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Critique de Allantvers


C'est assez émouvant de parvenir (presque, il m'en reste un que j'ai sauté) au bout de la saga des Rougon-Macquart, tant il est difficile d'admettre que l'arbre générationnel de cette terrible famille ne donnera plus de feuilles à lire après celles du Docteur Pascal, symboliquement stérilisées par le feu.

C'est également déroutant de découvrir cette fin-là, deuxième après la Débâcle, plus factuelle, tandis que "Le Docteur Pascal" apporte une conclusion à la fois plus éthérée sur son volet scientifique et plus "organique" à travers les pulsions de vie et de mort du bon docteur Pascal, campé dans le roman dans la position terrible de l'observateur engagé.

Si le vent de progrès des sciences a passé sur les considérations scientifiques surannées du roman qui peuvent, malgré quelques fulgurances, prêter à sourire aujourd'hui, il n'en est pas moins touchant d'entendre entre les lignes les convictions profondes de l'auteur même; à travers le prisme de l'hérédité et magistralement synthétisée dans le troisième chapitre, la saga prend tout son sens.
Plus touchant encore est d'y apercevoir le profil d'un Zola vieillissant se superposant à celui de Pascal, dévoré par son amour interdit.

On insiste souvent sur la page d'espoir ouverte avec l'arrivée de l'enfant, porteur de tous les possibles et lavé de la malédiction; pour ma part, je referme cette oeuvre monumentale sur son volet le plus sombre, avec sur la rétine le personnage sépulcral et angoissant qui m'avait frappée dans l'opus inaugural de la série, celui de la folle tante Dide, Adelaïde Fouque, racine tordue de la famille, et celui de l'abominable Félicité Rougon, dont la noirceur absorbe la lumière de tous les autres.
Ce qui ne m'empêche pas de quitter l'oeuvre enrichie de tout ce qu'elle apporte en compréhension des sociétés humaines, connaissance du Second Empire, vécu émotionnel, richesse psychologique... ce sont des lieux communs que tous les lecteurs des Rougon-Macquart ont déjà partagés.

A quand le nouveau Zola?

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