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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle idée de tomber enceinte alors que l'on a un bon job et que l'on est célibataire ?

C'est pourtant ce que décide la narratrice un beau jour : elle est enceinte.

J'ai aimé son oeil acéré sur les comportements de ses collègues de bureau : seule femme, elle est chargée de servir le café, débarrasser et nettoyer, distribuer les cadeaux.

J'ai aimé son collègue de bureau, Higashinakano, au petit soin dès l'annonce de la grossesse. On apprendra plus tard pourquoi, ce qui m'a touché.

J'ai aimé l'appli de grossesse qu'utilise Mme Shibata, la narratrice : elle y note ce qu'elle fait, ses prises de poids, etc…

J'ai adoré ses cours d'aérobique pré-natal, ses amies qu'elle écoute pour glaner des informations.

J'ai aimé avoir parfois un doute sur sa grossesse : enceinte, ou pas ?

J'ai aimé que Mme Shibata travaille dans une entreprise qui fabrique des tubes en carton pleins de vide, eux aussi.

Un roman sur le monde du travail japonais qui, si il offre de beaux aménagements de travail (finir plus tôt, congés longs), considère les femmes comme des servantes dans les murs de l'entreprise.

Une citation :

« Hé, le café », me lançait-on alors que je vaquais à mes occupations. Or, je ne suis pas un café non plus. (p.62)

L'image que je retiendrai :

Celle de la jeune femme en doudoune rouge que croise Mme Shibata un soir par hasard, et qu'elle reverra plus tard.
Lien : https://alexmotamots.fr/jour..
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Mme Shibata, seule femme de son équipe, occupe un poste à responsabilités mais doit se coltiner tout ce que ses homologues masculins considèrent comme lui revenant d'office: à savoir nettoyer, ranger derrière eux. Un jour, tout à trac, cette jeune trentenaire annonce qu'elle est enceinte. Cela va aussitôt changer la donne et la libérer de pas mal de charge mentale.
Par ce mensonge, elle entre dans un nouvel univers: celui des femmes enceintes, sorte de tribu qui se promène avec un porte-clés annonçant leur état, se livre à une débauche de sueur dans des cours d'aérobic survoltés...
Le récit bascule encore une fois brutalement quand un nouveau fait important est annoncé au détour d'une phrase (ne pas lire la quatrième de couv' qui en dit beaucoup trop) et change totalement la perception du lecteur. Nous naviguons ainsi,à vue, entre rêve et réalité, dans ce roman à charge contre la société patriarcale japonaise que l'héroïne va dénoncer avec une fausse candeur à la toute fin du roman, juste avant une ultime pirouette... Un roman déstabilisant mais jubilatoire. Une réussite.

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Journal d'un vide est un roman surprenant, critique et tellement drôle.
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Madame Shibata travaille dans une entreprise japonaise où il n'y a que des hommes dans son service. Elle est donc naturellement la préposée au café, au service, et au nettoyage. Un jour, quand son patron s'indigne à voix haute que les tasses de café soient toujours visibles dans l'espace de travail, en ne pointant du doigt personne, mais en attendant clairement que Madame Shibata lève la tête de son poste de travail, Madame Shibata sent que le vase est sur le point de déborder. Un collègue s'approche d'elle pour lui donner des tasses de café à débarrasser et c'est alors qu'elle lui annonce qu'elle ne peut plus s'en occuper à partir de maintenant car les odeurs de café et de cigarettes lui donnent la nausée. Et oui, Madame Shibata est enceinte. Enfin, pas vraiment. Oui, avec ce petit mensonge, elle voit son quotidien changer totalement. Elle découvre les horaires aménagés, les applications pour gérer sa grossesse, la curiosité souvent mal placée de ses collègues, le fitness pour femme enceinte et elle réapprend à prendre du temps pour elle.
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Dans ce roman, on découvre à quel point Madame Shibata n'avait plus de vie, plus d'horaire de travail décente, sa vie était son travail et en se servant de ce mensonge pour ne plus faire certaines tâches, elle a redécouvert les joies d'avoir une vie privée, de rentrer à l'heure, de revoir ses amis, et de juste profiter de la vie. Elle découvre aussi le monde de la maternité, comment certaines femmes vivent leur grossesse, comment les maris sont présents ou non, comment certaines entreprises ou collègues peuvent s'immiscer dans le moindre détail de la grossesse. Et puis au fur et à mesure que sa grossesse fictive progresse, la frontière entre le réel et le mensonge devient flou et on se pose sans cesse cette question : et si Madame Shibata était vraiment enceinte ?
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Tout le récit oscille entre humour et critique de la société, entre mensonge et pure réalité. C'est un récit frais, original et surtout déstabilisant.
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Un gros coup de coeur
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Un roman surprenant, original et décalé qui aborde avec humour des sujets sociétaux.

Premier roman de l'autrice Emi Yagi, il a reçu le prix Osamu-Dazai (meilleur premier roman japonais).

Mme Shibata est la seule femme au sein de son équipe de travail. de ce fait, il semble naturel pour ses collègues masculins que se soit elle qui se charge de faire le café, distribuer le courrier et toutes ces tâches ingrates et ils lui font bien savoir.
Mais trop c'est trop et lors d'une énième sollicitation par son patron, c'est la goutte d'eau : Non, elle ne servira plus le café car elle est enceinte ! sauf que…ceci est un énorme mensonge.

Mme Shibata va pourtant s'y engouffrer pour notre plus grand plaisir et voir son quotidien littéralement bouleversé. Sa nouvelle condition de femme enceinte lui permet de bénéficier d'un nouveau regard de la part de ses collègues, d'arrêter les heures supplémentaires et donc d'enfin partir plus tôt du travail. Elle redécouvre ainsi ce que signifie vivre en dehors du travail, s'amuser, prendre à nouveau soin de soi, se cuisiner de bons petits plats…

Le mensonge est poussé jusqu'à son paroxysme et côtoie les limites de la réalité, jusqu'où cela va-t-il aller ?

Ecrit comme un journal de grossesse, on suit l'évolution de Mme Shibata et on aborde la place des femmes dans le monde du travail et dans la société japonaise au sens large, ainsi que la solitude, la maternité et toute la charge mentale que supporte les femmes…

Si vous avez envie d'un roman singulier qui aborde des thématiques fortes avec un grain de folie, allez-y !
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Dans son roman « Journal d'un vide », l'autrice japonaise Emi Yagi évoque la place des femmes dans le monde du travail au Japon. Lassée de devoir rendre service à tout le monde au bureau, madame Shibata dit qu'elle est enceinte. Et sa vie pro va totalement changer…

Premier roman d'Emi Yagi paru en 2020 au Japon et récompensé par le prix Osamu Dazai (Prix du meilleur premier roman au Japon), « Journal d'un vide « raconte l'histoire de Madame Shibata, une jeune trentenaire diplômée et célibataire qui travaille dans une entreprise japonaise où elle est la seule femme de son service.

Face au sexisme ordinaire et aux tâches ingrates dont elle hérite du fait de son genre, Madame Shibata décide de mentir à ses collègues en leur annonçant qu'elle est enceinte. Et soudain, son quotidien pro est allégé : fini le café à préparer pour tout le monde, la poubelle à vider ou les journées à rallonge. Tout le monde fait désormais attention à sa santé au bureau… à tel point que ce mensonge lancé spontanément en réunion va perdurer.

Les chapitres égrainent les semaines de grossesse fictive qui a force d'être documentée par madame Shibata lui semble bien réelle. Et là on bascule avec elle : comment va-t-elle se sortir de ce mensonge ? Est-elle vraiment persuadée d'être enceinte ?

Avec un humour grinçant et une plume acérée, Emi Yagi dresse le portrait d'une femme tiraillée entre ses aspirations et les conventions sociales. le roman explore avec finesse les thématiques du sexisme au travail, de la place des femmes dans la société japonaise et de la maternité.

Cet acte de rébellion contre un système patriarcal qui la confine à un rôle subalterne sera-t-il salvateur ? À vous de le découvrir dans ce court roman très puissant.


Lien : https://www.unlivredansmaval..
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