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Critique de miriam


Je garde un souvenir ébloui de Hirbat-Hiza lu autrefois dans l'édition Galaade. J'ai été surprise de retrouver Hirbat-Hiza dans ce recueil Convoi de Minuit qui réunit les deux récits avec le Prisonnier. Laurent Schulman est le traducteur pour les deux éditions, malheureusement les notes ont disparu dans l'édition d'Actes Sud

Découverte pour Convoi de Minuit :  récit de 139 pages. un groupe de soldats prépare la route pour un convoi de camions qui va ravitailler une implantation isolée. Belle évocation de la nature, d'une nuit noire. Camaraderie : entre le responsable taciturne Rubinstein, Gavry le fanfaron, Tsviyeleh rêveur, et les autres. Dally, opératrice-radio, fait rêver Tsvileyeh. Entre terrain miné, oued à traverser, piste approximative dans l'obscurité, passeront ils? 

je viens de finir les nouvelles de Cavalerie rouge d'Isaac Babel.  En dépit des différences de lieu, d'époque et de circonstance je retrouve une certaine parenté entre ces jeunes hommes embarqués dans la guerre, sans héroïsme guerrier ni forfanterie.

Relecture pour Hirbat-Hizra, je sais ce que je vais lire : l'évacuation des habitants et le dynamitage d'un village arabe pendant la Guerre d'Indépendance. Témoignage poignant d'un soldat.

"Pourtant je me laisse vite gagner par le doute dès lors que je m'aperçois de la facilité avec laquelle je pourrais; cédant à la tentation de rallier les rangs du plus grand nombre, me fondre dans la masse des menteurs, des ignorants, des indifférents, des égoïstes, et nier d'un air entendu l'incontournable vérité, tel un larron qui n'en est pas à son premier délit. Inutile de tergiverser, il est temps de rompre le silence et d'exposer les faits...."

C'est un très beau texte, un hymne à la campagne, au travail des agriculteurs, prêtant attention aux humains comme aux animaux et aux plantes.

Le narrateur hésite à confier ses doutes à ses camarades qui "affichent une insouciance forcée"

"j'aurais voulu tenter le tout pour le tout, mais je me taisais. Pourquoi diable étais-je le seul à m'émouvoir autant? Etait-ce dans ma nature? Je ne m'attirerais que les moqueries de mes camarades. j'étais effondré. pourtant une certitude restait ancrée en moi : les larmes d'un enfant, l'indignation muette d'une mère constituaient une épée de Damoclès au dessus de nos têtes. Aussi, dans un suprême effort pour que ma viox ne tremblât pas, finis-je par dire à Moïshe :

-Rien ne légitime cette évacuation."

la dernière nouvelle : le prisonnier est courte, 22 pages. Une patrouille a capturé un berger et son troupeau de chèvres. Sans ordre, sans raison,  pour s'amuser . L'homme est inoffensif sans aucun intérêt pour le renseignement. Ne sachant que faire de leur prisonnier, les soldats le conduisent en jeep dans une base. le narrateur l'accompagne. Il pourrait le laisser s'échapper,

Sois digne du nom d'homme.

Laisse partir le captif.

Rends lui sa liberté

Le fera-t-il- il ? 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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