" Il resta ainsi concentré déroulant les rimes comme une prière mortuaire, à mi-voix, faisant sourire d'aucuns qui le pensaient perdu. Tout en priant, les deux mains sous la table, il ouvrit sa valisette posée sur ses cuisses, clic, le couvercle ouvert il libéra le bras de la grenade MK2, tinc, serra ses mains jointes sur le métal quadrillé et compta les yeux fermés jusqu'au dix... "
" Parfaitement vêtu, coiffé, rasé et manucuré il entra porteur de son lourd attaché-case et d'une odeur que les jours passant n'avaient fait qu'accentuer. L'odeur de la crasse humaine, paraît-il, ressemble à l'odeur qui émane aux premiers jours d'un corps mort en décomposition. La peau se transforme en champ de ruines, l'intérieur de l'enveloppe charnelle en usine chimique. L'acide butanoïque prend le dessus sur l'air ambiant. La catastrophe relationnelle est totale. L'île humaine apparaît. "