- Quand je t'ai demandé de t'occuper de Miss Catherine, je t'ai bien précisé que je ne voulais pas de "romance", n'est-ce pas ?
- Oui, je m'en souviens
- Alors j'aimerais bien que vous cessiez vos petits conciliabules en tête à tête dans les couloirs ! Tout a l'heure un journaliste m'a demandé quelles étaient vos relations. J'en ai encore des sueurs froides !
Elle avait retrouvé son beau sourire. Elle marqua une légère pause avant de poursuivre.
- A l'université, j'étais vice-présidente du Club des Maîtres du Mystère. J'ai un petit coté Sherlock Holmes en jupons !
- Cela tombe bien, dit Ichiro en riant, car moi je suis très Docteur Watson en kimono !
Comme beaucoup de jeunes Japonais de sa génération, il était, en effet, un lecteur passionné de romans policiers. Il se demanda aussitôt avec curiosité quelle était la "petite idée" de la jeune Américaine sur ce meurtre en apparence si japonais.
Le lendemain matin, le commissaire Kariya entra dans le bureau de son supérieur hiérarchique, le commissaire principal Morikawa, qui dirigeait la brigade criminelle de la préfecture de police de Kyoto...
- A l'université, j'étais vice-présidente du Club des Maîtres du Mystère. J'ai un petit côté Sherlock Holmes en jupons !
- C'est un cas de "chambre close", dit Ichiro.
- Comment ?
- Oui, d'après Mlle Catherine, une "chambre close" très particulière puisqu'elle est "fermée" par la neige.
- Si l'on veut , bougonna le commissaire en jetant un coup d’œil sur la jeune fille.
A l'origine , les arts traditionnels japonais étaient marqués d'un profond désir de simplicité et de naturel. Ayant atteint un raffinement proche de la perfection, la tradition s'était transmise au fil des siècles en développant autour d'elle des réseaux d'allégeances et de pouvoirs qui dénaturaient le sens de recherche des premiers maitres. Il en était certainement de même pour l'ikebana : après avoir puisé son extraordinaire vitalité dans une authentique recherche de la pureté, il se trouvait aujourd'hui transformé en immense entreprise commerciale vidée de son âme.
Les maîtres d’ikebana étaient tous de fervents connaisseurs de l’art du thé et la cérémonie se déroulait avec la grâce des gestes lents de la plus pure tradition.