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Critique de OSOLEMIO


Au fond d'une vallée entourée de hautes montagnes japonaises est blotti un hameau isolé perdu dans la brume , qui a été découvert à la fin de la seconde guerre mondiale lors du crash d'un bombardier U.S.
Une équipe d'ouvriers, d'ingénieurs est envoyée pour construire un barrage hydroélectrique ( le K4) qui va inonder la vallée et détruire le village. Les travaux commencent à coup d'explosifs pour dégager la montagne, les ouvriers observent les habitants du hameau avec l'interdiction de communiquer avec eux, mais ils remarquent que les maisons sont recouvertes de mousses, les explosions successives et violentes détruisent les mousses mais les villageois remettent inlassablement de la mousse sur les toits, ils sont très discrets, ils sont installés dans leur hameau depuis des centaines d'années et vivent de cultures, de l'élevage des vers à soie ! Les 2 communautés ne se côtoient pas, mais un jour un petit groupe dont une jeune femme vêtue de blanc vient sur le chantier désigner du doigt un ouvrier : Tamura, et le lendemain l'équipe voit que la fille a été pendue à un paulownia ! Il y a un homme étrange dans cette équipe du barrage : il a fait de la prison car il a tué sa femme infidèle Chizuko et, il garde sur lui, dans une petite boite les os du pied de sa femme pour conserver la rage qu'il a dans le coeur ! L'homme est ému par le sort des villageois, par leur attitude digne face à l'engloutissement de leurs maisons, de leurs cimetières, de leur histoire sous les eaux ! Il décide d'aller enterrer la fille pour lui donner une sépulture, mais le lendemain ses collègues et lui constatent qu'ils l'ont déterrée et qu'ils l'emportent vers un temple ! Des négociateurs descendent au village pour proposer des indemnités aux habitants et, ils reviennent contents d'avoir réussi à moindre cout cette expropriation. Les villageois ont creusé dans le cimetière pour extraire les os, et ils ont mis les crânes dans des petites boites blanches pour les transférer près du temple bouddhiste. Et, au dernier moment l'homme voit avec émotion, le flot des petites boites blanches disparaitre dans la brume, la neige, s'enfoncer dans.la montagne pour se cacher !
Un très beau roman ou l'eau est présente dans le décor : pluies, humidité constante, torrents et, le lac artificiel qui va engloutir un peuple ancien au profit du progrès, de la " civilisation", de la rentabilité ! C'est aussi la rédemption d'un homme cruel et enragé qui va être touché par cette petite communauté condamnée à l'exil, à l'oubli !
Il s'agit, vraisemblablement du peuple Aïnu de l'Ile d'Hokkaïdo qui a été parqué quelques années plus tard dans des réserves (comme les amérindiens ).
Akira Yoshimura nous entraine dans une histoire d'eaux, avec des descriptions d'une grande beauté et dans un style épuré et limpide !
L.C thématique de février 2022 : les petits livres .
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