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Critique de sl972


Miyamoto Musashi, célèbre rōnin de l'époque d'Edo, est l'une des figures historiques les plus marquantes du Japon. Maître bushi, philosophe et artiste, il est aussi l'auteur du Go rin no sho, en français le Traité des cinq roues.
Mais une légende ne se bâtit pas en un jour et c'est ce que nous montre Eiji Yoshikawa dans son ouvrage Musashi publié en France en deux volumes, La Pierre et le Sabre et La Parfaite lumière.

Avant d'être Miyamoto Musashi, notre héros s'appelait Shinmen Takezō, n'était pas un samourai vraiment extraordinaire et avait un caractère plutôt emporté et obstiné. le roman s'ouvre d'ailleurs sur le champ de bataille dévasté de Sekigahara où, appartenant à l'armée vaincue, il est laissé pour mort avec son ami d'enfance. Mais le jeune homme un peu tête brûlée ne se laisse pas abattre. C'est le début d'un chemin long et difficile sur la voie du sabre.
La Pierre et le Sabre nous fait découvrir ses premiers pas sur cette voie. Nous commençons à Sekigahara, continuons dans son village natal de Musashi – dont il prendra le nom par la suite – puis le suivons sur les routes, au fil de ses rencontres et de son apprentissage jusqu'à Kyoto et au conflit qui l'opposera à l'école Yoshioka.
N'oublions pas non plus les (très) nombreux personnages secondaires dont le développement est indispensable à la continuité du récit. Amis ou ennemis, une fois que leur route a croisé celle de Miyamoto Musashi, leur vie changera totalement.

Qui d'autre que l'une des plus belles plumes du Japon pour nous conter l'histoire de l'une de ses plus célèbres figures historiques ?
Eiji Yoshikawa est l'un des plus grands romanciers japonais du XX° siècle. Sa plume est fluide, ses descriptions sont riches de détails historiques, géographiques et sociaux. Il garde notre attention tout au long de son récit, que ce soit avec une description précise d'un combat au sabre, un aperçu des pensées les plus intimes de ses personnages ou quand il nous présente un des nombreux personnages, principal ou secondaire, de son roman.
Plus que l'histoire d'un escrimeur légendaire, La Pierre et le Sabre est aussi le roman d'un Japon qui entre dans une nouvelle époque et se transforme tant dans son organisation intérieure – mise en place du shogunat, pouvoir politique, administratif et juridique, réduction des pouvoirs de l'empereur, simple guide spirituel, réorganisation de l'Etat, division du pays en fiefs dirigés par des daimyos répondant au shogun – que dans sa politique extérieure – c'est le début du sakoku ou période de fermeture du pays sur lui-même.

Cette lecture n'est pas toujours facile. Il faut rester attentif, ne pas mélanger les noms des personnages ou des lieux, et prêter attention à la temporalité. Il n'empêche que ce roman a été une merveilleuse découverte et m'a fait passer un excellent moment. Il ne me reste plus qu'à m'attaquer au second volume…
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