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La rue Cases-Nègres se compose d'environ trois douzaines de baraques en bois couvertes de toits en tôle ondulée, alignées à intervalles réguliers au flanc d'une colline, une sorte de paradis pour les enfants du quartier qui aiment y batifoler en toute liberté tandis que leurs parents travaillent dans les plantations de cannes à sucre voisines.
José, 11 ans, n'est pas le dernier à se vautrer dans la boue des chemins lors de folles chevauchées avec ses copains, laissant ses vêtements en loques au grand dam de sa grand-mère M'an Tine qui élève seule l'enfant tandis que sa mère gagne sa vie à la capitale.
Les rires fusent jusqu'à ce que les taloches s'abattent sur cette marmaille indisciplinée et que les cris et les pleurs retentissent.
L'entrée à l'école marque un tournant dans la vie de cet enfant, il va découvrir l'autorité du maître, la discipline, la séparation d'avec ses copains.
L'entrée au lycée, grâce à une bourse, signifie pour le jeune garçon un nouveau départ, l'éloignement d'avec m'man Tine, la découverte de la ville et de camarades différents, puis l'installation dans le quartier chic, celui des villas et jardins de la Route Didier, où sa maman travaille chez un riche mulâtre.
Outre la vie de José parfaitement décrite, l'auteur s'attarde sur M'an Tine, femme courageuse, travailleuse qui se battra jusqu'à son dernier souffle pour que son petit-fils ait une vie décente.

Récit très largement autobiographique, « La Rue Cases-Nègres » raconte la société martiniquaise rurale des années 1930, les plantations, la hiérarchisation sociale, la faim et la pauvreté dont souffrait encore la population antillaise noire plus de huit décennies après l'abolition de l'esclavage. A travers les tribulations de son jeune protagoniste, l'auteur raconte sa propre enfance dans les villages du sud de la Martinique, ses blessures et ses joies d'antan.
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La rue Cases-Nègres est un grand classique de la littérature antillaise. Joseph Zobel y raconte sa propre histoire et à travers elle, celle de toute une génération de "nègres" qui ont fait évoluer leurs conditions dans le pays.
La vie de José débute au milieu des champs de cannes à sucre, aux côtés de sa grand-mère M'man Tine. Là, avec tous les enfants de son âge, il joue avec insouciance et veut travailler dans les champs pour gagner quelques sous. Sa grand-mère elle, souhaite lui offrir une chance de ne pas finir au service des "békés" et économise pour l'envoyer à l'école.
A partir de ce moment, sa vie prend un autre tournant et en grandissant, on suit son évolution et surtout ses réflexions sur son pays, sur la servitude de son peuple et la domination des blancs.

La rue Cases-Nègres est un roman très enrichissant car Joseph Zobel y livre son propre regard, son vécu sur la Martinique des années 30 à 50. Il est parfois dure avec son peuple quand il comprend que les nègres se complaisent dans le service aux blancs.
C'est aussi un une histoire pleine de tendresse et de reconnaissance pour sa grand-mère et sa mère qui ont tout fait pour lui offrir une chance de réussir.


Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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De la plantation de cannes où il courait pied nus, jusqu'aux bancs du lycée où il s'assit en costume et souliers neufs pour passer son baccalauréat... Joseph Zobel nous fait vivre les changements de son existence et surtout, avant tout, le bouleversement progressif mais radical du regard qu'il porta sur son monde.

La Martinique des années 1930 constitue le théatre de cette autobiographie d'un descendant d'esclaves.
Son évolution dans sa scolarité se fera le plus souvent la faim au ventre. Elle aura pour conséquence, outre l'ouverture apportée par les lectures, un élargissement du champ d'action du garçon : la rue, puis le village, puis la ville.
Le jeune martiniquais découvre ainsi les différentes formes que peut revêtir la condition des hommes de couleur à cette époque.

Il découvre... et s'insurge !
Car cette population se trouve, dans les campagnes de sa prime enfance, soumise à un labeur intensif au service des békés-propriétaires, dans des conditions misérables et pour quelques sous de salaire.
Tandis qu'à Fort de France, apparaît une autre forme de servilité, la condition de domestique -empreinte de beaucoup de mépris-, qui le choquera d'autant plus qu'elle lui semble acceptée, admise comme inévitable, par ceux-là même qui se trouvent tout en bas de l'échelle.

Cette peinture d'une société de « castes », post-esclavagiste, tient sa force et son originalité du regard à la fois naïf, fier, et réfléchi de l'enfant au fil de sa croissance.

L'écriture est riche en couleur, pleine d'allant. Elle s'avère souvent gaie, lorqu'elle évoque les jeux enfantins dans la liberté des champs de canne, ou le plaisir de la lecture. Mais elle sait nous émouvoir aussi, notamment quand elle dépeint l'attachement aux personnalités de la rue Cases-Nègres de la prime enfance, dont, en premier lieu, la grand-mère si abimée par une vie de labeur.

Au roman d'apprentissage s'ajoute donc un précieux documentaire sur la réalité de la vie antillaise, souvent mal connue : une belle lecture, utile et agréable !
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Cette lecture m'a été imposé par le travail, je n'en ressorts pas avec un grand enthousiasme mais le récit de vie de ce petit José, depuis sa case, élevé par sa grand-mère, jusqu'au lycée de Fort-de-France, se lit doucement, tranquillement, avec un certain plaisir.
On découvre surtout un quotidien disparu , une époque révolue et le roman lui aussi passe de périodes qui disparaissent en grandissant. Il y a une succession de lieux, comme une gradation vers un avenir attendu d'homme reconnu et respecté mais qui n'oubliera jamais d'où il vient et ce qu'il est.
Les descriptions des personnages sont attachantes et on ne se promène avec enchantement dans cet univers passéiste, parfois un peu moralisateur.
Un classique de la littérature antillaise, une lecture agréable.
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Un livre qui m'a énormément marquée.. La belle histoire avec ses moments heureux et moins heureux du petit José. Une histoire qui nous prend et nous emporte.
C'est un livre que j'ai lu a l'école quand j'étais en 5ème... je viens de le relire avec autant de plaisir.. voir plus ,les souvenirs de mes années collège en plus
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Joseph Zobel nous emporte dans la découverte de son monde, le monde des noirs plus tout à fait esclaves mais pas encore tout â fait libérés de la servitude. Une découverte qu'il fait lui même en allant à l'école et en apprenant à lire.... Un livre d'une grande sensibilité, témoignage émouvant de la vie des nègres dans les champs de canne à sucre
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Il s'agit d'un récit à la première personne, d'un enfant puis d'un adolescent, José, qui nous raconte son quotidien, les événements marquants de son existence. Qui semblent très proches de ceux vécus par Joseph Zobel lui-même.

La première partie se déroule dans cette rue Cases-Nègres du titre. Une rue habitée par les noirs martiniquais, descendants d'esclaves, et qui continuent à travailler dans les champs de canne à sucre. Pendant ce temps, les enfants trop jeunes pour travailler sont livrés à eux-mêmes. Ce qu'ils apprécient terriblement, profitant de cette liberté de toutes les façons possibles, quitte à provoquer punitions et coups, si les adultes jugent qu'ils ont vraiment trop fait de bêtises. Dans la deuxième partie, la grand-mère de José, pour lui éviter de faire le même travail qu'elle, le met à l'école proche, où il acquiert l'art de l'écriture et du calcul, où il fait de nouvelles rencontres, et commence à voir d'un autre oeil le monde autour de lui. Dans la troisième partie, titulaire d'une bourse, il va au collège puis au lycée à Fort-de-France, où sa mère travaille comme domestique.

Roman d'apprentissage d'un jeune homme, qui grandit et voit progressivement le monde, ce qui l'entoure, d'une autre façon. le livre dessine une culture, une façon de vivre, un contexte historique, des personnages très justes et attachants. Il y a des passages drôles, des passages émouvants, l'auteur dit son grand amour à sa grand-mère, qui l'a élevé dans ses plus jeunes années. Et aussi son amour à son peuple, à toutes les personnes qu'il a côtoyées, qui lui ont permis d'être ce qu'il est, à l'île dans laquelle il est né, la Martinique.

Un beau livre, simple, limpide, émouvant et vivant.
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La Rue CASES-NÈGRES, c'est le récit de José, enfant noir qui grandit dans les années 1930 en Martinique. Nous sommes plongés dans les tumultueux quartiers populaires bâtis de bric et de broc par des habitants qui n'ont que leur force de travail pour survivre. C'est un vibrant hommage à ces mères courage qui se sacrifient pour offrir un avenir décent à leurs enfants. Vif d'esprit et passionné de littérature, José pourra échapper à cette condition de forçat du quotidien grâce à l'école. Avec une plume élégante et lyrique, Joseph Zobel rend leur vérité et leur beauté à ces hommes et femmes qui ne se résignent pas mais tentent de s'inventer une vie meilleure.
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La Rue Cases-Nègres est divise en trois partis :
-le 1er partie se passe a la Rue Cases Nègres, village du Petit-Morne
-le 2eme se passe a Petit-Bourg
-la 3eme se passe a Fort-De-France

En donnant le titre de son roman la rue d'une région rurale, Joseph Zobel a voulu rendre hommage aux nègres, aux paysans antillais, fils d'esclave venu d'Afrique et de la Guinée de M.Medouze.

Le but premier de Joseph Zobel en écrivant la Rue Cases-Nègres est de dénoncer l'exploitation du noirs par le blanc.
Le problème racial est au coeur même du roman.
Le nègre qui est un souffre douleur du béké subit en silence son sort et accepte son fardeau comme la fatalité de sa destinée. Puis ce qu'il est né noire, il doit accepter son destin.
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Joseph Zobel raconte son enfance dans le quartier de la rue case-nègres. La lecture est fluide et le style plaisant. On s'immerge bien dans le quotidien de ce petit garçon aux prises avec sa condition, son environnement et son devenir. Ses capacités scolaires sont la clé de son ascension modeste, relative mais réelle. Pour autant, celle-ci est relatée comme une composante non essentielle bien qu'indispensable de la vie de Joseph dont les turpitudes de ses amis de passages sont la référence à partir desquelles sa réussite se manifeste. Ce roman, bien qu'il ne porte pas spécifiquement sur la société esclavagiste est à lire pour celui qui veut se constituer une représentation de la condition d'esclave et de la société de plantation en France et ailleurs.
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