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Critique de AgatheDumaurier


Alors d'abord une précision avant de commencer : j'adore Stefan Zweig, j'ai tout lu, ou presque. Cependant je lui reproche une légèèèèère misogynie qui parfois m'exaspère, comme dans ses biographies de Marie Stuart ou Marie-Antoinette. Il a tendance à infantiliser les femmes, à parler de leurs nerfs, qui priment sur leur reflexion gna gna gna des êtres de passion blablabla...Bref, un homme du XIXeme-début XX ème, pour qui l'être humain, c'est le mâle, et la femelle, bon, quelque chose d'indéterminé dans son sillage ...
Alors dans ce texte, c'est le pompon sur le gâteau. le fils d'une de mes amie, à peu près de l'âge de Roland, le bel éphèbe du livre, dit souvent à sa mère que "ce soir, c'est (je m'excuse de cette familiarité) soirée couilles", entendre : soirée entre mecs sans filles, tranquille. Bon, pas de problème, ça existe aussi de l'autre côté, soirée filles. Pourquoi je raconte ça ? C'est que ce livre, c'est un peu le même principe qu'une soirée couilles...En tant que lectrice, je me suis sentie laissée, comme la femme du " maitre", à la porte du bureau où l'on cogite et réfléchit entre couilles. Parce que franchement, ces deux-là, ils sont odieux avec...ah ben on sait même pas son nom, tiens, Machine, la femme du maitre, anonyme aussi par souci de discrétion. le maitre s'est mal conduit avec elle, je ne dirai pas pourquoi, mais il l'a utilisée sans remords, quant à Roland, il est d'une excessive mauvaise foi, lui reprochant à elle ce qu'il est lui-même en train de faire, bref, ne pénètre pas notre territoire, femme.
Donc c'est un livre entre hommes. Très bien. A la grecque ancienne. Initiation, ambiguïté, maitre, disciple, séduction, frustration dans une société puritaine...Quelle est la véritable nature des sentiments de Roland ? Il le dit très clairement à la fin et c'est très beau.
J'aurais juste aimé qu'on me fasse, à moi c'est à dire à ma projection dans le texte, l'épouse du maitre, une petite place. Ou tout au moins ne pas être accablée de mépris, d'indifférence, de ce sentiment de ne pas exister pour ces deux hommes qui se dévorent l'un l'autre, et en plus m'utilisent, comme un objet, dans leur passion sans issue.
Un livre couilles, donc. Excusez ma legèèèèère misandrie.
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