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Critique de beatriceferon


Méditerranée voit mourir sa mère, après une agonie de neuf mois. A présent, c'est elle l'aînée de la famille.
Ulysse gare pour la dernière fois son camion de déménagement. Il est mis à la retraite. Contre son gré. Rien à faire, c'est la crise.
Deux solitudes. Ils se rencontrent. Par hasard.
Peut-on recommencer une vie à plus de soixante ans ?
C'est évidemment une critique entendue à la radio qui m'a donné envie d'acheter cette bande dessinée. J'aime beaucoup Zidrou et j'ai déjà lu pas mal d'ouvrages dont il est le scénariste.
D'entrée de jeu, on est confronté à la perte d'un parent qui a souffert pendant longtemps. Ce qui me touche puisque je l'ai vécu.
L'histoire est divisée en sept chapitres, chacun porte un titre et est introduit par une page blanche sur laquelle ressort un seul dessin résumant la teneur de ce qui va suivre.
Les personnages ont l'air assez décrépits pour leur âge. Je trouve cela effrayant, surtout lorsqu'on compare la Méditerranée (c'est son prénom) jeune, qui était mannequin et modèle, avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
Ulysse porte un nom qui ne lui correspond pas, puisqu'il déteste la lecture. Il n'a donc jamais ouvert l'Odyssée, ne serait-ce que par curiosité. Ici, incompréhension totale. Je me sens au bord du malaise lorsque je dois patienter cinq minutes sans rien avoir à lire. Comment peut-on vivre sans la compagnie des livres ? C'est un mystère pour moi.
Les dessins sont très réalistes, dans des tons un peu fanés, qui correspondent à l'âge des protagonistes. Au début, ils sont sombres : bleu, gris, noir. C'est la nuit. Il pleut. Les héros sont tristes. Les couleurs sont plus variées et joyeuses (jaune, orange, rose) lorsqu'ils se rencontrent et seront heureux ou lorsqu'ils repenseront à de bons moments du passé. Les vêtements, eux aussi, marquent cette opposition. On glisse du manteau noir ou du pull informe aux short et T shirt. Tous deux trinquent, rient, chantent.
J'ai trouvées horribles les pages où Méditerranée détaille sa déchéance physique devant son miroir. Elles sont morcelées en quantité de vignettes qui zooment sur les lèvres fripées, les fanons du cou, les seins tombants, les orteils déformés. Au contraire, les planches qui évoquent l'amour d'Ulysse et Méditerranée, esquissées sous forme de crayonnés, m'ont paru esthétiques.
En revanche, la fin de l'histoire m'a semblé tout à fait invraisemblable, surréaliste. Elle m'a mise mal à l'aise.
Par certains aspects, l'histoire m'avait pourtant semblé proche d'un roman de Karine Lambert, « Eh bien dansons maintenant ! » que j'avais aimé.
Donc, je ne sais trop que penser de cet album. Mon avis est très mitigé.
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