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Citations sur Rome (180)

Que voulez-vous donc qu'il y ait après la mort? On a bien mérité de dormir, c'est encore ce qu'il y a de plus désirable et de plus consolant.
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Au milieu de son angoisse, partagé entre le besoin du divin qui tourmente l’homme et la souveraineté de la raison, qui l’aide à vivre debout, Pierre n’était sûr que de tenir son serment, prêtre sans croyance veillant sur la croyance des autres, faisant chastement, honnêtement son métier, dans la tristesse hautaine de n’avoir pu renoncer à son intelligence, comme il avait renoncé à sa chair d’amoureux et à son rêve de sauveur des peuples. Et, de nouveau, de même qu’après Lourdes, il attendrait.

Chapitre XVI
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Si le sentiment religieux persiste chez l’homme, si le besoin d’une religion reste éternel, il ne s’ensuit pas que le catholicisme soit éternel, car il n’est en somme qu’une forme religieuse, qui n’a pas toujours existé, que d’autres formes religieuses ont précédée, et que d’autres suivront. Les religions peuvent disparaître, le sentiment religieux en créera de nouvelles, même avec la science.

Chapitre XVI
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Et Pierre continuait à parcourir l’humble livre, écoutait ce qu’il lui disait de la science souveraine. Elle ne peut faire banqueroute, car elle ne promet pas l’absolu, elle qui est simplement la conquête successive de la vérité. Jamais elle n’a affiché la prétention de donner, d’un coup, la vérité totale, cette sorte de construction étant précisément le fait de la métaphysique, de la révélation, de la foi. Le rôle de la science n’est au contraire que de détruire l’erreur, à mesure qu’elle avance et qu’elle augmente la clarté. Dès lors, loin de faire banqueroute, dans sa marche que rien n’arrête, elle demeure la seule vérité possible, pour les cerveaux équilibrés et sains. Quant à ceux qu’elle ne satisfait pas, à ceux, qui éprouvent l’éperdu besoin de la connaissance immédiate et totale, ils ont la ressource de se réfugier dans n’importe quelle hypothèse religieuse, à la condition pourtant, s’ils veulent sembler avoir raison, de ne bâtir leur chimère que sur les certitudes acquises.

Chapitre XVI
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Ah ! petits hommes, cervelles étroites ou mal bâties, politiques à expédients, dogmatiques aux abois, autoritaires s’obstinant à refaire les vieux rêves, la science passera et les emportera, comme des feuilles sèches !

Chapitre XVI
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catholicisme qui a sans cesse reculé devant elle et qui sera forcé de reculer sans cesse. Jamais elle ne s’arrête, elle conquiert pas à pas la vérité sur l’erreur, et dire qu’elle fait banqueroute parce qu’elle ne saurait expliquer le monde d’un coup, est simplement déraisonnable. Si elle laisse, si elle laissera toujours sans doute un domaine de plus en plus rétréci au mystère, et si une hypothèse pourra toujours essayer d’en donner l’explication, il n’en est pas moins vrai qu’elle ruine, qu’elle ruinera à chaque heure davantage les anciennes hypothèses, celles qui s’effondrent devant les vérités conquises.

Chapitre XVI
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S’il faut un siècle, s’il en faut deux, la science les prendra. Elle seule est éternelle. C’est une absurdité de dire que la raison n’est pas contraire à la foi et que la science doit être la servante de Dieu. Ce qui est vrai, c’est que, dès aujourd’hui, les Ecritures sont ruinées et que, pour en sauver des fragments, il a fallu les accommoder avec les certitudes nouvelles, en se réfugiant dans le symbole.

Chapitre XVI
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Une religion nouvelle, une religion nouvelle ! Comme il l’avait crié après Lourdes, une religion qui ne fût surtout pas un appétit de la mort ! Une religion qui réalisât enfin ici-bas le royaume de Dieu dont parle l’Évangile qui partageât équitablement la richesse, qui fît régner, avec la loi du travail, la vérité et la justice !

Chapitre XVI
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Où sa foi de prêtre exalte par l’amour des souffrants et des pauvres, était venue chercher la vie, une résurrection de la communauté chrétienne il avait trouvé la mort, la poussière d’un monde détruit, sans germination possible, une terre épuisée de laquelle ne pousserait jamais plus que cette papauté despotique, maîtresse des corps ainsi qu’elle était maîtresse des âmes. À son cri éperdu qui demandait une religion nouvelle, Rome s’était contentée de répondre en condamnant son livre, comme entaché d’hérésie, et lui-même l’avait retiré, dans l’amère douleur de sa désillusion. Il avait vu il avait compris, tout s’était effondré. Et c’était lui, son âme et son cerveau, qui gisait parmi les décombres.

Chapitre XVI
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Il était une fois deux princesses nées d’une reine puissante, maîtresse du monde.

L’aînée, qui avait hérité du royaume de sa mère, eut le chagrin secret de voir sa cadette, établie en un pays voisin, grandir peu à peu en richesse, en force, en éclat, tandis qu’elle-même déclinait comme affaiblie par l’âge, démembrée, si épuisée et si meurtrie qu’elle se sentit battue, le jour où elle tenta un effort suprême pour reconquérir la souveraineté universelle. Aussi quelle amertume, quelle plaie toujours ouverte, à voir sa sœur se remettre des plus effroyables secousses, reprendre son gala éblouissant, régner sur la terre par sa force, par sa grâce et par son esprit ! Jamais elle ne pardonnerait, quelle que fût l’attitude à son égard de cette sœur enviée et détestée. Là était la blessure au flanc, inguérissable, cette vie de l’une empoisonnée par la vie de l’autre, cette haine du vieux sang contre le sang jeune, qui ne s’apaiserait qu’avec la mort. Et même le jour prochain peut-être où la paix se ferait entre elles devant l’évident triomphe de la cadette, l’autre garderait au plus profond de son cœur la douleur sans fin d’être l’aînée et la vassale.

Chapitre XVI
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