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Citations sur Toute une moitié du monde (59)

Affirmer qu'il manque à la fiction tout une moitié du monde, c'est lui dire aussi qu'il lui reste cette même moitié du monde dans laquelle s'égailler et ça me paraît le plus beau des programmes. Encore une fois, ce n'est pas aux seuls auteurs et autrices qu'il revient de révéler cette moitié, c'est aussi aux maisons d'édition de porter leurs projets, aux critiques, aux lecteurs et aux lectrices de ne pas demander à leurs œuvres de se lire comme d'habitude.
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Je pense à la déclaration tranchante de l’autrice américaine Joan Didion dans « Pourquoi j’écris »: « Si j’avais eu la chance de pouvoir accéder, même de façon limitée, à mes propres pensées, je n’aurais eu aucune raison d’écrire. J’écris uniquement pour découvrir ce que je pense, ce que je regarde, ce que je vois
et ce que ça signifie. ». Je n’écris pas uniquement pour ces raisons, mais elles expliquent sans doute la régularité de la pratique d’écriture et l’impression d’assèchements que je ressens si j’en suis privée plus de quelques semaines.
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Le charme des grandes tragédies vient du fait que leurs héros, au lieu d’échapper à un destin atroce, plongent dans l’abîme qu’ils ont creusé de leurs propres mains parce qu’ils ne savent pas ce qui les attend - et nous, qui voyons clairement où ils vont aveuglément, nous ne pouvons pas les arrêter. Cité d’ Umberto Eco.
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«... les femmes, historiquement limitées à la sphère domestique, ont très majoritairement connu des « expériences nonstoried », c’est-à-dire qui ne sont pas racontées mais aussi qui ne sont pas facilement racontables, qui ne se présentent pas sous la forme d’une histoire. »
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Je ne parle pas, ici, de le lire et de l'aimer tellement qu'on souhaite le relire ensuite. Je parle d'avoir besoin de le lire deux fois pour le saisir, est donc pour l'aimer.

Page 106
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Et aussi que, malgré mon orgueil, je devais accepter que j'avais besoin de passeurs pour accéder à certaines oeuvres.

Page 105
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Et bien sûr, le séparatisme y est toujours celui des autres. Dans certaines sphères, le séparatisme s'appelle avoir "un réseau", le cultiver, ou avoir uniquement de "bonnes fréquentations" : il ne tombe pas sous le coup de la loi.
[page 175 de l'édition grand format, Flammarion, 2022]
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Le paragon de ces fins-qui-dépassent est sans doute le final, devenu culte, de la série Six Feet Under. Après six saisons menées au même rythme, la fiction accélère soudain dans les dernières minutes - comme si la voiture de Claire, la jeune soeur qui quitte la ville et sa famille, provoquait, à chaque panneau routier croisé sur l'autoroute, une ellipse de durée variable - pour nous montrer les personnages vieillir, donner naissance (parfois) et mourir (quasiment tous) sur la chanson Breathe Me de Sia. A coté des corps soudain décatis et des visages ridés, les fantômes des personnages disparus se tiennent souriant, toujours jeunes, et des enfants dont nous ne savons rien, sinon que leur couleur de cheveux ou de peau nous rappelle un de leurs parents, s'agitent, mangent ou pleurent. Tout n'est jamais fini au moment où un récit prend fin, chaque histoire n'a fait que couper une tranche de temps sur laquelle l'attention est focalisée. Dès qu'on porte le regard un peu plus loin, on s'aperçoit que mille lignes se poursuivent...
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La fiction permet une proximité, faite d’attachement ou de répulsion, avec des personnages vicieux, souvent imbuvables : elle s’y cette étrange salle de bal où l’on peut valser très tard avec des monstres. J’ai pris conscience récemment qu’elle m’offrait les mêmes avantages que ma consommation d’alcool dans les bars ou les fêtes : des rencontres déraisonnables, des discussions trop longues avec des affreux et des enragées, des traversées de lieux insoupçonnés derrière des portes pourtant familières, des engagements passionnels et brefs dans des existences dont j’ignorais tout quelques heures auparavant. Elle produit les mêmes décloisonnements sans jamais me mettre en danger - qui contraire de l’alcool qui, chaque fois qu’il me libère de ma routine et permet une rencontre extraordinaire, fracasse entièrement mes défenses et me laisse poisseuse de vulnérabilité.
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Dans certaines sphères, le séparatisme s'appelle "avoir un réseau ", le cultiver, ou avoir uniquement de "bonnes fréquentations" : il ne tombe pas sous le coup de la loi. Or, si j'enrageais en écoutant parler les porteurs de ce projet de loi, c'est que je vois bien les séparations qui existent au sein d'une société : elles sont sociales, politiques, géographiques, religieuses, sexuelles, générationnelles. Comme si celles-ci ne suffisaient pas, la pandémie en a créé de nouvelles, la politique sanitaire du gouvernement aussi...
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