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Sylvie Miller (Traducteur)
EAN : 9782354080938
256 pages
Editions Mnémos (21/01/2011)
3.93/5   105 notes
Résumé :
« Toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette terre du XXIe siècle est purement intentionnelle »

Dans un futur indéterminé, une guerre nucléaire totale est sur le point d'éclater. Afin de sauver la Terre, des espèces extraterrestres en prennent possession, après avoir fait montre de leur force en annihilant l'Afrique. Ils y imposent des règles draconiennes visant à rétablir l'équilibre écologique. Un siècle plus tard, notre planète est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 105 notes
Ce livre réunit tous les éléments que j'attends d'un bon livre (de science-fiction).
Il allie une bonne plume à la puissance d'imagination, il nous emmène très loin de notre quotidien et en même temps il nous parle de nous, il sait créer des personnages forts qui savent nous émouvoir.

Planète à louer est un recueil de 7 nouvelles dont les personnages s'entrecroisent pour nous dépeindre un futur peu reluisant. L'humanité, qui a bien failli s'autodétruire, a été sauvée d'elle-même par des extraterrestres qui nous dominent et nous asservissent « pour notre propre bien ». En fait ils maintiennent sur nous un embargo technologique qui nous empêche de nous développer et d'entrer en concurrence avec eux. Ils maintiennent leur pouvoir sur nous d'une main de fer et profitent de la Terre comme station balnéaire. Tout humain qui porterait atteinte à un touriste xénoïde est sévèrement puni et sa ville entière oblitérée. Les humains sont cantonnés dans la pauvreté et n'ont d'autre ressource pour survivre que de se livrer au « travail social » (c'est-à-dire la prostitution), à la corruption ou bien encore d'essayer de s'embarquer pour l'espace profond sur des vaisseaux de fortune.

L'auteur revendique que « toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette Terre du XXIe siècle est purement intentionnelle ». Il signe un livre engagé dans lequel le recours à la science-fiction augmente la portée de son propos. Ses personnages de chair et de sang, et les dilemmes auxquels ils sont soumis nous font mieux comprendre que beaucoup de discours ou de reportages l'état réel de la société cubaine. Une très belle réussite.
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Qu'une horde d ' E.T bigarrés débarquent sur Terre pour l'empêcher de s'auto-détruire, pourquoi pas. Que nous soyons considérés par ces-derniers comme tout au bas de l'échelle d'intelligence des espèces galactiques, je comprends tout à fait. Qu'ils en profitent pour nous coloniser et devenir nos maîtres me paraît, là encore, envisageable.

Qu'ils soient des caricatures des bassesses de l'espèce humaine, obnubilés par l'argent et le sexe –malgré leur si grande intelligence- euh...Mr Yoss, vous ne pousseriez pas le bouchon un peu loin ?
Alors certes la visée est sociale et politique, une critique non voilée de « la Cuba des années 1990 et de cette Terre du XXIe siècle », comme l'indique la 4ème de couv et l'on peut imaginer tout un système, crapuleux sous couvert d'ordre, derrières les traits de ces ET.
.
Une bonne partie de SF (les dystopies pour bon exemple) est ainsi faite pour illustrer les travers de la société. Mais ici, le trait m'a semblé vraiment poussif, ce qui fait que je n'ai pas trouvé l'outil SF employé à bon escient. Pour exemple le fait que les humains soient devenus les sex-toys des E.T. Gordiens au corps d'insecte, colossiens carapacés, cétiens bleus au corps athlétique, ces pervers nous trouvent tous hyper sexy. Quant à la plupart des humains, ils en sont réduits à être travailleurs sociaux pour tenter de survivre, comprenez prostitués dès le plus jeune âge. Je sais que la zoophilie existe mais cela reste un comportement plutôt en marge me semble-t-il, et non complètement banalisé comme dans le livre, ce qui a dépassé mon entendement.

Au lieu d'être troublée par la satire, j'ai trouvé tout l'édifice de ce livre fragile et globalement ridicule, centré sur des images à sensations sans chercher à creuser le fond.
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Roman de Science-fiction cubain, composé de 7 nouvelles reliées par un fil rouge dans lesquelles l'auteur raconte ce qu'il est advenu de la Terre après l'arrivée d'extra-terrestres de diverses planètes : le Contact !

La Terre n'est plus qu'un lieu touristique et les êtres humains à peine plus considérés qu'une punaise. Il est préférable d'oublier l'analogie avec Cuba, sinon c'est éminemment politique et indigeste pour le coup !

J'ai regretté qu'il n'y ait pas plus de continuité dans l'histoire des quelques personnages récurrents ou que les nouvelles soient totalement indépendantes, en l'état c'est assez maladroit !

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Peut on être chanteur de Heavy Metal, porter de vrais bracelets à clous comme dans les années 80, être ceinture noire de judo et de karaté, être licencié de biologie et écrire aussi de la SF ? Vaste question...

Ils sont là, et ils ne sont pas contents : l'homme étant incapable de prendre soin de sa planète, les xénoïdes décident de prendre les choses en main, un joli gant de velours dans une main de fer.
Et ils ne sont pas trop portés à la rigolade, pour preuve, dès qu'ils sont arrivés, ils ont envoyé en fumée le continent africain. Leur crédo : marchez droit. Leur maxime : qui vole un oeuf, vole un boeuf. A la première incartade, vous voilà condamner à une peine de reconditionnement corporel assez particulière : vous servez de corps pour une espèce faisant du tourisme sur Terre. Et certains aliens ne sont pas très soigneux avec leur moyen de locomotion. Plutôt que de vivre sous la menace et dans la pauvreté, certains n'ont qu'un désir, l'exil vers une autre planète, vers un ailleurs meilleur, enfin, peut être.. Mais cela reste l'espoir, le seul.

A travers une galerie de portraits via sept nouvelles, Planète à louer nous fait découvrir cette Terre colonisée, en faisant quelques détours sur une exoplanète. Comme le dit Yoss dans sa préface :
"Toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette Terre du XXIe siècle est purement intentionnelle."
Et c'est peut être ce qui pêche le plus dans ce roman fix-up. Mais pas dans le sens où il interroge le présent via le futur, c'est ce que fait souvent la SF, mais son allégorie reste trop empreinte du réalisme de la situation cubaine, je n'avais d'autres choix de réfléchir au parallèle, me privant la possibilité d'y voir autre chose, de rendre le particulier généralité.

Car mis à part ce défaut, au quelle on pourrait à la limite aussi rajouter une écriture manquant de style, ses petites histoires de vie souvent assez cruelles, toutefois contrebalancé par des touches d'humour et une certaine ironie, ne manquent pas de relief. Notamment grâce aux personnages crédibles qu'il nous dépeint. En outre, l'auteur évite le manichéisme outrancier, montrant que l'ailleurs n'est pas synonyme de meilleur, et que partout nous pouvons trouver des individus en lutte, hors norme.

C'est tellement rare de nos jours de voir un auteur droit dans ses bottes, qui dit réellement pourquoi il a écrit son texte de manière politique et claire, en évitant le sempiternelle " Oh mais je ne voulais pas écrire sur tel ou tel sujet, c'est à mon corps défendant que l'on peut y voir telles ou telles choses" évitant ainsi de perdre quelques lecteurs au passage.
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COUP DE COeUR

Dans le futur, la guerre nucléaire est sur le point d'éclater lorsque des extraterrestres prennent le contrôle de la Terre. Officiellement, leur but est de nous aider, de rétablir un équilibre écologique mais aussi politique, économique, voire même psychologique sur cette planète au bord de la guerre. Officieusement, la Terre vient de tomber entre leurs mains, ils considèrent les humains comme des inférieurs, et ils comptent bien se permettre toutes les largesses pour leur bon plaisir...

Les histoires d'invasion de la Terre par des extraterrestres ne manquent pas, mais ''Planète à louer'' a quelque chose de différent. Au travers de sept nouvelles, entrecoupées elles-même par de courts textes explicatifs, ce livre nous offre la vision d'une conquête qui s'opère sans effets spéciaux hollywoodiens, sans héros et héroïnes, sans artifices. Ici, la crasse est montrée, raclée, collée sur le visage de chaque personnage qui lutte désespérément pour s'en sortir en vie. En vie ? Ou presque, parce qu'en cas d'infractions, il existe une sanction pire que la mort : devenir un ''cheval'' monté par les xénoïdes.

Ce recueil est assez sombre, glauque par moment. Les humains se débattent, et j'ai adoré le fait que les nouvelles se croisent et s'entrecroisent pour nous permettre de suivre leurs aventures de manière directe et indirecte. L'histoire de Jowe est ainsi très bien amenée, parce qu'il est présent physiquement dans une seule nouvelle, mais qu'il est évoqué dans absolument toutes les autres, ce qui donne petit à petit l'impression de le connaître. le livre en gagne une épaisseur, les personnages ne sont pas simplement des bestioles observées à un instant de leur existence, mais des gens interconnectés qui ont des amis, des familles, des espoirs et des regrets.

J'ai particulièrement aimé la deuxième nouvelle ''Le spectacle de la mort'', sans doute la plus trash mais aussi la plus poétique. L'auteur y délivre une vision de l'art qui m'a touchée. Moy est un génie, un artiste qui donne tout ce qu'il peut, un visionnaire hanté par le souvenir de son ami Jowe. Et puis surtout, il y a ToiGrandeBrute, le personnage que j'ai incontestablement préféré dans tout le bouquin, et qu'on retrouvera également dans la dernière nouvelle, comme une sorte de conclusion à tout ce voyage. Colossien petit et faible par rapport aux standards de sa race, il nourrit une passion pour l'art presque interdite pour ceux de son espèce qui vénère la force. Rejeté par les siens, étranger sur toutes les autres planètes, son destin m'a émue, le fait qu'il réapparaisse ainsi à la fin donne une impression de boucle bouclée.

En bref, il s'agit là d'un excellent bouquin de SF, bien construit, immersif, glauque par moment mais terriblement vivant ! L'auteur aborde beaucoup de thèmes, mais il sait le faire avec recul et subtilité. Un vrai coup de coeur !
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Artistes, sportifs, scientifiques... Tous les humains possédant des capacités physiques ou intellectuelles espèrent qu'elles leur serviront à quitter la Terre et à réussir ailleurs, quelque part dans la galaxie. Jusqu'à ce qu'ils doivent ravaler leur orgueil et boire l'amer calice de l'exil et de l'humiliation par les autres espèces.

(P210)
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Quel développement peut avoir une planète qui jette chaque jour son intelligence à la poubelle? De quel idéalisme absurde a-t-on besoin pour continuer la recherche si on gagne bien davantage dans le tourisme? Quel sens cela a-t-il, pour un jeune diplômé, de travailler dans un endroit qui ne l'intéresse pas, comme un esclave, durant cinq ans? Entouré de vieux qui voient ses initiatives comme une menace et l'écartent constamment sous prétexte de son "inexpérience"? Pour un salaire de misère, après sept années d'efforts intellectuels, à l'université, en rêvant d'être utile à sa planète?

(P208)
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Seuls les futurs médecins ont le luxe de travailler dès le début avec de vrais patients, des patients humains pris en charge par l'Aide sociale et qui reçoivent des soins médicaux gratuits. On teste aussi sur eux les nouveaux médicaments. Personne ne se plaint : une vie humaine vaut bien peu face au besoin de médecins et de médicaments... C'est peut-être pour cela que la médecine et les spécialistes terriens ont si bonne réputation dans la galaxie : ils ne manquent pas d'expérience.
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"[...]Notre amie va pouvoir obtenir tout ce qu'elle a toujours désiré jusqu'à ce que le Gordien sente que le moment est venu de s'occuper de la continuité de son espèce. Je ne voudrais pas être à sa place à ce moment-là..."
Buca n'y tint plus. Se détachant précipitamment de Selshaliman, elle fit demi-tour pour toiser le sergent.
L'homme avait ôté son casque.
Ses traits, comme taillés à la serpe...
Buca déglutit en le reconnaissant.
Ce yeux fatigués de voir toute la misère de l'univers la regardaient de telle façon qu'elle ne put que bredouiller, confuse, mais avec un calme dont elle ne se serait jamais crue capable :
"C'est vrai. Mais je pars, et vous restez".
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La question demeure : quel destin attend une espèce qui a perdu sa foi dans le futur, regrette son passé et supporte le présent ?
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Video de Yoss (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Yoss
Un texte de Yoss lu par Sylvain Demierre
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