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Critique de Chestakova


Je connais de Valérie Zénati, ses traductions sensibles de l'oeuvre de Aron Appelfeld et le très beau « Jacob Jacob ». Ces souvenirs ont suffi pour que je me lance sans hésiter dans la lecture de son dernier roman « Qui vive », avec la quasi certitude d'une complicité à nouer au fil des lignes. La perspective d'un voyage guidé par le fantôme lumineux de Léonard Cohen était sans doute pour moi une motivation forte, confortée par ses retrouvailles avec Israël dont je ne peux m'empêcher de mesurer l'écho au contexte terrible des derniers mois, dans la surenchère de l'horreur. Peut être est-ce là la raison qui ne m'a pas permise d'adhérer pleinement au texte de Valérie Zénati. J'ai voulu pourtant mettre mes pas dans son voyage. Je l'ai accompagnée dans la spirale du vide qu'elle raconte dans la première partie, celle qui lui fait rejoindre l'aéroport pour partir et choisir dans un inconscient maîtrisé, la destination de Tel Aviv, portée par le souvenir de Léonard Cohen, tout entier dans la sincérité singulière et la force poétique de ses textes.
J'avoue avoir décroché ensuite, dans les deux parties qui structurent son récit. Malgré la description de son itinéraire en voiture vers Jérusalem, je ne suis pas parvenue à donner corps au pays qu'elle évoque. Son texte semble rester au bord de quelque chose, les murs blancs de Capharnaüm, le lac de Tibériade, le plateau du Golan sont esquissés dans un décor qui reste pâle, animé par trois rencontres qui elles aussi s'inscrivent dans le registre d'impressions fugaces. La rencontre fortuite des restes d'un char dans les ruines d'une maison m'ont semblé un artifice timide pour évoquer une réalité autrement plus dure. L'arrivée à Jérusalem dans la troisième partie reste sur le même registre, l'épilogue sanglant du récit ne permet pas de sortir cette impression d'ambiguïté que j'ai ressenti au long de la lecture.
Le livre a été écrit avant les évènements de cet automne 2023, je n'attendais pas bien sûr un témoignage sur une réalité contextualisée au plus près. Toutefois, le texte reste pour moi étranger à la réalité de ce territoire et le récit de Valérie Zénati tient plus d'un voyage intérieur que d'un véritable périple de découverte.

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