Elle est morte, et on ne travaille pas pour les morts. On ne peut pas leur dire au revoir, on ne peut pas les rendre fiers de nous, on ne peut pas vivre pour eux. Alors, encore une fois, qu’elle importance ?
Vous ne me connaissez pas.
–Les gens disent toujours ce genre de choses, ajoute-t-il.
–Quel genre de chose ?
- Que c’est pire pour d’autre, et qu’on devrait s’estimer heureux de ce qu’on a. Point barre. Ce n’est pas juste.
Mais ça a toujours été comme ça. Faire ce type d’efforts pour me trouver des.com hein avec quelqu’un.
Je ne sais pas si j’ai envie de mourir. L’idée en soi paraît tout à la fois débile et mélodramatique.
Seulement, il me reste bien trop de solitude à vivre.
À cet instant, j aurais dû dire quantité de choses. J’aurais dû lui demander pourquoi elle voulais mourir, si vivre était à ce point douloureux.
(...) Vous êtes malheureux tous les deux. Pourquoi ne pas être malheureux ensemble ?
Il est comme toi. Cassé, mais réparable.
La vérité cependant est tout autre. Ils étaient jeunes, et ils ont compris qu'un bébé n'était ni ce qu'ils souhaitaient ni ce qu'il leur fallait, alors ils m'ont confié à l'adoption. Je n'ai jamais compris comment des parents pouvaient élever un fils pendant deux ans et demi avant de décider que, non, décidément, ça ne le faisait pas.
J'imagine qu'ils m'ont troqué contre un chat. Ça revient moins cher. C'est moins de boulot.
La mort ne devrait pas être triste. Bien sûr, elle l’est, ou peut l’être. Mais pas toujours. C’est triste quand des gens meurent de façon inattendue et qu’ils ne le voulaient pas. Je crois que ça ne l’est plus quand nous sommes capables de prendre les choses en main et de décider.
Elle brandit un crayon eye-liner, et, après avoir fait assoir Adam sur le couvercle des toilettes, elle se met au travail. Il se laisse faire sans broncher. Quand elle en a terminé avec lui, elle répète l'opération sur moi.
- Il faut aussi vous mettre du vernis à ongles !
- Tu t'amuses beaucoup trop, murmure Adam, en regardant le résultat dans le miroir.