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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Drôle d'objet littéraire ! Chinatown, intérieur se présente comme le script d'une série policière américaine, Noir et blanc, un flic noir, une flic blanche dans un décor de quartier chinois au sein d'une ville américaine avec en guest star Willis Wu, un Asiat' de service qui veut devenir Roi du Kung Fu…
Sous ses dehors comiques et basiques de série B, ce roman traite subtilement de la négation d'une partie de la population dans les fictions télévisuelles. L'Asiatique, quand il apparait à l'écran, est souvent relégué au second plan, au rôle de faire-valoir, de souffre-douleur, de méchant ou encore de champion d'arts martiaux. Dans Chinatown, intérieur, la vraie vie et la série télé sont mêlées et sont décrites comme faisant partie du même script, l'auteur signifiant ainsi que la fiction est le reflet de la société. Une expérience inhabituelle qui se rapproche de la lecture de pièces de théâtre ou de scénarios et qui oscille entre la franche poilade et la prise de conscience du lecteur. Brillant !
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Willis , un américain d'origine asiatique qui tente de percer à Hollywood dans un monde qui voit tout en noir et blanc.


Un roman d'une très grande originalité tant dans le fond, l'impossible place des asiatiques dans la société américaine, que dans la forme, la réécriture d'un scénario de cinéma.

Une satire drôle et noire sur Hollywood qui fait parfois penser à certains films de Cronenberg ( Cosmopolis, “Maps to the Stars”) ou à la série Master of oe utilise la distanciation pour traiter la réalité quotidienne des Américains d'origine asiatique, qui ont souvent collés au corps cette impression de ne jamais etre totalement chez eux.

L'auteur a collaboré pour plusieurs séries Westworld ou Legion. et visiblement son roman est tiré de son expérience personnelle .

UN roman ludique brillant et vraiment singulier., OVNI- OLNI plutôt inclassable et sidérant
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans « Chinatown, intérieur », Charles Yu parle de cet autre racisme, celui qui condamne les Asiatiques à l'anonymat dans le monde de Noir et Blanc, celui d'Hollywood mais pas seulement.
Willie semble être destiné à n'être qu'un Asiat' de Service de plus.
Sa carrière toute tracée le mènera, au mieux, au statut envié de maître du Kung Fu, mais plus probablement le cantonnera aux rôles de serveur, blanchisseur, petite frappe ou cuisinier. Comme tous ses semblables, interchangeables. Peu importe qu'ils soient Chinois, Taïwanais ou Japonais. Dans le monde de Noir et Blanc, c'est du pareil au même. Ici, c'est son parcours que l'on suit.
Sur la forme, « Chinatown, intérieur » surprend.
Charles Yu n'est pas uniquement romancier (et formidable nouvelliste). Il est aussi scénariste. Il n'est donc pas surprenant qu'une bonne partie du récit soit construite sous forme de dialogues, introduits d'une brève didascalie. En fait, je trouve que ce livre, très souvent drôle, et même parfois burlesque, « donne à voir ». Sous la direction de Charles Yu, le lecteur se fait son film et projète chacune des scènes dans sa tête. Et ça fonctionne plutôt bien.
Au final, on a là un livre rare, tant par son sujet que par sa narration, et qui fonctionne bien. Un bouquin qui sort des sentiers battus de l'habituelle production littéraire, qui laisse un souvenir tenace, et ne se contente pas d'être un bon moment de lecture.
A lire, donc !
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La forme et le fond.

Ce qui frappe au premier abord c'est le contenant, particulièrement original, avec une histoire écrite à la manière d'un script (police de caractère spécifique incluse). Tout y est, les scènes découpées, les dialogues, le cut…

Le côté ludique prend d'emblée, amuse, distrait, mais vite viendra le fond, bien plus profond qu'il n'y paraît.

Charles Yu peut se permettre d'utiliser ce genre de fantaisie. Outre sa carrière d'écrivain, il est scénariste et producteur pour certaines séries TV connues et remarquées comme Westworld ou Legion.

Ce roman est un OVNI, mais surtout un livre qui marque l'esprit. Parce que derrière cette forme, il y a un propos très réfléchi, que l'aspect ludique fait passer insidieusement ; le racisme envers les personnes d'origine asiatique. Jusqu'à en rire jaune (expression très adaptée au contenu du roman et qui n'est pas raciste, elle, vous pouvez vérifier sur internet).

Le pitch : quand on est Asiat' de service, on rêve de devenir un jour Mister Kung-Fu, sortir du flot jaune pour devenir quelqu'un. Dans le milieu qui sert de prétexte, le cinéma ou les sitcom TV, comme dans la vraie vie.

La frontière entre imaginaire et réel se brouille vite dans ce livre. La fiction et la réalité fusionnent, s'entrechoquent et choquent à partir du moment où on a compris que les sujets seront plus sérieux qu'il n'y paraît.

La voix-off susurre son message, le lecteur devient acteur par la narration audacieuse, inclusive.

Parce que notre monde n'est qu'image, souvent déformée, détournée de sa substance. On ne creuse pas, on ne cherche pas suffisamment à comprendre l'autre.

Vous êtes-vous déjà réellement demandé pourquoi les asiatiques vivent en communauté, souvent refermés sur eux-mêmes ? Pensez-vous vraiment que c'est un choix ? La place de l'asiatique dans nos sociétés, aux USA mais aussi ailleurs (le constat et le « procès » peut s'appliquer à la France) est loin d'être qu'une affaire de choix.

Charles Yu use des stéréotypes pour défoncer les portes, celles de l'incompréhension, du manque de communication et de respect, des inégalités, de la misère cachée.

Mais il ose aussi l'autocritique appuyée, à la limite de la psychanalyse de groupe. Toujours avec une bonne dose d'autodérision. Il n'y a que peu de doutes que l'écrivain parle de ce qu'il connaît et a sans doute vécu.

Yu a un sacré culot. Son analyse sous-jacente est brillante, et il ose même jusqu'à comparer les racismes. Sa série TV fictive s'intitule « Noir et Blanc » et met en scène deux flics « parfaits » de deux communautés. L'asiat' de service y reste toujours en toile de fond.

Jamais l'auteur ne cherche à dire qu'un racisme est pire que l'autre, mais avec force et justesse il fait comprendre qu'il y a différentes formes et manières de le vivre. Sociologiquement, c'est incroyablement lucide. Il ouvre les couvercles de boites jusque-là hermétiques.

Voilà un roman à lire entre les lignes, parfois elliptique mais vite d'une intelligente clarté. C'est drôle, touchant, virtuose, poignant…

Chinatown, intérieur est un livre inclassable, habile et clairvoyant. Charles Yu est un conteur qui maîtrise l'art de la distraction, et qui a compris que c'est un excellent moyen de faire comprendre le monde. Remarquable !

C'est le script d'une vie, qui démontre aussi qu'il y a une place pour un autre scénario, si on prenait la peine de se comprendre les uns les autres.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Le premier qui me dit que tous les romans de la rentrée se ressemblent je l'envoie lire celui-ci !

La couverture de « Chinatown, intérieur » donne déjà des indices sur certains aspects de l'histoire. La mise en lumière d'un masque, de type asiatique, dans le monde du cinéma. le monde des apparences, de ce qu'on veut voir ou de ce qu'on veut nous faire voir. Les jeux de lumière vont jouer un rôle, tantôt l'un sera mis sous les projecteurs tantôt c'est autre, tout le monde court après la « poursuite» (projecteur qui forme un rond de lumière) alors que c'est elle qui fait sortir de l'ombre. (note à moi-même : thématique de la lumière à creuser)

Lorsque vous ouvrez le livre vous marquez un temps d'arrêt devant la typographie qui rappelle les textes écrits à la machine à écrire. Puis vient la structure, on lit « Acte I Asiat' de service » et on se dit que c'est une pièce de théâtre… En fait c'est un roman polymorphe, protéiforme. A la limite avec un OLNI (objet littéraire non identifié ». On a des citations, des listes, des textes succincts avant d'entrer dans la narration et les dialogues. J'ai bien aimé ses commentaires sur d'autres « séries » Tv… de nombreuses mise en abîmes, une histoire dans l'histoire (sortes de poupées russes).

Puis vient la narration à la deuxième personne du singulier. « Tu » ne s'adresse pas au lecteur, c'est plutôt un dialogue intérieur du narrateur avec lui-même, de celui qui écrit à celui qui a vécu dans sa chair (et vice versa). C'est un roman viscéral, j'entends par là qu'il fait souvent référence au corps. le corps en tant qu'enveloppe avec sa couleur et ce que cela implique mais aussi le corps qui a faim, le corps qu'on martyrise, qui vit et qui meurt, un corps de qui on exige beaucoup. Il y a des moments très touchants que le narrateur balaie d'un geste comme pour ne pas s'attarder sur le sujet, pas de pathos.

Le texte fait penser à un document pour un film, dans la quatrième de couverture parle de scénario, il me semble que c'est bien plus que cela car il y a des commentaires, des notes pour rejouer son film intérieur, personnel, sa vie revue avec un autre regard qui créent une sorte de mise à distance.

La narration va nous raconter la vie du narrateur, de sa famille mais aussi de tous ceux qui l'entourent dans son immeuble et forment une micro société. On a des zooms arrière et des zooms avant, des travelings... La thématique de la famille est omniprésente.

On retrouve dans ce roman ce côté « work in progress » qui est une des caractéristiques de l'oeuvre de Charles Yu (si je m'écoutais mes chroniques auraient plus de digressions, c'est peut-être pour ça que je me retrouve dans les romans et nouvelles de Charles Yu !). J'aime cette façon d'écrire qui demande au lecteur d'être actif. On n'est pas dans la linéarité on a les petites cellules grises qui entrent en action, et font appel à la pensée en arborescence. Une idée en appelant une autre tout en gardant la ligne directrice pour atteindre la canopée.

Charles Yu tisse une grande toile. C'est un roman très visuel mais qui fait réfléchir sur la condition humaine. On finit par chercher comment positionner sa caméra intérieure.

Par moment je transposais l'histoire à d'autres communautés, d'autres histoires… matatis mutandis!

« Chinatown, intérieur » est un roman avec différents niveaux de lecture. Chaque lecteur s'attachera à une façon de raconter une histoire. Vous n'avez rien compris à ce que je vous ai raconté ? le mieux c'est de lire le roman !!!

Ce roman est un coup de coeur pour tout ce que j'ai dit et ce que je n'ai pas dit...
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Willis est un Américain d'origine asiatique qui tente de percer à Hollywood. Dans un monde qui voit tout en noir et blanc, qui se pense comme un affrontement entre Noirs et Blancs, Willis a-t-il sa place ? Mêlant le petit et le grand écran, la série policière, le film de kung-fu, la comédie romantique, le film de procès, Charles Yu nous offre un grand roman américain, émouvant, tendre et parfois amer, un récit d'odyssée personnelle et de conquête sociale dans ce champ de bataille qu'est la société américaine.

Quel ovni que ce livre-ci qui flirte entre bien des genres ! Will est un acteur de seconde zone. Il attribue son peu d'ascension à son origine raciale. Son rêve étant de devenir un superstar, il ne rechigne pas à la tâche. On le suit sur ses scènes de tournage mais aussi dans sa vie personnelle. Et s'il a l'impression d'être de côté, sa vie est digne d'un bon film d'action avec son lot de personnages secondaires et de bons sentiments.

Ne vous attendez pas un livre plan plan car il est clairement expérimental et le rythme est à cent à l'heure. Il m'a déstabilisée mais il est tellement caméléon qu'il a su me tenir en haleine jusqu'à sa toute dernière page. Une vraie expérience de lecture !
Lien : https://chezmelopee.wordpres..
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Traduit de l'anglais par Aurélie Thiria-Meulemans.

Voici un roman aussi bon à l'intérieur qu'à l'extérieur.
D'abord, il y a une couverture qui claque réalisée par Elena Vieillard.
Puis vous ouvrez le livre et vous découvrez, non pas un texte classique, mais quelque chose qui ressemble à un script, un manuscrit avec sa typographie bien particulière, police d'écriture, mise en page, plans intérieurs, plans extérieurs.
Et c'est donc sous la forme d'un script que Charles Yu dénonce et se moque de l'industrie du sitcom policier américain avec le duo flic noir – flic blanc, la jolie latino et le figurant asiatique, tellement cliché, sans texte à réciter et n'apparaissant jamais sur l'affiche ou en très petit, dans le fond.
Willis est un américain d'origine asiatique qui rêve de devenir maître kung-fu dans un film ou une série. Mais Willis ne se fait guère d'illusions et dans le petit appartement familial de Chinatown, à Los Angeles, il sait que même en travaillant comme un forcené, le chemin sera quasiment impraticable. Mais il décroche quand même un rôle de « Asiat' » dans une série policière avec flic blanc et flic noir, la jolie métisse. Lui, né aux Etats-Unis, on lui demande de faire l'accent chinois, ce qu'il a bien du mal et à faire, et à accepter. Dialogues plats, script formaté, on ne sait parfois plus si on est dans la réalité de Willis ou un spectateur de tournage.
A travers cette industrie du cinéma et de la télévision, c'est bien le racisme anti-asiatique que dénonce l'auteur et de l'utilisation par cette même industrie des clichés souvent erroné, qui ne sait faire la différence entre Chinois, Coréen, et autres. Ces « représentants » ethniques utilisés dans les distributions comme pour montrer une diversité et une intégration qui n'existe pas. Il n'y a qu'à regarder les publicités en France pour se rendre compte que les marques utilisent ces mêmes arguments pour convaincre de leur pluralité.
On entend en général parler de racisme aux Etats-Unis qu'envers les latinos, les noirs mais jamais envers les asiatiques. Il était temps qu'un auteur en parle et il le fait avec une originalité déconcertante, drôle, une sorte d'autodérision pleine de fraicheur et d'humour, sans haine mais avec une forme de renoncement touchante.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Willis Wu est un citoyen américain d'origine asiatique qui tente tant bien que mal de trouver sa place dans une société monochrome, plaçant les Noirs d'un côté et les Blancs de l'autre. Une société qui voudrait, lui comme tous ses congénères, le cantonner dans un rôle d'asiat' de service, lui qui rêve de devenir ce Mister Kung Fu qu'il a vu à l'écran dans sa jeunesse. Parviendra-t-il malgré tout à trouver sa place ?

« Chinatown intérieur » est un livre très original composé comme le script d'un scénario de film. Il donne l'impression que le héros désireux de percer dans le domaine du cinéma vit sa vie comme un film dont il aurait obtenu le rôle principal. Tour à tour film d'action (le fameux kung-fu), enquête policière ou encore comédie romantique, le livre mélange les genres et donne le vertige au lecteur qui ne sait plus trop à quel niveau de réalité il se trouve. Mais la forme ne serait rien sans le fond. L'odyssée de Willis, et à travers lui celle de son entourage, tour à tour drôle et triste, nous emporte par son émotion. Et en même temps elle nous fait réfléchir à la place laissée à la communauté asiatique en Amérique et à son intégration difficile au rêve américain, entre noir et blanc.

Un très beau livre à la construction brillante qui nous fait réfléchir sur les notions d'identité, d'intégration et d'assimilation.

Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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Charles Yu nous narre de façon très originale les péripéties de Willis, américain d'origine chinoise rêvant de percer à Hollywood. Et ce roman est un véritable cri du coeur !

J'ai beaucoup aimé le style narratif, puisque l'auteur a choisi d'écrire son roman sous forme de script, et le scénario nous donne l'impression d'être tapé à la machine. Les chapitres sont donc découpés en actes, et les lieux/intérieur ou extérieur sont toujours annoncés en préambule de chaque scène. le langage utilisé est fluide, très oral, et la narration se fait à la deuxième personne du singulier.

Charles Yu interpelle, il nous met face à la réalité vécue par les « Asiatiques » aux Etats-Unis, et plus précisément dans le monde du cinéma. Il fait preuve d'un humour mordant pour dénoncer leurs conditions. Sa plume frôle parfois le burlesque, notamment quand il évoque la mauvaise série policière « Noir et blanc » dans laquelle Willis a un petit rôle.

Charles Yu dénonce également. Il dénonce le racisme omniprésent dans la vie de tous les jours : l'insulte « chinetoque », ou le terme « Asiat' » qui englobe et définit injustement toute une population. Beaucoup d'entre eux sont nés aux Etats-Unis, terre où leurs ancêtres ont vécu depuis des décennies, mais ils seront toujours vus comme non Américains. « Ce mot te définit, t'aplatit, te piège et t'enferme. Qui tu es. Tout ce que tu es. Ta caractéristique la plus saillante, qui efface toutes les autres, à côté de laquelle les autres n'existent pas. À la fois nécessaire et suffisant pour une définition complète de qui tu es : l'Asiat'. »

Charles Yu souligne l'ironie de certaines situations et le dédain du cinéma pour les acteurs asiatiques. le but ultime de Willis, le personnage principal, est de monter tous les échelons de rôles jusqu'au Saint Graal : être maître kung-fu. Mais il faut avant tout réussir à devenir :
-          Asiat mort
-          Asiat de service n°3
-          Asiat de service n°2
-          Asiat de service n°1

Autant vous dire, qu'il y a du chemin à faire... Mais ces rôles n'ont finalement rien de glorieux et il est toujours en arrière-plan. le jeune homme n'aura jamais beaucoup de répliques et sera obligé de parler avec un fort accent « chinois » quand il aura un petit dialogue à dire. C'est tout de même un comble pour un Américain parlant anglais impeccablement !

Le cinéma américain laisse donc très peu de place aux Asiatiques : ils sont soit plongeurs ou serveurs, mafieux, ou au mieux maitre kung-fu (et encore, rôle bien éphémère), toujours avec un accent à couper au couteau, et jamais sur le devant de l'affiche. Cette image donnée par le cinéma américain est également finalement un miroir de la société.
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