AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Berceau au bord de l'eau (4)

Juste au milieu de l'arrière-jardin s'élevait un plaqueminier qui semblait délimiter les territoires des deux maisons. Le long de l'étroit sentier menant à l'arrière-cour fleurissaient, rouges, roses ou blanches, des impatientes plantées par mon père. Dès qu'on les touchait, leurs capsules éclataient, pour projeter leurs graines au loin. (p.21)
Commenter  J’apprécie          192
Genkainada : mer au nord-ouest de l’île de Kyüshu, parsemée de nombreuses îles posées comme des pierres de jardin permettant le passage entre le Japon et la Corée et se prolongeant à l’ouest par le détroit de Tsushima et le Chenal d’Iki ; redoutable l’hiver pour ses tempêtes et ses vagues furieuses. Clandestinement, légalement ou recrutés de force comme travailleurs, des millions de Coréens ont dût franchir cette mer dans le courant du XXème siècle pour venir chercher fortune au Japon. (note en bas de p.20)
Commenter  J’apprécie          160
Ce que nous avions loué n’était en fait qu’une petite bâtisse sans étage, à vocation de remise, construite sur le terrain occupé par la maison du propriétaire.
Par un grand trou béant dans le mur de la salle d’eau entraient des limaces qui allaient se coller sur le petit bac à savon et de gros grillons aux longues pattes que l’on retrouvait inertes, flottant dans l’eau de la baignoire. Mais murs et plafonds étaient aussi criblés de trous dans les autres pièces et à chaque grosse averse c’était un véritable branle-bas de combat. Nous dormions avec tout ce que nous possédions de récipients, bouilloires, casseroles et bassines, disposés aux points névralgiques et quand la pluie s’intensifiait, le martèlement des gouttes tombant dans tous ces récipients devenait une cacophonie si lancinante que nous n’arrivions pas à nous endormir. (p.21)
Commenter  J’apprécie          110
Il m'arrivait ainsi, d'arracher la tête d'un criquet pour, de la main droite, la donner à dévorer à une mante religieuse qu'immobilisait ma main gauche. Ou bien de faire tenir à mon petit frère une autre mante religieuse afin d'organiser une petite séance de cannibalisme. Ce doit être la raison pour laquelle les mantes religieuses restaient toujours bien vigoureuses alors que les autres insectes mouraient d'inanition les uns après les autres. Déposant alors les petits corps à proximité d'une fourmilière, je restais jusqu'au coucher du soleil à contempler les efforts désordonnés des fourmis tirant les carcasses à hue et à dia pour les faire entrer dans leur trou. D'autres fois encore, courant prendre la loupe à la maison, je me divertissais à rôtir quelques fourmis que j'avais affaiblies en les écrasant légèrement du doigt. Il s'en élevait un mince filet de fumée accompagné d'une odeur de cheveu brûlé, puis je prenais beaucoup de plaisir à envoyer voler au loin ces petites carcasses de fourmis calcinées et allégées.

Je me souviens aussi d'un jour - c'était certainement l'été - où une chatte de gouttière avait mis bas en dessous de la véranda. Mon père, ayant repéré de petits miaulements, prit une lampe de poche et se leva. Il fit déguerpir la maman-chat de quelques coups de balai, attrapa les chatons dont les yeux n'étaient pas encore ouverts, les fourra dans un carton et disparut. Mon frère pleurait, moi je suivis subrepticement mon père et vis qu'il abandonnait les chatons dans le terrain aux herbes folles, devant la maison. Lorsque j'allai voir le carton le lendemain, les chatons étaient morts. Quelques jours plus tard, j'allai examiner une nouvelle fois le carton, probablement déformé et, ramolli par la pluie tombée la veille ; les corps des chatons qui en dépassaient grouillaient d’asticots. Je ne sais pourquoi, mais les cadavres d'insectes ou de chatons ne m'ont jamais fait un effet macabre, ils n'ont même jamais suscité en moi la moindre peur. (p.22-3)
Commenter  J’apprécie          90




    Lecteurs (13) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philosophes au cinéma

    Ce film réalisé par Derek Jarman en 1993 retrace la vie d'un philosophe autrichien né à Vienne en 1889 et mort à Cambridge en 1951. Quel est son nom?

    Ludwig Wittgenstein
    Stephen Zweig
    Martin Heidegger

    8 questions
    157 lecteurs ont répondu
    Thèmes : philosophie , philosophes , sociologie , culture générale , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}