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Critique de Laureneb


Je ressors plutôt déçue de cette lecture, car j'ai l'impression que tout est survolé dans cette oeuvre, sans que l'auteur n'approfondisse ses idées et thématiques, comme s'il ne savait pas de quoi devait être fait son roman, et donc qu'il multipliait les genres.
Je pensais lire un roman de montagne, ce qui ne peut que me plaire, même si je connais mal la littérature japonaise, l'amour de la montagne pouvait me rapprocher de l'auteur et de sa culture. On trouve ainsi donc quelques descriptions des paysages et du temps qui passe et transforme la végétation, la couleur des arbres, la forme de l'eau du givre à la neige et à l'eau de fonte des torrents. Mais, pour moi, cette écriture n'a ni la précision, ni la poésie de Frison-Roche ou de Cognetti, je ne « vois » pas ces montagnes différentes de celles auxquelles je suis attachée dans les Alpes : je ne sais pas au cours de ma lecture quelles sont les fleurs, quels sont les animaux, ni même quels sont les noms des sommets...
Je n'ai pas lu non plus un roman ethnographique : les habitants du hameau et leur mode de vie sont mystérieux, mais ils le restent, on ne les entend pas s'exprimer, on ne sait pas ce qui se passe derrière les murs de leurs maisons. Ont-ils été si ignorés et ignorants du monde que leur culture est différente de la japonaise ? Ces questions resteront sans réponse.
De même, le roman aurait pu basculer dans le fantastique voire l'horreur. Il y en a les prémisses, une ambiance angoissante commence à être installée avec des silhouettes dans la brume, un village silencieux, puis cette ambiance retombe. J'aurais aimé une révolte de la montagne, que celle-ci se venge sur les hommes qui l'agressent, que les mousses sur lesquelles le Narrateur insiste aient une fonction particulière, même merveilleuse comme dans un conte... Qu'on est loin selon moi de l'écriture de Ramuz, capable de créer une atmosphère en quelques lignes, que ce soit dans La Grande Peur ou dans Si le soleil ne revenait pas.
Ce n'est pas non plus un roman engagé pour l'écologie, ou alors avec un message très pessimiste et très appuyé, il y a peu de subtilité. Enfin, le Narrateur ne m'a pas intéressée, son parcours de rédemption n'est pas assez approfondi pour que je ressente de l'empathie pour lui.
Il y avait donc de nombreuses bonnes idées, mais aucune n'est vraiment développée selon moi.
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