Dans le grand pays, les gens de la rue avaient tant besoin de croire et croyaient en tant de choses pour ne pas se suicider, que leur foi en la vie extraterrestre était quasiment absolue. Ils croyaient que et/ou le danger viendraient de l'espace, aussi fort qu'il croyaient en la démocratie, en la publicité, aux fast-foods et au droit de chaque homme à détenir et à porter une arme pour se défendre. Ils croyaient au Père Noël et aux Rois Mages, et à la virginité des jeunes stars féminines de cinéma.
Crazy se moqua de nouveau, sans pitié, de ce plan, l'appellant l'Opération Autruche - personne n'avait eu de meilleure idée. Mais l'armée le mit en pratique, après qu'on ait fermé l'irrévérent hebdomadaire et mis en prison ses rédacteurs (toutes les plaisanteries ont une limite, et il vaut mieux ne pas faire de jeux de mots sur certains sujets... spécialement lorsque l'état de siège est déclaré).
Dans le grand pays, gouvernait depuis plusieurs décennies une poignée de riches blasés, grâce à un système simple et efficace : l’achat des voix d’un peuple éduqué dans le principe que l’argent guide le monde et habitué au fait que tout a un prix. C’était, bien évidemment, une démocratie.
Dans le petit pays, gouvernait depuis plusieurs décennies son affable dictateur (Grand Timonier du Destin National), élu chaque année par son peuple lors d’élections où, de manière simple et efficace, il était le seul candidat autorisé à se présenter. C’était, ne vous en déplaise, une démocratie.
En suivant la saine et honorable tradition des hommes de science qui consistait à donner des noms incompréhensibles à ce qu'ils ne comprenaient pas eux-même pour masquer leur incompétence au reste de l'humanité, ils rebaptisèrent pompeusement l'épidémie Syndrome de Réabsorption Histologique Cohérente-Réorganisatrice de Smith