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Critique de Davalian


La faute de l'abbé Mouret, commence là où s'arrête La Conquête de Plassans. Ou du moins, est-ce là la volonté affichée par Zola. Il suffit de lire les premières pages pour comprendre de quoi il va en retourner : voici un roman long, descriptif bien peu passionnant. Dans le genre du roman feuilleton, nous avons droit à bel exemple "d'écriture au kilomètre" sans réelle inspiration.

Il faut reconnaitre que le style de l'écrivain est beau, tour à tour contemplatif, mystique, champêtre ou de nature à exprimer le doute. Indéniablement il est difficile de ne pas être sensible à cette prouesse littéraire... sauf que le style ne fait tout. Les première et deuxième parties accordent des moments intéressants, ou des épisodes et personnages que l'on suit avec plaisir. Ainsi la Teuse, qui est un nouvel exemple de serviteur tyran, Désirée en grande enfant emplie de contradictions et le discret, Docteur Pascal. Les passages consacrés à l'Église n'ont rien à voir avec ce qu'à écrit précédemment Zola, dommage. Dans cette ambiance, il n'y a qu'un mariage (haut en couleurs) et la confrontation entre Église et Amour qui attirent l'attention.

A l'image de la seconde partie, le roman est long, trop introverti. La narration omnisciente est d'un ennui incroyable. Pour ne rien arranger, du début à la fin, le lecteur sait à quoi s'attendre. le titre en donne une idée, les premières pages (et tout le reste) le confirme. le roman est typique du Romantisme dans le sens où tous les ingrédients sont réunis : le jardin, les ruines, la nature, deux êtres chastes, l'amour beau idéalisé et contrarié, la douleur... Sauf que d'autres romans de la période sont bien meilleurs.

Les bonnes idées ne manquent pas : les villageois consanguins, leur mode vie, quelques personnalités bien campées... le changement d'air (ni Plassans, ni Paris), est tout aussi bienvenu qu'un nombre plutôt important de personnages attachants (Vincent, Catherine, le philosophe, le frère Archangias, Bambuse...) mais tout cela n'est pas exploité.

Autant être prévenu avant d'entamer cette lecture : les amateurs du Romantisme vont probablement être séduits. Les réfractaires feront mieux de passager leur chemin... ou de s'accrocher à leur livre, car le risque de le voir s'échapper de leurs mains est bien grand !
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