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Critique de Andromeda06


"La faute de l'abbé Mouret" est le cinquième volume des Rougon-Macquart, où l'on suit ici Serge Mouret, fils des cousins et époux François Mouret et Marthe Rougon, petit-fils des demi-frère/soeur Pierre Rougon et Ursule Macquart. Dans "La conquête de Plassans", Serge est admis au séminaire et c'est donc curé qu'on le retrouve dans ce volume. À 25 ans, il dirige son ministère dans un petit village du Midi, où il aspire à une vie austère, en toute simplicité, dans la solitude et le recueillement, sans autre plaisir qu'un dévouement total à la Vierge Marie.

Ce livre se découpe en trois parties. La première est monotone et m'a profondément ennuyée. La vie à l'église, Dieu et le catholicisme, les services et rituels religieux, les prières sont décrits comme Zola en a l'habitude, joliment détaillés et de façon très réaliste. Mais ce domaine ne m'attirant pas du tout, je l'ai trouvé d'une longueur...

La seconde partie est, en revanche, magnifique. On assiste à la renaissance de Serge et on le voit grandir jusqu'à atteindre l'âge adulte dans un milieu superbement bien décrit, dans un panel de couleurs et de senteurs que l'on perçoit sans difficulté. Si la femme et la nature sont représentées comme l'enfer et la damnation dans la première partie, on les perçoit maintenant comme la félicité. Zola dépeint l'histoire de Serge et d'Albine comme l'histoire d'Adam et Ève de manière flagrante et fulgurante. On ne peut s'empêcher de voir en Albine l'incarnation d'Ève (parfois même de la Vierge Marie), et de voir le parc du Paradou comme le jardin d'Eden. Une fois n'est pas coutume chez l'auteur, je me suis attachée à ses personnages principaux, à Albine surtout. Cette seconde partie m'a beaucoup touchée. C'est ici que l'abbé commet sa faute, on sent donc le drame se préparer (c'est du Zola, ne l'oublions pas !), mais c'est très beau.

Et c'est dans la troisième partie que tout bascule. C'est également à partir de là que Serge retrouve la mémoire et qu'il est tiraillé entre ses deux amours. le dénouement est dramatique, mais pas autant que ce que j'avais imaginé, l'auteur m'ayant habituée à bien plus tragique.

Dans l'ensemble, malgré une première partie plutôt laborieuse, j'ai apprécié ma lecture. J'ai découvert un Zola aux tendances poétiques et lyriques, romantiques et sensuelles.

Une terrible mais très belle histoire d'amour.
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