Le narrateur (dont
Zykë lui-même) se retrouve en Australie, dans le Bush inhospitalier. L'enfer, la chaleur, la sécheresse, le désert à perte de vue et...
Dust. Un colosse "laid et idiot, borné, limité, comme tous ceux de sa race"... je cite
Zykë.
Mais l'auteur va retourner ce racisme primaire dont il a fait son lit dans toute son oeuvre.
Dust, la poussière, va voir en
Zykë le Vent. The Wind. Son alter ego, son compagnon de route. Avec Shoona, une petite fille peu gâtée par la nature dont s'éprend (en toute amitié et tout bien tout honneur)
Zykë, ils vont aboutir dans une ville sur laquelle règne
J.J. Abrams, le shérif, raciste et autoritaire (doux pléonasme...). Sous un prétexte fallacieux, il va emprisonner
Dust, le forcer à 1 mois de travaux d'utilité publique et le brimer tant et plus. Au terme du mois, toute la ville raccompagne
Dust à la limite de la ville et une lapidation en bonne et due règle commence... qui aura raison de Shoona.
Dust et
Zykë vont alors ourdir une vengeance terrible qui se soldera par la sentence ultime pour les 4 "notables" de la ville qui ont pour hobby d'abattre les aborigènes au cours de parties de chasse débridées.
Ce roman est un peu différent des habituels romans de
Zykë. Après avoir fait preuve de racisme en des termes peu équivoques (cf. supra), il retourne le propos en montrant un autre racisme, meurtrier et organisé. On se souviendra que l'Australie a pratiqué le déplacement des aborigènes, visant une épuration raciale forcée.
Là où
Zykë pratique un amalgame entre
Dust, ses tares et son appartenance raciale, tout en montrant qu'il peut surmonter le tout et établir une relation basée sur la confiance et la réciprocité,
J.J. Abrams et ses pairs vouent une haine viscérale et indestructible, primaire et irrépressible à toute ethnie qui n'est pas la leur. Plus largement, toute personne différente doit être éliminée. Mais souffrir d'abord. Ce déplacement du racisme de
Zykë vers "plus raciste que lui" est certes intéressant, mais ne doit pas nous faire oublier les habituels réflexes primaires de l'auteur. Au-delà de cela, le roman est assez creux et vide en rebondissements. On n'a aucun doute sur la capacité de
Zykë à se venger correctement de ces fieffés racistes. Par ailleurs, on évite le gore usuel et on a un belle dose d'humour.