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Critique de DarkHawk


En temps qu'amateur de littérature japonaise et de science-fiction, je ne pouvais pas rater ce roman. de plus, la lecture du résumé m'avait fortement intrigué. Dès les premières pages, on est surpris. L'auteur nous présente successivement la dynastie sassanide, des écrivains britanniques du XIXème siècle et le Japon moderne... Mais où cela va-t-il nous mener ?
Ce voile d'incompréhension va rapidement être levé, le livre va parler de mondes parallèles, de réalités alternatives et de physique quantique ! Un lourd programme pour le lecteur qui va devoir s'accrocher s'il ne veut pas se perdre en route.

« Lorsqu'il prenait la douche, par exemple, il imaginait soudain, sans rattacher ses pensées à quoi que se soit, que la réalité était comme cette éponge qu'il avait dans la main. A l'intérieur de ses innombrables cavités se trouvaient d'innombrables réalités et, comme l'éponge qui se gorgeait d'eau, elles enflaient, à l'infini... Manifestement, c'était ça, la réalité...»

Le roman se compose de deux grosses parties. Dans la première, nous allons suivre plusieurs réalités d'un point de vue "humain". Qu'ils soient réels ou fictifs, l'auteur se concentre sur la vie de ses personnages, leur destin et leurs sentiments. Par exemple, la rencontre entre Sherlock Holmes et Conan Doyle est tout simplement fascinante. Il y a quelque chose de surréaliste et de jouissif à voir un personnage de fiction tel que Sherlock Holmes discuter avec son créateur du destin que ce dernier lui a imposé.
Cette partie où l'auteur décortique les sentiments de ses personnages est typique des romans japonais. On découvre lentement ce qui se cache au plus profond de ces êtres et on s'attache à eux. C'est intéressant, intriguant, souvent déroutant et quelques fois émouvant.
A noter que cette partie contient de nombreuses notes de traduction. Je vous conseille de ne pas les lire. Elles s'apparentent souvent à de l'explication de texte et alourdissent considérablement la lecture sans rien apporter de significatif. Heureusement, elles se raréfient au fil des pages.

La deuxième partie du roman va s'attacher à nous expliquer le point commun entre tous les personnages. Et le point commun n'est autre qu'Ada. Ada, la fille de lord Byron, mais surtout Ada, la machine à réalité virtuelle.

« Structurellement, Ada n'était pas très éloignée du super accélérateur de particules qui avait été construit à Dallas, au Texas, afin d'accélérer les protons, de les faire entrer en collision à une puissance de vingt tera-électronvolts, et d'étudier les particules élémentaires ainsi générées.
Seulement, étant donné que l'on utilisait un ordinateur quantique - qui suit une logique floue - pour observer et contrôler cet accélérateur de particules, cela a entraîné, à l'intérieur du tunnel, l'apparition de l'effet Schrödinger, rien de plus.

On peut considérer que des "mondes multicouches" se développent à l'intérieur du tunnel d'Ada. Ce tunnel serait une sorte de "cerveau" sous la forme d'un anneau de quatre-vingt-dix-huit kilomètres de circonférence. Un cerveau qui ferait des rêves.»

Le livre va alors devenir beaucoup plus technique. L'auteur va nous exposer de nombreuses démonstrations scientifiques. La lecture devient de plus en plus exigeante. Je ne suis pas un grand amateur de Hard Science et cette accumulation d'explications techniques, même si elles restent assez accessibles, a rendu ma lecture beaucoup plus laborieuse.

« Pour que l'univers ait pu naître du Big Bang, et que la structure d'ensemble de l'univers tel qu'on le perçoit aujourd'hui ait été façonnée par les variations de température, il aurait fallu que la densité de l'univers fût d'au moins dix atomes par mètre cube. Soit environ cent fois supérieure à la densité de l'univers observable.
Une telle théorie du Big Bang était condamnée à l'échec. Pour l'éviter, les cosmologistes ont émis l'hypothèse selon laquelle l'univers serait constitué à 99% de particules impossibles à observer.

Il y une chose que l'on ne peut pas observer au moyen de télescopes optiques ni de radiotélescopes, mais qui est néanmoins indispensable pour freiner l'expansion de l'univers... c'est la matière noire. Elle est quasiment impossible à observer, mais fournirait l'explication de la masse manquante de l'univers. »

L'histoire avance très lentement. L'atmosphère devient pesante et oppressante. Les explications se répètent tout en dévoilant à chaque fois un peu plus de l'intrigue.
Les personnages qui peuplent cette partie apparaissent déshumanisés en raison des explications techniques. On ne s'attache que difficilement à eux, ils peinent à nous faire vibrer. On se contente le plus souvent de suivre avec détachement leur mésaventures.

ADA est incontestablement une oeuvre ambitieuse et originale. J'ai trouvé passionnante l'exploration des sentiments des personnages de fictions et de leurs créateurs. J'ai moins aimé la partie résolution scientifique où je trouve que l'auteur perd par moment le fil de son histoire.

Note : 6,5/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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