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Critique de migdal


migdal
10 décembre 2023
Publié au lendemain de la guerre du Kippour (octobre 1973) ce roman reste d'une saisissante actualité en décrivant la vie quotidienne à Haïfa.

Adam est garagiste, son comptable est ashkénaze réfugié d'Allemagne, les employés sont arabes et souvent cousins. Parmi eux Naïm se révèle particulièrement débrouillard.
Assiah, l'épouse d'Adam, est enseignante. Ils ont eu deux enfants, l'ainé est mort accidentellement à l'âge de cinq ans, Daffy, la cadette, 15 ans, étudie dans le lycée où enseigne sa mère.

Gabriel Arditi, franco-israélien, est arrivé à la veille de Yon Kippour, pour hériter de sa grand-mère Vaduza Ermova plongée dans le coma. Il roule au volant d'une antique Morris bleue qui tombe en panne devant le garage d'Adam. Sans ressource il est recueilli par Adam et Assiah, dont il devient l'amant, jusqu'à ce qu'il soit mobilisé et qu'il disparaisse.

Gabriel est-t-il mort, est il disparu, a-t-il déserté ?
Où est passée la Morris bleue ?
Vaduza va-t-elle sortir du coma ?

Voici quelques questions qui trouvent réponse au fil des chapitres qui nous entrainent parmi les étudiants palestiniens, les enseignants et les lycéens, les religieux ultra-orthodoxes.

Chaque personnage rédige sa partition, quitte à présenter la même scène deux ou trois fois avec quasiment les mêmes phrases - ce qui allége la tache du traducteur -, et permet de confronter le point de vue arabe et israélien, et aussi, grâce aux anciens, de comparer la situation ottomane, puis britannique, avec l'indépendance.

Assiah et Daffy étant passionnées de littérature, Avraham Yehoshua offre quelques vers de Shaul Tchernichovsky et de « Les morts du désert » de Haïm Nahman Bialik. Poèmes qui rapprochent Naïm et Daffy et donnent ainsi un sens au mot Espoir.

Un mot oublié aujourd'hui où, à Gaza, le poète palestinien Refaat Alareer et sa famille s'ajoutent au nombre des victimes provoquées par les attentats du 7 octobre et la riposte de Tsahal. Qu'en aurait pensé Avraham Yehoshua ?

Reefat avait publié sur X un poème devenu viral intitulé « If I must die » (« Si je dois mourir ») qui se conclut par ces mots : « Que cela apporte de l'espoir, que cela soit un conte ».
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