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EAN : 9782330030414
370 pages
Actes Sud (02/04/2014)
2.33/5   12 notes
Résumé :
Ada, c’est le prénom de la fille de Byron, qui aida Charles Babbage à mettre au point la machine à différences, ancêtre de l’ordinateur. C’est aussi le nom d’une mystérieuse disquette remise à Shimizu, un concepteur de jeux de simulation. C’est un super-accélérateur de particules, à moins qu’il ne s’agisse que d’un simulateur d’accélérateur imaginé par un écrivain de science-fiction de seconde zone. Et c’est également un ordinateur quantique qui crée des mondes para... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En temps qu'amateur de littérature japonaise et de science-fiction, je ne pouvais pas rater ce roman. de plus, la lecture du résumé m'avait fortement intrigué. Dès les premières pages, on est surpris. L'auteur nous présente successivement la dynastie sassanide, des écrivains britanniques du XIXème siècle et le Japon moderne... Mais où cela va-t-il nous mener ?
Ce voile d'incompréhension va rapidement être levé, le livre va parler de mondes parallèles, de réalités alternatives et de physique quantique ! Un lourd programme pour le lecteur qui va devoir s'accrocher s'il ne veut pas se perdre en route.

« Lorsqu'il prenait la douche, par exemple, il imaginait soudain, sans rattacher ses pensées à quoi que se soit, que la réalité était comme cette éponge qu'il avait dans la main. A l'intérieur de ses innombrables cavités se trouvaient d'innombrables réalités et, comme l'éponge qui se gorgeait d'eau, elles enflaient, à l'infini... Manifestement, c'était ça, la réalité...»

Le roman se compose de deux grosses parties. Dans la première, nous allons suivre plusieurs réalités d'un point de vue "humain". Qu'ils soient réels ou fictifs, l'auteur se concentre sur la vie de ses personnages, leur destin et leurs sentiments. Par exemple, la rencontre entre Sherlock Holmes et Conan Doyle est tout simplement fascinante. Il y a quelque chose de surréaliste et de jouissif à voir un personnage de fiction tel que Sherlock Holmes discuter avec son créateur du destin que ce dernier lui a imposé.
Cette partie où l'auteur décortique les sentiments de ses personnages est typique des romans japonais. On découvre lentement ce qui se cache au plus profond de ces êtres et on s'attache à eux. C'est intéressant, intriguant, souvent déroutant et quelques fois émouvant.
A noter que cette partie contient de nombreuses notes de traduction. Je vous conseille de ne pas les lire. Elles s'apparentent souvent à de l'explication de texte et alourdissent considérablement la lecture sans rien apporter de significatif. Heureusement, elles se raréfient au fil des pages.

La deuxième partie du roman va s'attacher à nous expliquer le point commun entre tous les personnages. Et le point commun n'est autre qu'Ada. Ada, la fille de lord Byron, mais surtout Ada, la machine à réalité virtuelle.

« Structurellement, Ada n'était pas très éloignée du super accélérateur de particules qui avait été construit à Dallas, au Texas, afin d'accélérer les protons, de les faire entrer en collision à une puissance de vingt tera-électronvolts, et d'étudier les particules élémentaires ainsi générées.
Seulement, étant donné que l'on utilisait un ordinateur quantique - qui suit une logique floue - pour observer et contrôler cet accélérateur de particules, cela a entraîné, à l'intérieur du tunnel, l'apparition de l'effet Schrödinger, rien de plus.

On peut considérer que des "mondes multicouches" se développent à l'intérieur du tunnel d'Ada. Ce tunnel serait une sorte de "cerveau" sous la forme d'un anneau de quatre-vingt-dix-huit kilomètres de circonférence. Un cerveau qui ferait des rêves.»

Le livre va alors devenir beaucoup plus technique. L'auteur va nous exposer de nombreuses démonstrations scientifiques. La lecture devient de plus en plus exigeante. Je ne suis pas un grand amateur de Hard Science et cette accumulation d'explications techniques, même si elles restent assez accessibles, a rendu ma lecture beaucoup plus laborieuse.

« Pour que l'univers ait pu naître du Big Bang, et que la structure d'ensemble de l'univers tel qu'on le perçoit aujourd'hui ait été façonnée par les variations de température, il aurait fallu que la densité de l'univers fût d'au moins dix atomes par mètre cube. Soit environ cent fois supérieure à la densité de l'univers observable.
Une telle théorie du Big Bang était condamnée à l'échec. Pour l'éviter, les cosmologistes ont émis l'hypothèse selon laquelle l'univers serait constitué à 99% de particules impossibles à observer.

Il y une chose que l'on ne peut pas observer au moyen de télescopes optiques ni de radiotélescopes, mais qui est néanmoins indispensable pour freiner l'expansion de l'univers... c'est la matière noire. Elle est quasiment impossible à observer, mais fournirait l'explication de la masse manquante de l'univers. »

L'histoire avance très lentement. L'atmosphère devient pesante et oppressante. Les explications se répètent tout en dévoilant à chaque fois un peu plus de l'intrigue.
Les personnages qui peuplent cette partie apparaissent déshumanisés en raison des explications techniques. On ne s'attache que difficilement à eux, ils peinent à nous faire vibrer. On se contente le plus souvent de suivre avec détachement leur mésaventures.

ADA est incontestablement une oeuvre ambitieuse et originale. J'ai trouvé passionnante l'exploration des sentiments des personnages de fictions et de leurs créateurs. J'ai moins aimé la partie résolution scientifique où je trouve que l'auteur perd par moment le fil de son histoire.

Note : 6,5/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Quel rapport entre la dynastie sassanide et les illustres écrivains britanniques du XIXème siècle que sont Mary Shelley, Charles Dickens ou encore Arthur Conan Doyle ? C'est Ada ! Ada c'est d'abord la fille de lord Byron, connue pour avoir participé à la conception de la machine analytique de Charles Babbage, un ancêtre de l'ordinateur. Mais Ada est aussi le programme informatique d'un accélérateur de particules qui, lancé sur un ordinateur quantique, crée des mondes parallèles.

Car Masaki YAMADA ne se contente pas de mettre en scène l'une des plus grandes puissances d'Asie occidentale (grosso modo l'Iran entre les IIIème et VIIème siècles) et l'Angleterre victorienne ; il projette également son lecteur dans un Japon à peine futuriste dans lequel un concepteur de jeux de simulation est littéralement happé par sa dernière création, sa secrétaire retrouve sa petite fille récemment décédée dans un accident de la circulation et un médiocre écrivain de science fiction trouve subitement une formidable source d'inspiration.

C'est ainsi que de fil en aiguille YAMADA enchaîne les scènes qui n'ont a priori rien à voir les unes avec les autres. Et pourtant les dernières finissent bel et bien par rejoindre les premières, le monde quantique étant capable de faire coexister de multiples réalités. D'ailleurs, « une fois qu'une histoire a été racontée, elle devient réalité » (p. 250) et « l'histoire racontée finit par ronger la réalité du narrateur » (p. 241).

Ada est finalement un étonnant roman, d'une originalité et d'une ambition rares. Il n'est pourtant pas particulièrement difficile à lire, y compris dans les parties les plus techniques où sont mis en avant les concepts de la physique quantique. C'est d'abord la résultante d'un récit parfaitement structuré ; il est vrai que Masaki YAMADA n'est pas un débutant (il est même un auteur japonais prolixe), même s'il est totalement inconnu en France. C'est ensuite dû à une prose fluide, et même parfois poétique, que la traductrice a su s'approprier pour la partager avec ses lecteurs. En d'autres termes, et pour faire bref, Ada est un très bon roman.

On saluera enfin ce nouveau choix éditorial d'Actes Sud qui, après la réédition d'Autobiographie d'une machine ktistèque, semble bel et bien décidé à alimenter sa collection dédiée aux littératures de l'imaginaire d'oeuvres qui sortent des sentiers maintes fois battus.
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j'ai dû m'équivoquer dans le choix de l'auteur (plusieurs livres portent ce titre) ; celui ci ne m'a pas plu du tout : incompréhension totale.
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Est-ce vraiment un roman ? On dirait plutôt un patchwork d'histoires, naviguant à la frontière de la réalité et de la fiction, articulées autour de la mécanique quantique et du monstre de Frankenstein. Contes, science-fiction, fantastique, biographies historiques, quel mélange hétéroclite et détonant !
On y croise des personnages inattendus, Ada, fille du poète Byron, mathématicienne du XIXe siècle, Sherlock Holmes, Winnie l'ourson, ainsi que des machines tout aussi inattendues, la machine de Babbage, l'ancêtre des ordinateurs, ou encore le vaisseau Enterprise de Star Treck.
Des histoires se font et se défont. Où est la réalité ? Où est la fiction ?
Où l'auteur veut-il donc en venir ? Veut-il illustrer le mythe de l'auteur hanté par ses créatures ? Ou bien a-t-il composé une sorte d'hymne à la mécanique quantique, où les mondes parallèles se mêlent entre eux, où les réalités dépendent des histoires écrites par les auteurs ?
En tout cas, il m'a perdu. Je n'ai pas tout compris. Ce roman est beaucoup trop quantique pour moi.
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Si vous prenez ce livre, sachez que les premiers chapitres sont un peu déconcertants par rapport à la 4ème de couverture. Aussi, ne vous laissez pas décourager, dès le 3ème chapitre, le contenu romanesque prend le relai avec Ada et Babbage.

Travaillant dans l'informatique, je connaissais l'origine du nommage du langage ADA en l'honneur d'Ada Lovelace -1815-1852 – considérée comme la première informaticienne. Masaki Yamada semble s'être inspiré de cette dame pour en faire la fille de Byron. Une grande force de ce livre est de mêler des personnages de fiction avec des personnages réels (et pour cause me direz-vous), mais aussi de donner à ses derniers une nouvelle dimension, une nouvelle place dans l'Histoire, d'exploiter les caractéristiques qui ont fait de cet personne un personnage historique, mais de déformer son histoire.

L'idée du livre est intéressante et me rappelle Ubik de Philip K. Dick dans laquelle les héros modifient l'Histoire à leur convenance. Ici c'est un peu différent, les héros ne modifient pas volontairement

Les bons points du livre est que, sur les parties plus scientifiques, l'auteur ne sombre pas dans la théorie quantique profonde et arrive à l'expliquer de manière simple et imagée.

Malheureusement, le livre contient bien plus de défauts.

Pour un roman de science-fiction, je le trouve extrêmement bridé. Même s'il fût écrit dans les années 1990, l'histoire reste figé dans cette époque. En témoigne le support informatique utilisé : une disquette. Un véritable auteur de S.F. aurait pu imaginer un support rond, cubique, à hologramme, sans contact, incluse dans le corps humain….,Le récit est d'une lenteur effrayante. le roman se décompose en multiples récits. le roman alterne chacun d'eux au sein de chapitre dédié, mais n'apporte que peu d'éléments à la fois. Et pour parfaire le tout, les répétitions sont plus que nombreuses.
Lien : http://quoilire.wordpress.co..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pour que l'univers ait pu naître du Big Bang, et que la structure d'ensemble de l'univers tel qu'on le perçoit aujourd'hui ait été façonnée par les variations de température, il aurait fallu que la densité de l'univers fût d'ou moins dix atomes par mètre cube. Soit environ cent fois supérieure à la densité de l'univers observable.
Une telle théorie du Big Bang était condamnée à l'échec. Pour l'éviter, les cosmologistes ont émis l'hypothèse selon laquelle l'univers serait constitué à 99% de particules impossibles à observer.
Il y une chose que l'on ne peut pas observer au moyen de télescopes optiques ni de radiotélescopes, mais qui est néanmoins indispensable pour freiner l’expansion de l'univers... c'est la matière noire. Elle est quasiment impossible à observer, mais fournirait l'explication de la masse manquante de l'univers.
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Structurellement, Ada n'était pas très éloignée du super accélérateur de particules qui avait été construit à Dallas, au Texas, afin d’accélérer les protons, de les faire entrer en collision à une puissance de vingt tera-électronvolts, et d'étudier les particules élémentaires ainsi générées.
Seulement, étant donné que l'on utilisait un ordinateur quantique - qui suit une logique floue - pour observer et contrôler cet accélérateur de particules, cela a entraîné, à l'intérieur du tunnel, l'apparition de l'effet Schrödinger, rien de plus.
On peut considérer que des "mondes multicouches" se développent à l'intérieur du tunnel d'Ada. Ce tunnel serait une sorte de "cerveau" sous la forme d'un anneau de quatre-vingt-dix-huit kilomètres de circonférence. Un cerveau qui ferait des rêves.
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Lorsqu'il prenait la douche, par exemple, il imaginait soudain, sans rattacher ses pensées à quoi que se soit, que la réalité était comme cette éponge qu'il avait dans la main. A l'intérieur de ses innombrables cavités se trouvaient d'innombrables réalités et, comme l'éponge qui se gorgeait d'eau, elles enflaient, à l'infini... Manifestement, c'était ça, la réalité...
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Je ne pourrai jamais oublier l'intonation de sa voix à ce moment-là. Une intonation sinistre et pleine de tristesse.
- On a inventé mon histoire. Avant cela, je n'existais pas. Mais, depuis, personne, ni même Mary Shelley qui m'a créé, ne peut plus me détruire. A la fin du récit, je cherche un endroit pour me donner la mort, et disparais au loin, aux confins du Nord du Pacifique. Mais j'ai eu beau errer indéfiniment du Nord de l'océan à la Sibérie, jusqu'à Sakhaline, je ne pouvais ni disparaître, ni mourir. Mary Shelley, sans s'en apercevoir, m'avait donné cette abominable vie éternelle.
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Lorsqu'il ouvrit le paquet, sa première intuition se confirma.
Shimizu hocha la tête d'un air incrédule. Se pouvait-il que dans cette ville on ait pour habitude de distribuer des disquettes à la place de paquets de kleenex ? Non, il n'avait jamais entendu parler d'une t'elle pratique.
Sur la disquette avait été collée un étiquette, sur laquelle était écrit à la main, au stylo-bille, le nom "Ada".
Ada ? De quoi pouvait-il s'agir ?
Shimizu regarda à nouveau le papier d'emballage.

Nous vous faisons la promesse de vous emmener
dans un autre monde, un monde fantastique.
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