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Citations sur Espace du Tantra (56)

LA RELIGION ET LE REJET DU PLAISIR
Il semble pourtant que l'expérience des plaisirs et la voie spirituelle et religieuse apparaissent fréquemment comme tout à fait contradictoires. Pour beaucoup, la religion ne signifie rien de plus qu'un refus ou un rejet des aspects plaisants de la vie. Elle est vécue comme un “non” au désir, un “non” à la spontanéité, un “non” à la liberté d'expression. Ne nous étonnons plus que la religion organisée ait dans ces conditions si mauvaise réputation. Au lieu d'être une méthode pour transcender nos limitations, c'est la religion elle-même qui représente l'une des formes les plus pesantes de refoulement; elle n'est plus qu'un amas supplémentaire de superstitions dont il nous faut triompher si nous voulons vraiment être libres. La façon dont de nombreuses sociétés se sont servies de la religion comme moyen d'expression et de contrôle poli-tiques vient malheureusement justifier ce jugement sévère. Concevoir une religion comme un système oppressant ou restreignant notre nature humaine fondamentale, n'est pas seulement le fait de ses adversaires, il l'est aussi d'un certain nombre de ses pratiquants. Beaucoup ressentent que la façon adéquate de suivre une discipline spirituelle passe par la dénégation de leur simple humanité. Ils sont devenus si méfiants à l'égard du plaisir qu'ils pensent qu'être triste et morose est une vertu méritoire : « Je suis une personne religieuse, je ne dois pas prendre de bon temps. » Bien que leur but soit de réaliser une forme de paix et de bonheur éternels, ils s'appliquent à refuser les plaisirs quotidiens de la vie. Ils regardent ces agréments comme des obstacles, des entraves au développement spirituel et se sentent mal à l'aise dès qu'il leur arrive le moindre petit plaisir.
p. 29
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Réalisation Finale
Nous, êtres ordinaires, sommes solidement recouverts par des couches d'illusions concrètes. Mais si nous réussissons à relâcher quelque peu ces concepts étouffants, s'ouvre alors aussitôt une dimension de réalité incroyablement profonde. Et même si nous n'attendons rien de spécial, cette grande explosion de réalisations survient d'un seul coup, spontanément et sans efforts. C'est une réelle possibilité ! Se contenter de lire les aventures des autres ne sert à rien : si nous voulons recevoir les bienfaits de la transformation tantrique, nous devons nous-mêmes cultiver ces expériences.
p. 183
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« L’Espace du Tantra », “Percevoir la Totalité” Lama Thoubten Yéshé - éditions Vajra Yogini © 1997
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Enfin, quatrième point, si nous voulons accéder aux réalisations suprêmes, nous devons garder nos pratiques cachées. Cela peut nous sembler étrange mais c'est en réalité de la plus haute importance. Savez-vous que mantra secret est l'expression correcte pour désigner la pratique tantrique ? Mantra signifiant ici protection de l'esprit et secret un rappel que l'on doit garder pour soi ces pratiques puissantes, comme un trésor précieux et inestimable. De nos jours, la pratique du tantra a plutôt dégénéré et l'on peut entendre des gens qui suivent une pratique spécifique se vanter : « Je suis un tantrika ! Écoutez, voyez ce dont je suis capable ! » Quel manque de sagesse ! Ce comportement public arrogant risque de n'attirer qu'obstacles à nos pratiques. Il vaut beaucoup mieux conserver une attitude extérieure contenue et s'avérer intérieurement un grand yogi que de se donner en spectacle et ne posséder aucune réalisation.
p. 182
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Autrement dit, avoir confiance en ce que nous faisons est nécessaire, ce qui est relativement facile tant que nous sommes en compagnie d'autres méditants et pratiquants, ou proches de notre maître. Dans un environnement protégé, la pratique spirituelle apparaît comme une culture partagée ; elle représente quelque chose a laquelle on peut croire et la suivre sans se sentir étrange ou déplacé. Mais quand nous quittons cette situation isolée artificiellement et revenons au monde réel, la perte de confiance en sa pratique peut arriver très vite. Nous sommes sensibles à la pression exercée par les attentes des gens et les valeurs ambiantes — « A quoi cela sert-il de méditer ? Pourquoi s'asseoir et contempler son nombril quand il y a tant de choses excitantes à faire de sa vie ? » — et succomber à leurs influences sera chose facile. Nous nous retrouverons une nouvelle fois vite submergés par le chaos habituel de notre vie quotidienne, totalement impuissants à la transformer pour lui donner un sens. Par contre, avec une confiance inébranlable, la dévotion pour nos pratiques le sera aussi et, au lieu de nous trouver balayés par les circonstances extérieures, nous aurons le pouvoir de les transformer sur le chemin.
La deuxième qualité requise est d'être libre du sentiment de doute, cette indécision qui résulte d'un esprit opaque. Si nous développons une sagesse qui perçoit clairement les différents éléments de la pratique avec leur ordre, leur but etc., tous les doutes, ces flottements qui paralysent et empêchent de poursuivre le chemin, s'évanouiront automatiquement.
Il est important d'être aussi conscient que possible que l'ensemble de nos pratiques fait partie d'une structure homogène et sûre.
p. 179/80
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Réalisation Finale
Cette question de pratique avec parèdre donne lieu à nombre d'interprétations fantaisistes, notamment de la part de ceux qui n'ont établi qu'un contact superficiel avec le tantra bouddhique. Beaucoup d'occidentaux, par exemple, qui ont vu des peintures et statues tibétaines représentant des déités en union, en déduisent à tort que le bouddhisme tibétain est essentiellement concerné par le contact sexuel entre hommes et femmes. Or, nous l'avons précisé, cet art représente en fait l'expérience d'unité totale — méthode et sagesse, béatitude et vacuité — caractéristique de l'état pleinement éveillé. Mais ici, en mentionnant des pratiques du stade d'accomplissement, la confusion gagne une chance supplémentaire de se manifester.
Aussi devons-nous bien souligner ceci : tant que nous n'avons pas acquis la maîtrise de notre corps subtil ni “étreint” l'énergie béatifique de la koundalini assoupie en nous, nous manquons totalement de qualification pour nous unir à un partenaire tantrique extérieur.
La différence qui sépare une union tantrique d'un rapport sexuel ordinaire est immense. La qualité de cette disparité se révèle clairement quand nous nous souvenons que, dans le stade d'accomplissement, le pratiquant a dissous tous ses vents d'énergie dans le canal central, ce qui lui fait expérimenter les mêmes absorptions physiques et mentales qu'au moment de la mort. Aussi est-ce une farce de parler d'union tantrique pour qui n'a pas abordé ces expériences analogues au processus de mort avec pleine conscience et contrôle total. De plus, si dans la sexualité ordinaire, c'est l'homme qui pénètre le corps de la femme, dans une union tantrique authentique, c'est l'énergie de la femme qui pénètre l'homme !
p. 176/77
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Réalisation Finale
En second lieu, ne nous laissons jamais emporter par notre poursuite d'expériences de félicité au point d'oublier la motivation, condition sine qua non de toute la pratique tantrique. Le but ultime du chemin bouddhique, qui comprend les soutras et les tantras, est d'être le plus bénéfique possible à autrui. Si nous nous acharnons trop à rechercher l'expérience de béatitude, négligeant le don de soi au profit de tous, nous rendons nulle toute chance de faire fructifier un jour nos pratiques. Notre seul résultat sera la création de nouvelles causes pour encore plus de souffrances et de frustrations.
p. 174
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Nous devons apprendre à laisser venir les situations de plaisir sans nous jeter dessus en les saisissant comme miennes. Nous pouvons y parvenir en unifiant notre esprit à la vacuité, à la non-dualité. Dans ce cas, lorsque survient le plaisir, il semble que la situation soit vécue quelque part ailleurs, dans l'espace. C'est difficile de l'exprimer par des mots mais j'espère que vous comprenez ce que j'essaie de dire. Nous devons dépasser notre habitude de possessivité et d'appropriation qui ramène tout à un soi bien limité.
p. 168
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Se Manifester en Deité
Mais trop d'efforts apportent souvent le résultat contraire : ils gênent notre progression au lieu de la favoriser.
Regardez les nouveaux conducteurs qui n'ont pas encore appris à relaxer au volant. Ils sont tellement anxieux de tout bien faire qu'ils s'agitent sans arrêt, rectifiant leur direction, leur vitesse, etc. Il en résulte une conduite heurtée, pénible, qui, loin d'être une expérience agréable, prend allure de corvée. Les conducteurs expérimentés, eux, sont détendus. Bien qu'ils restent conscients de ce qui se passe, ils savent lâcher prise et laisser une certaine indépendance à la marche de leur véhicule. Il s'ensuit une conduite souple et fluide, et l'on croirait parfois que la voiture vole béatement dans les airs au lieu de rebondir bruyamment sur la route ! Si nous voulons connaître cette béatitude dans la méditation, apprenons à relâcher nos attentes et à tempérer ces efforts excessifs tellement centrés sur nous-mêmes.
L'ORGUEIL DIVIN ET LA CLAIRE APPARENCE
Au cours du stade de génération, il est très important de s'exercer à l'orgueil divin. Nous avons tous tendance à nous sentir insatisfaits, à critiquer notre corps, notre parole et notre esprit : « Mon corps est difforme, ma voix désagréable et mon esprit confus ! » Nous sommes tellement piégés par cette habitude névrotique et injustifiée de tout critiquer que nous dénigrons les autres autant que nous-mêmes. C'est, du point de vue tantrique, une attitude extrêmement préjudiciable.
Pour contrecarrer cette tendance, cultivez la fierté divine, ce sentiment puissant d'être le vrai corps d'émanation pleinement éveillé d'un bouddha, avec un esprit totalement dégagé de toutes sortes d'illusions et de limitations, — comme lorsque vous entrez dans l'expérience du nirmanakaya. Sinon, à maintenir l'idée que vous êtes fondamentalement confus et coléreux, vous vous manifesterez comme tel, en aucun cas comme une déité bienheureuse. Afin d'arrêter ce mode de pensée autodestructeur et pour en éviter les conséquences négatives concernés par les tourments physiques grossiers comme ceux de la faim ou de la maladie. Mais comment s'y prendre avec le plaisir pour qu'il ne rende pas fou ou dégénéré ? C'est pour eux une grande question sans réponse. L'expérience tantrique unifiée offre la solution.
Nous l'avons mentionné à plusieurs reprises : pour le tantra, le problème de base de l'être humain tient au fait que, en ce qui concerne le plaisir, nous sommes en général dans une ignorance et une confusion intérieures encore plus grandes qu'à l'ordinaire. Cela ne signifie pas que nous devions fuir les plaisirs, bien au contraire, mais savourons-les en conservant toute notre maîtrise. Gardons-nous de tomber sous l'influence de l'ignorance et des illusions. Le tantra nous montre ici comment réussir à vivre un plaisir ineffable tout en maintenant clarté et contrôle. Nous apprenons comment l'expérience de plaisir peut donner naissance à la sagesse pénétrante parfaitement claire.
p. 163/64
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… comment voulez-vous que la béatitude puisse s'éveiller dans un esprit tourmenté et tendu ?
L'unique solution est de lâcher prise. Réalisez que les attentes sont des obstacles et, dès qu'elles se manifestent, laissez-les repartir. Autrement dit, tâchons d'avoir une approche plus souple. Il nous arrive d'investir trop d'énergie dans la pratique ou de nous imposer une discipline très sévère, espérant accélérer l'avènement des réalisations tant désirées.
p. 162
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LÂCHER PRISE
... ranimez en vous bodhicitta, la motivation de travailler au bien d'autrui et déterminez-vous avec conviction à paraître sous une forme qui soit accessible à davantage de gens encore. Grâce à cette inspiration compatissante, la syllabe-germe se transforme tout d'un coup en corps arc-en-ciel et transparent de la déité elle-même. Comprenez-le bien, ce corps d'émanation (nirmanakaya) du plein éveil remplace le corps physique grossier de la renaissance ordinaire ; sa nature est béatitude et sagesse simultanées. Cette fois encore identifiez-vous fermement à cette apparence en pensant : « Voici le vrai nirmanakaya. C'est ce que je suis réellement. » C'est ainsi que la renaissance ordinaire devient le chemin vers le corps d'émanation d'un bouddha.
p. 161
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