maupassant...
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