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Citations sur Camille muse de Claude Monet (33)

Le peintre se surprend à noter machinalement la dégradation des teintes du beau visage rigidifié dans la mort. Un choc de couleurs. Il voit des tonalités de bleu, jaune, gris, mauve. Il estime les ombres, les endroits précis où la lumière se dépose sur le visage, le voile, le lit. Il perçoit la successions des valeurs. La face ravagée de Camille devient une réflexion picturale. C’est plus fort que lui, malgré sa honte, un besoin organique qu’il ne maîtrise pas le submerge.
Il prend une toile vierge suffisamment grande dans le sens de la hauteur ainsi que son équipement de peintre. […] C’est le plus beau portrait qu’il ait fait d’elle…
[…] Sous son voile transparent, Camille lui souriait…
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Son œil n’est plus qu’interrogation lorsqu’elle examine l’homme de sa vie. Elle voudrait comprendre. D’un air de reproche, elle l’observe sans bouger, silencieuse. Le peintre dépose ses pinceaux, hésite un instant. Elle comprend qu’il désire un dernier avis, se lève, approche et scrute le portrait, son portrait. « Ne change rien », dit-elle d’une voix faible. Son regard retient les larmes et leur amertume.

Claude Monet - « Portrait de Camille aux violettes », 1877.
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Camille est abandonnée par l’homme avec lequel elle vient de s’unir qui a besoin de solitude pour travailler. Il ne recherche plus sa présence, cette douceur habituelle qu’elle lui offrait. Il ne pense qu’à peindre. Tout au long de cet été 1871, il la trompe avec les paysages hollandais dont il jouit égoïstement. Ils accaparent tout son temps. Renoir qui le connaissait bien disait de lui : « Son seul maître, c’est l’amour, l’amour de ce qu’il a sous les yeux et qui est beau. »
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La venue de la jeune femme perturbe Monet. Après son départ, il reste assis sans bouger sur le siège qu’il a utilisé pour peindre. Quel silence pense-t-il en examinant les arbres qui l’entourent. Il aurait bien fait une sieste. La fraîcheur de Camille le laisse songeur. Quel joli modèle elle ferait pour ma toile, se dit-il !
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Édouard Manet parfois, Auguste Renoir le plus assidu, adorent peindre le joli visage de Camille qui ne cesse de les inspirer par sa beauté et son charme discret.
Baudelaire écrivait : « Un portrait, quoi de plus simple et de plus compliqué, de plus évident et de plus profond. »
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Ce pays (la Hollande) a un charme particulier, désuet. Monet apprécie cette région de brumes, de lignes incertaines, de canaux, de ciels délavés où des trouées de lumière surgissent par instant pour attirer l’œil de l’artiste. Ce n’est pas un hasard si les plus grands maîtres de la peinture ont trouvé leur source d’inspiration dans ces horizons bas aux teintes en clair-obscur.
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Claude Monet — Femmes au jardin, 1866
Faute de moyens financiers, la plupart des robes employées pour le Déjeuner [Déjeuner sur l’herbe, 1865] seront réutilisées. Deux modèles sont disponibles : Camille et une amie. « Qu’importe, tu seras les trois femmes qui seront sur la gauche de la toile ! », dit le peintre à Camille. Gentiment, elle s’exécute. Le peintre savait qu’avec son talent à trouver la bonne attitude, et son regard aimant constamment fixé sur lui, ses journées seraient du bonheur, l’agencement des couleurs se ferait dans le plaisir.
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Envoûtés, les deux artistes (Renoir et Monet) se doutent-ils qu’ils sont en train de créer un langage pictural, une conception nouvelle du plein air : vision spontanée, capture des changements de lumière et d’atmosphère au fur et à mesure de l’avancement de la journée, juxtaposition de couleurs vives, sans mélange, en touches larges posées librement, sans contrainte. Leur technique pour rendre les effets miroitants de l’eau, ses scintillements, sa mobilité incessante, les oblige à adapter constamment la touche : virgules, points, taches. Les couleurs s’entremêlent avec le ciel, les pontons, les barques.
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Depuis ses débuts en peinture et son apprentissage avec Boudin et Jongkind, l’éphémérité des choses interroge Monet : ce moment imperceptible qui passe et s’efface. Sa peinture capte les infimes modifications de la lumière qu’il poursuit sans cesse. Il songe souvent au jour de sa rencontre avec Camille. Elle avait surgi en forêt dans un rayon de soleil, de la même façon que cette vision fugace du port du Havre au petit matin. Sept années d’un bonheur constant s’étaient écoulées à l’aimer et à la peindre. Il ne pouvait envisager que ce bonheur puisse être tout aussi éphémère qu’une source lumineuse se dissipant dans la brume. Il avait tellement besoin d’elle, de ses sourires, de ses caresses, de leurs instants de volupté… Se pouvait-il qu’un grand bonheur puisse s’envoler, cesser d’exister ?
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« La sensation. Elle est essentielle dans la peinture, loin devant la forme, la matière, la description, que les maîtres nous apprennent. Un tableau doit reproduire tes émotions, ta scène intérieure, ton ressenti visuel face au spectacle qui s'offre à toi. La touche, hachée, épaisse ou mince, ne doit pas être léchée. »
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