« Mais le ciel avait changé. Le soleil, s’abaissant vers les coteaux de Meudon, venait d’écarter les derniers nuages et de resplendir. Une gloire enflamma l’azur. Au fond de l’horizon, l’écroulement de roches crayeuses qui barraient les lointains de Charenton et de Choisy-le-Roi, entassa des blocs de carmin bordés de laque vive; la flottille de petites nuées nageant lentement dans le bleu, au-dessus de Paris, se couvrit de voiles de pourpre; tandis que le mince réseau, le filet de soie blanche tendu au-dessus de Montmartre, parut tout à coup fait d’une ganse d’or, dont les mailles régulières allaient prendre les étoiles à leur lever. Et, sous cette voûte embrasée, la ville toute jaune, rayée de grandes ombres, s’étendait. »
« Elle souffrait trop de cette lutte entre sa maternité et son amour. » (p. 187)
« Rien ne les séparait plus que cette enfant, secouée de leur passion. » (p. 185)
« Certes, elle aimait son enfant. N’était-ce point assez, ce grand amour qui avait empli sa vie jusque-là ? Cet amour devait lui suffire, avec sa douceur et son calme, son éternité qu’aucune lassitude ne pouvait rompre. » (p. 75)
« Veillez surtout à ce qu’elle mène une vie égale, heureuse, sans secousses. » (p. 22)
La veilleuse, dans un cornet bleuâtre, brûlait sur la cheminée, derrière un livre, dont l’ombre noyait toute une moitié de la chambre. C’était une calme lueur qui coupait le guéridon et la chaise longue, baignait les gros plis des rideaux de velours, azurait la glace de l’armoire de palissandre, placée entre les deux fenêtres. L’harmonie bourgeoise de la pièce, ce bleu des tentures, des meubles et du tapis, prenait à cette heure nocturne une douceur vague de nuée.
Elle traversa la salle à manger et la cuisine, appelant :
" Rosalie! Rosalie!... Vite, un médecin!... Mon enfant se meurt! "